NON à la mine La Loutre de Lomiko !
Le porte-parole RPLPN, Louis St-Hilaire, le maire de Duhamel, David Pharand, et le préfet de la MRC de Papineau, Benoît Lauzon, auront l’occasion de faire entendre leurs revendications sur les Territoires incompatibles avec l’activité minière (TIAM) auprès du ministre Julien le 8 octobre, a confirmé au Droit M. Lauzon. La rencontre devait se tenir à Québec, mais c’était avant que le gouvernement Legault annonce lundi le renforcement des mesures sanitaires pour la région de la Capitale-Nationale. La réunion se tiendra donc de manière virtuelle, a indiqué M. Lauzon.
Ce tête-à-tête avec le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec avait été demandé en mars dernier, avant le début de la pandémie, par les intervenants concernés de la Petite-Nation qui s’inquiètent de voir s’installer dans la région des entreprises minières ces prochaines années.
Le 19 février dernier, la MRC de Papineau, le RPLPN, qui représente huit associations de riverains de la Petite-Nation soit l’équivalent de quelque 1000 membres, et le Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais avaient fait front commun lors d’un point de presse tenu à Montebello pour demander au ministre Julien de prendre en compte les préoccupations de la communauté dans le cadre de la Réflexion sur la mise en valeur des minéraux critiques et stratégiques. Les trois organisations avaient profité de la vaste consultation panquébécoise pour déposer des mémoires auprès du ministère.
La région de Papineau intéresse plusieurs minières, comme en font foi le nombre de titres miniers répertoriés sur le territoire, selon les intervenants. Le projet de mine de graphite La Loutre, piloté par l’entreprise Lomiko Metals et projeté près du lac Gagnon, entre Duhamel et Lac-des-Plages, inquiète les résidents du secteur, même s’il n’est qu’au stade exploratoire depuis déjà quelques années.
Le possible boom minier à venir en lien avec l’électrification des transports au Québec n’aide en rien pour calmer l’inquiétude de la population.
Davantage de territoire protégé
Dans son
mémoire présenté au ministère en février, la MRC de Papineau soutenait
notamment que les gouvernements de proximité, comme les Municipalités
régionales de comté, devaient disposer d’un plus grand pouvoir dans la
gestion des usages des territoires. Le schéma d’aménagement de la MRC
doit avoir prédominance sur la Loi sur les mines, faisait valoir la
Municipalité régionale de comté. Ce point sera abordé lors de la
rencontre avec le ministre Julien, affirme M. Lauzon.
«On veut vraiment avoir plus de latitude pour la protection de notre territoire. Ce qui est important de comprendre, c’est que nous ne sommes pas contre les mines, mais chaque chose doit être à sa place. On veut protéger nos lacs, nos rivières, nos routes, nos milieux villageois et nos terres agricoles dans Papineau», indique le préfet de la MRC de Papineau.
Benoît Lauzon a confiance que la rencontre du 8 octobre donnera des résultats. Un comité de travail formé à la suite de la conférence de presse de février a mis en place un dossier solide pour convaincre le gouvernement de ses arguments, dit-il.
«Si le ministre accepte de nous rencontrer, c’est parce qu’il a pris connaissance de notre mémoire et que nous avons bien travaillé notre dossier. On veut s’asseoir avec lui et lui expliquer notre vision. Ce qui est important pour nous, c’est d’avoir une écoute de sa part parce que notre travail au niveau des TIAM est terminé. La demande sur laquelle on va vraiment travailler, c’est de voir entre 8% à 10% de plus de notre territoire devenir incompatible avec les activités minières. Ce n’est pas énorme, mais c’est extrêmement important pour Papineau», explique le préfet Lauzon.
De son côté, le RPLPN, qui réclame que les activités minières soient interdites dans les zones désignées par la MRC Papineau comme étant réservées à la villégiature, au récréotourisme, à l’écotourisme et à la foresterie, dit avoir reçu, par voie de résolution, le soutien des municipalités de Plaisance, Papineauville, Montebello, Saint-André-Avellin, Notre-Dame-de-Bonsecours, Ripon, Montpellier, Chénéville, Lac-Simon et Duhamel. C’est sans compter l’appui de nombreux organismes du milieu.
Le porte-parole du regroupement, Louis St-Hilaire, a indiqué par courriel qu’il «entend démontrer au ministre qu’il n’y a aucune acceptabilité sociale pour le développement minier dans la Petite-Nation.»