mercredi 23 août 2023

Convention collective : Vote de grève à Duhamel

 Convention collective : Vote de grève à Duhamel






Convention collective : Vote de grève à Duhamel
mercredi 23 août 2023
Journal Les 2 vallées
Les 20 employés municipaux cols blancs et cols bleus de Duhamel se sont dotés d’un mandat de grève. Réunis en assemblée générale syndicale le 10 août dernier, ils ont voté à l’unanimité en faveur d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève. Un communiqué en date du 15 août officialise leur démarche.
Le maire de Duhamel, David Pharand, a commenté la situation, en marge du conseil des maires. « Notre proposition a été présentée pour un vote d’acceptation ou de rejet de la part des syndiqués, relate-t-il. Ils refusent notre première offre sur la table, déposée. Ils ont demandé à la municipalité notre collaboration pour avoir un médiateur, pour avancer dans les négociations. Nous avons fait savoir par l’entreprise de notre représentant de l’UMQ que nous acceptons une telle démarche. Elle va démarrer au mois d’octobre.»
Représentés par la section locale 4986 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), ces employés sont sans convention collective depuis le 30 avril 2023. Le communiqué de presse émis par la SCFP précise notamment que neuf séances de négociation ont eu lieu entre le 17 avril et le 27 juin derniers. Si plusieurs éléments ont été réglés, selon la partie syndicale, les pourparlers bloquent sur la question du rattrapage salarial.
«D’un côté, nous avons devant nous un employeur qui aime à dire que sa municipalité ne manque pas de moyens, explique le conseiller syndical au SCFP, Guy Gosselin. D’un autre côté, ses employés ont des salaires sensiblement inférieurs à la moyenne des municipalités de la région. Malheureusement, ils se font dire qu’il n’est pas possible d’obtenir de correctifs appropriés, même en période de rareté de la main-d’œuvre.
Les employés municipaux se sont donc dotés d’un mandat de grève pour souligner le sérieux de la situation. Des salaires adéquats seront un bon investissement pour les citoyens de Duhamel, qui sont capables de se payer des services municipaux de qualité. Dans le monde municipal en 2023, l’expertise interne et la rétention de la main-d’œuvre, ce sont des incontournables. »
De son côté, le maire de Duhamel, David Pharand, constate que malgré les circonstances de la négociation de la convention collective, il y a une belle attitude de la part des employés. « Je suis très fier que cette collaboration soit là, souligne-t-il. C’est facile dans une négociation de grève de pouvoir lever le ton ou changer d’attitude au travail. Je ne l’ai pas perçu, ça c’est tout à l’honneur des employés cols blancs et cols bleus.»
Le SCFP représente environ 70 % de l’ensemble des employés municipaux au Québec, soit quelque 37720 membres. L’organisme syndical est par ailleurs de plus présent dans les secteurs des affaires sociales, des communications, de l’éducation, des universités, de l’énergie, ainsi que dans les sociétés d’État et les organismes publics, les transports aérien et terrestre, le secteur mixte ainsi que le transport maritime.

dimanche 6 août 2023

Lac-des-Plages : Une Manifestation Citoyenne Contre le Projet Minier La Loutre









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Lac-des-Plages: manifestation contre un projet minier
7 août 2023

Des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche à Lac-des-Plages, dans la MRC de Papineau, pour manifester contre un projet minier. Une marche de solidarité a été organisée pour l’occasion. C’est une autre levée de boucliers pour dénoncer le projet en question.

Selon les manifestants provenant de plusieurs municipalités de l’Outaouais, le projet minier La Loutre, qui est mené par la compagnie Lomiko Metals, n’a pas le consentement des gens qui vivent à proximité.

C’est un projet minier qui est situé dans un corridor de biodiversité entre l’Outaouais et le parc national de Mont-Tremblant. Il serait destiné à extraire le graphite, qui est un matériel convoité pour les batteries de véhicules électriques.

Les manifestants souhaitent que le terrain convoité soit plutôt protégé du développement industriel.

Le parc de réseau minier ça serait, imaginez-vous, environ 13 stades olympiques de résidus qu’on installerait en plein milieu de la nature. […] On pomperait l’eau des lacs avoisinants pour s’approvisionner en eau pour traiter le minerai. Et puis, le minerai serait traité avec des produits chimiques et du diesel. 
-Claude Bouffard, porte-parole du Comité d’opposition au projet minier La Loutre

D’ailleurs, le conseil municipal du Lac-des-Plages a adopté une résolution d’opposition au projet minier La Loutre.






Une manifestation citoyenne contre le projet minier La Loutre à Lac-des-Plages
6 août 2023
Radio Canada

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies dimanche avant-midi à Lac-des-Plages, en Outaouais, pour faire valoir leur opposition au projet minier La Loutre menée par la compagnie Lomiko Metals.
Le projet proposé toucherait notamment les municipalités de Lac-des-plages et Duhamel, dans le nord de l'Outaouais.

Le Comité citoyen d’opposition au projet minier La Loutre, qui organise cet événement, s’attendait à ce que des centaines de personnes prennent part à cette marche de solidarité, incluant des citoyens provenant des municipalités environnantes.

Présent à la manifestation, le coordonnateur du Comité d'opposition au projet minier La Loutre, Claude Bouffard, a expliqué que l'objectif était de faire savoir aux instances gouvernementales que l'activité minière n'avait pas sa place dans la région.

Comme vous pouvez le voir, il n'y a pas vraiment d'acceptabilité, [...] on s'oppose au projet minier qui est sur notre territoire, a-t-il exprimé. En même temps, on veut envoyer [le] message aux investisseurs que de placer des sous dans un projet qui n'a peut-être pas de chance de démarrer, [...] ça serait peut-être une idée de les mettre dans d'autres projets.

Autre membre du Comité d'opposition au projet minier La Loutre, François Achim a quant à lui insisté sur l'importance de se réunir alors que les claims miniers s'installent selon lui de plus en plus dans le sud de la province. 

On a l'impression d'être David contre Goliath, donc on s'organise. Ce n'est pas toujours évident quand on est des citoyens de se mobiliser parce qu'on fait face à des machines : des machines minières et une machine gouvernementale qui tendent à envoyer des messages très structurés.Une citation de François Achim, membre du Comité citoyen d'opposition au projet minier La Loutre

M. Hachin a également affirmé que ses concitoyens et lui-même avaient l'impression de se faire voler leur quiétude et leur vision de l'avenir, celle-ci ne concordant pas avec les objectifs économiques des défenseurs du projet. 

Le mouvement de contestation a d'ailleurs pris de l'ampleur. Si une vingtaine de municipalités était à l'origine de la campagne nommée Incompatible, plus d'une trentaine l'aurait aujourd'hui rejoint à travers la province. 

On a, à l'heure actuelle, 136 membres dans notre coalition qui s'étend de la région administrative de Québec à l'Outaouais, a précisé M. Bouffard.

Comme élu, je reçois le signal de la population de Lac-des-Plages qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour un tel projet minier. C’est pourquoi notre conseil a déjà adopté une résolution d'opposition au projet minier La Loutre, a quant à lui affirmé le conseiller municipal de Lac-des-Plages Paul Bourgeois, responsable du dossier environnement à la Municipalité.

Notons que ce rassemblement visait aussi à souligner le premier anniversaire de l’offensive menée par 21 municipalités de la MRC de Papineau contre l’exploitation minière en Outaouais.

Susciter l’acceptabilité sociale de la population

La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, n'était pas disponible pour une entrevue dimanche. Dans une déclaration par courriel, son cabinet a toutefois soutenu que les projets miniers du Québec doivent être réalisés selon des standards exemplaires et susciter l’acceptabilité sociale de la population. 

Afin d’atteindre ces deux objectifs, le projet de mine La Loutre devra donc éventuellement être soumis au BAPE, où les préoccupations de la coalition ainsi que celles de la population pourront notamment être entendues. Une citation de Cabinet de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts du Québec

Plusieurs associations et regroupements en Outaouais et dans d’autres régions demandent au gouvernement provincial d’imposer un moratoire sur les claimsminiers, ce que Québec a refusé en mars dernier.

En mai, la ministre Blanchette Vézina avait indiqué qu’elle envisageait de modifier la Loi sur les mines et que d’autres journées de consultations publiques sur l’encadrement de l’activité minière auraient lieu. 

Le rapport-synthèse de la consultation pour un développement harmonieux de l’activité minière sera rendu disponible dans les prochaines semaines, a rappelé, dimanche, le cabinet de la ministre.

Le cabinet du ministre responsable de la région de l'Outaouais et député de Papineau, Mathieu Lacombe, a indiqué jeudi, dans un courriel à Radio-Canada, que celui-ci n'allait pas être disponible pour commenter le dossier d'ici dimanche en fin de journée.

La réponse de Lomiko Metals

Invitée à commenter sur le rassemblement et les demandes de ses organisateurs, Lomiko Metals a envoyé un communiqué dans lequel la compagnie minière y décrit sa mission, sa vision pour la région des Laurentides, cinq faits saillants, et le profil du projet La Loutre.

Dans le communiqué, on peut lire, nous soutenons la conversation, le dialogue et le partage continu de l’information. De plus, la minière dit qu'elle souhaite développer un Plan Sud où Lomiko devient un membre important de la communauté.

Nous sommes d’accord sur le fait que nous devons tous nous impliquer dans une conversation envers le développement durable envers la transition énergétique au Québec.

Une citation de Extrait du communiqué de presse de Lomiko Metals Inc.

Le projet phare, La Loutre, a un EEP avec une durée de vie de la mine de 15 ans produisant par an 100 000 tonnes de concentré de graphite qui pourrait fournir environ 10 % de la demande de batterie actuellement en cours en Amérique du Nord.






Des manifestants s’opposent au projet minier, à Lac-des-Plages
6 août 2023

(Montréal) Une manifestation s’est déroulée, dimanche matin, dans la municipalité de Lac-des-Plages, en Outaouais, pour s’opposer à l’instauration du projet minier La Loutre dans la région. Une action, qui marque aussi un an d’engagement de La Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière (Coalition QLAIM).

Des résidants de l’Outaouais, comme des Laurentides et d’autres régions de la province, se sont réunis sur le coup de 11 h, à la plage municipale.

Le message : ce n’est pas parce que le gouvernement du Québec a tenu des consultations sur l’encadrement minier ce printemps que la lutte des citoyens est terminée. Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts avait chapeauté ces consultations.

« Nous on attend des réponses, puis la mobilisation ne cesse pas parce qu’il y a eu des consultations. La mobilisation, elle grandit », lance Louis St-Hilaire, porte-parole de la Coalition QLAIM.

L’organisme veut mettre fin à un « boom de claims miniers » et demande au gouvernement du Québec de « décréter immédiatement un moratoire sur l’attribution de nouveaux claims pour ne pas aggraver la situation », peut-on lire sur son site web.

La Coalition, qui se nommait auparavant le Regroupement de protection des lacs de la Petite Nation, a amorcé son activisme plus large et a changé de nom en 2022, à partir de la mobilisation contre le projet minier La Loutre, de Lomiko Metals. L’entreprise souhaite extraire, sur le site situé à cinq kilomètres à l’est de la municipalité de Duhamel, du graphite qui servirait à la production de batteries de voitures électriques.

« Ce qu’on veut [dire] au gouvernement, c’est que présentement, on est en train de subir des conséquences du manque d’encadrement de la loi sur les mines, lance Claude Bouffard, porte-parole du comité d’opposition au projet minier La Loutre, qui participera à la manifestation, dimanche. Les populations locales ne sont pas vraiment consultées en amont des projets, alors on est en train de vivre ces conséquences-là. »

M. Bouffard attend aussi impatiemment les conclusions qui seront tirées par la ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, concernant les consultations publiques.

« On est un peu dans l’attente, et puis un peu [dans] l’impatience de recevoir les résultats, alors que la Coalition a soumis plus du tiers des mémoires pendant les consultations », dit-il.

Le cabinet de la ministre des Ressources naturelles a réagi à l’annonce de cette manifestation.

« Comme déjà annoncé, le rapport-synthèse de la consultation pour un développement harmonieux de l’activité minière sera rendu disponible dans les prochaines semaines. Les projets miniers du Québec doivent être réalisés selon des standards exemplaires et susciter l’acceptabilité sociale de la population. Afin d’atteindre ces deux objectifs, le projet de mine La Loutre devra donc éventuellement être soumis au BAPE, où les préoccupations de la coalition ainsi que celles de la population pourront notamment être entendues », a-t-il affirmé, dans un courriel transmis à La Presse Canadienne, vendredi.

Toutefois, pour Paul Bourgeois, élu municipal responsable du dossier de l’environnement à Lac-des-Plages, il est clair que le projet La Loutre n’a pas l’acceptabilité sociale de la population de la municipalité.

« On a la preuve, depuis un an maintenant, qu’il n’y a pas d’accessibilité sociale ici, à Lac-des-Plages. Et non seulement à Lac-des-Plages, il n’y a pas d’accessibilité sociale dans la région, à l’extérieur [où] cinq municipalités sont affectées ou seront affectées par ce développement minier d’envergure », dit-il.

La Coalition QLAIM craint les impacts environnementaux du projet La Loutre, et les fuites de produits chimiques qu’il pourrait occasionner.

« C’est tout le réseau de la Petite Nation qui est menacé, parce qu’il y a deux bassins versants. La limite entre les deux, ça passe [directement] dans le milieu de la fosse du projet minier. D’un côté, toute l’eau s’en va vers le lac Doré, le lac Simon […] puis de l’autre côté, ça va vers le lac des Plages », explique M. St-Hilaire.

« On trouve que ce n’est pas une vocation économique [et] sociale compatible avec les usages présents sur le territoire », a pour sa part souligné Claude Bouffard.

Un an depuis « Incompatible avec l’activité minière »

En août 2022, la Coalition QLAIM a lancé la campagne de pancartes « Incompatible avec l’activité minière », qui avaient été placardées dans 21 municipalités de la MRC de Papineau.

Depuis, l’initiative s’est répandue dans d’autres régions du Québec.

« Il y a des affiches comme ça aujourd’hui en Mauricie […] il y en a dans les Laurentides. Et on est en discussion avec d’autres organismes, municipalités, qui sont intéressées », raconte M. St-Hilaire.

La Coalition QLAIM, qui se penchait d’abord sur la protection des lacs en Outaouais, inclut maintenant 135 associations de lac à travers le Québec, indique M. St-Hilaire.






Mobilisation contre le projet minier La Loutre à Lac-des-Plages
6 août 2023

Tel qu’attendu, des centaines de personnes étaient présentes dimanche à Lac-des-Plages, en Outaouais, pour une marche de solidarité visant à démontrer l’opposition citoyenne au projet minier La Loutre, de l’entreprise britanno-colombienne Lomiko Metals inc.

«Nous on attend des réponses, puis la mobilisation ne cesse pas parce qu’il y a eu des consultations. La mobilisation, elle grandit», a lancé dimanche Louis St-Hilaire, porte-parole de la Coalition QLAIM.

L’organisme veut mettre fin à un «boom de claims miniers» et demande au gouvernement du Québec de «décréter immédiatement un moratoire sur l’attribution de nouveaux claims pour ne pas aggraver la situation», peut-on lire sur son site web.

La Coalition, qui se nommait auparavant le Regroupement de protection des lacs de la Petite Nation, a amorcé son activisme plus large et a changé de nom en 2022, à partir de la mobilisation contre le projet minier La Loutre, de Lomiko Metals. L’entreprise souhaite extraire, sur le site situé à cinq kilomètres à l’est de la municipalité de Duhamel, du graphite qui servirait à la production de batteries de voitures électriques.

«C’est un projet qui n’a tout simplement pas l’acceptabilité sociale de la population locale», avait rappelé au Droit avant la manifestation Claude Bouffard, coordonnateur du Comité citoyen d’opposition au projet minier La Loutre, qui veut exploiter une mine de graphite située tout près des municipalités de Duhamel et de Lac-des-Plages.

«Le problème de départ, c’est que la compagnie s’est installée, a acheté des titres miniers, a commencé à faire de l’exploration, du forage, il y a de la machinerie sur place, on dérange les gens, poursuivait M. Bouffard. Et il y a la menace que si le projet allait de l’avant, ce serait un territoire qui serait complètement bouleversé du point de vue de l’environnement et des populations et impacterait la vocation sociale et économique de la région. Ça ouvrirait une porte au développement minier en Outaouais. [...] On veut prévenir que le sud de l’Outaouais devienne à vocation minière. C’est un projet qui va contre l’utilisation actuelle du territoire.»

Des gens des municipalités contiguës au projet, comme Duhamel, Lac-Simon, Saint-Émile-de-Suffolk, Lac-des-Plages, Chénéville et Amherst, par exemple, étaient attendus et présents pour la mobilisation. Il ne s’agissait pas de la première mobilisation citoyenne pour s’opposer au projet, alors que le dossier suscite de vives réactions au sein de la population locale depuis plusieurs années déjà.

Le conseiller municipal et responsable du dossier environnement de la municipalité, Paul Bourgeois, soutenait aussi avoir reçu moult signaux d’opposition de la population. «Ce n’est pas accepté du tout, tout simplement.» Le conseil municipal de Lac-des-Plages a pour sa part déjà adopté une résolution d’opposition au projet minier La Loutre. «Le conseil municipal représente la population. Le conseil municipal est le miroir de nos citoyens. Comme membre du conseil, on appuie la démarche citoyenne pour essayer d’arrêter le projet. Les citoyens sont très inquiets et concernés.»

Selon M. Bourgeois, ce n’est pas à Lomiko Metals Inc en soi à qui on demande de rendre des comptes, mais bien au gouvernement provincial. «Le gouvernement actuel nous avait clairement dit aux dernières élections qu’il n’y aurait pas de projets miniers s’il n’y avait pas d’acceptabilité sociale. Le gouvernement l’a laissé savoir à plusieurs reprises. Alors on veut lui faire savoir qu’il n’y en a pas, d’acceptabilité. Ce n’est pas à Lomiko qu’on s’en prend, c’est au gouvernement. On a l’impression qu’il ne tient pas sa parole.», avait-il dit avant la manifestation.

La mobilisation de dimanche marquait également le premier anniversaire de la mobilisation provinciale pour mettre fin au boom minier partout au Québec, qui avait initialement tiré son origine en Outaouais. Ce mouvement avait poussé le gouvernement de la Coalition avenir Québec à lancer une consultation sur l’encadrement minier, au printemps dernier. Depuis, il est maintenant possible de lire les pancartes «Incompatible avec l’activité minière» dans plus d’une trentaine de municipalités en Outaouais, dans les Laurentides et en Mauricie. «En produisant le tiers des mémoires soumis aux consultations publiques sur un nouvel encadrement minier, les associations de lacs, réuni dans la Coalition QLAIM ont démontré qu’elles sont très préoccupées par l’impact du régime minier actuel sur leurs milieux de vie», soutient Louis St-Hilaire, porte-parole de la Coalition QLAIM. «On ne sait pas quand la ministre va dévoiler ses conclusions, mais une chose est sûre, entre-temps le mouvement de mobilisation ne cesse de grandir dans toutes les régions. Cette marche de solidarité, organisée par les citoyens en est un exemple très clair.»





Lac-des-Plages | Une marche de solidarité contre le projet minier La Loutre bat le rappel
7 août 2023

Quelques centaines de manifestants essentiellement outaouais et laurentiens étaient réunis sur les rives de la plage municipale de Lac-des-Plages, en fin de matinée, ce dimanche 6 août, pour exprimer leur opposition au projet minier La Loutre de la firme britanno-colombienne Lomiko Metals.

Le rassemblement citoyen aurait totalisé, selon les organisateurs Louis St-Hilaire et Claude Bouffard, quasiment un demi-millier de participants.

Un succès inattendu qui serait probant. « On a dépassé nos attentes. On a réuni 450 marcheurs, avec des pancartes, qui scandaient des slogans « Non au projet minier » tout le long du parcours de 1,2 km de la plage publique jusqu’à l’Hôtel de Ville », rapporte le porte-parole du comité d’opposition au projet minier La Loutre, Claude Bouffard.

L’événement a interpellé au-delà du périmètre plageois et duhamellois. « Ce projet est situé à Lac-des-Plages aux abords de Duhamel à 500 mètres où se trouve un groupe de citoyens qui réside à côté du Lac-Doré. Cela dit, des personnes de Chénéville, de Ripon, de Lac-Simon, de Saint-Émile-de-Suffolk, d’Amherst (Laurentides) et d’ailleurs sont venues en autobus, en véhicule », poursuit M. Bouffard.

Cet esprit de contestation croît.

« Il y a un gros mouvement de fond qui ne cesse de grandir. L’événement d’hier en est la preuve. On est rendus à un mouvement national maintenant. » Louis Saint-Hilaire, président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation.

L’intérêt de ce projet

Cette zone minière représente un intérêt du fait du graphite, un maillon essentiel à la fabrication de batteries de véhicules électriques dans un contexte global de volonté de remplacement du thermique (la voiture traditionnelle) par l’électrique.

Du côté des détracteurs, pointe la volonté de protéger l’environnement mais également de privilégier la villégiature. Les nuisances de cette exploitation minière affecteraient tant l’environnement que l’activité humaine, dont la valeur immobilière potentiellement en baisse, cite Claude Bouffard.

Si le provincial semblerait enclin à pareille entreprise, il en est tout autre du monde politique local : les municipalités précitées et la MRC de Papineau sont toutes vent debout contre ledit projet. « Une résolution a même été votée à Lac-des-Plages pour émettre un avis d’opposition audit projet », précise M. St-Hilaire.
Si le provincial pourrait être enclin, il n’y a pas encore d’approbation officielle. Concrètement, il faudrait répondre aux normes du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

La prochaine étape importante : les consultations publiques

Les organisateurs attendent avec impatience la révélation des consultations publiques du ministère des Ressources naturelles et des Forêts. « Il y a environ 80% des opinions qui sont de notre côté », avance M. St-Hilaire.

À cet effet, les cinq municipalités (Chénéville, Duhamel, Lac-des-Plages, St-Émile-de-Suffolk, Lac-Simon) avaient réalisé un mémoire commun consultable sur le site de la Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière (QLAIM) dont Louis St-Hilaire est le porte-parole. Elles y exprimaient leur refus de voir l’émergence de La Loutre.

Un délai qui s’étire

La réalisation d’un tel projet s’étend sur du temps long. La mise en place pourrait prendre une quinzaine d’années, rappelle M. St-Hilaire.

Cela dit, la dernière phase se concentre sur les travaux. Les deux militants pour la protection de l’environnement soulignent qu’ils n’entendent pas arriver dans cette dernière ligne droite. Ce qui leur laisse donc cinq ans encore puisque leur lutte présente déjà cinq ans d’existence…

En rappel

Plus de 200 politiciens municipaux, des représentants de la fonction publique du Québec, des représentants de l’industrie minière, des spécialistes de l’environnement et de collectifs citoyens se sont réunis le vendredi 26 janvier à Gatineau et ont adopté une Déclaration pour l’intégration harmonieuse des activités minières aux territoires et demande plus d’autonomie au gouvernement provincial. L’événement était mené par la MRC de Papineau.