Le 31 août, VOTEZ NON au projet minier La Loutre !
Des élus vont consulter leur population pour savoir si le projet de mine située à moins de deux heures de Montréal et d’Ottawa a leur appui ou non
8 juillet 2025
Des maires de l'Outaouais vont tenir un référendum fin août sur le projet de mine de graphite de Lomiko Metals financée par la Défense américaine.
D’après Rodrigue Turgeon, coresponsable du programme national de MiningWatch Canada, «c’est la première fois» que l’on tente de bloquer un projet de cette façon.
Le projet de mine de graphite La Loutre, de Lomiko Metals, est le septième plus grand en développement au monde.
«C’est important d’avoir l’opinion légale», plaide Richard Jean, maire de Lac-des-Plages.
«La population vit des années de stress», observe David Pharand, maire de Duhamel.
«Plus de 30% de la population boivent l’eau du lac Simon, y compris moi», s’inquiète Jean-Paul Descoeurs, maire de Lac-Simon.
Là-bas, même la communauté des affaires lève le ton.
«Tout de ce projet-là m’agace et m’horripile», soupire Geneviève Gagnon, à la tête de plusieurs quincailleries.
Projet controversé
À 180 kilomètres au nord-ouest de Montréal, le projet de mine de graphite à ciel ouvert de l’entreprise de la Colombie-Britannique Lomiko Metals sème la consternation.
Là-bas, plusieurs croyaient avant que le graphite servirait à la fabrication de batteries de véhicules électriques, mais, depuis l’arrivée de la Défense américaine parmi les actionnaires à coup de 11,4M$, ils ont de gros doutes.
«Ce n’est plus une mine verte. C’est une mine militaire», lâche Louis Saint-Hilaire, président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation.
Il estime que le film qui se tourne dans sa cour pourrait l’être n’importe où au Québec.
L’an dernier, le consul général des États-Unis à Montréal, Robert P. Sanders, avait dit au Journal que les États-Unis continueraient d’investir chez nous.
«Il y en a d’autres dans le processus», avait-il affirmé.
Rappelons que Québec n’appuie pas Lomiko, mais qu’Ottawa y a mis 4,9M$ l’an passé.
Communauté d’affaires
D’après Rodrigue Turgeon, coresponsable du programme national de MiningWatch Canada, «c’est la première fois» que l’on tente de bloquer un projet de cette façon.
Le projet de mine de graphite La Loutre, de Lomiko Metals, est le septième plus grand en développement au monde.
«C’est important d’avoir l’opinion légale», plaide Richard Jean, maire de Lac-des-Plages.
«La population vit des années de stress», observe David Pharand, maire de Duhamel.
«Plus de 30% de la population boivent l’eau du lac Simon, y compris moi», s’inquiète Jean-Paul Descoeurs, maire de Lac-Simon.
Là-bas, même la communauté des affaires lève le ton.
«Tout de ce projet-là m’agace et m’horripile», soupire Geneviève Gagnon, à la tête de plusieurs quincailleries.
Projet controversé
À 180 kilomètres au nord-ouest de Montréal, le projet de mine de graphite à ciel ouvert de l’entreprise de la Colombie-Britannique Lomiko Metals sème la consternation.
Là-bas, plusieurs croyaient avant que le graphite servirait à la fabrication de batteries de véhicules électriques, mais, depuis l’arrivée de la Défense américaine parmi les actionnaires à coup de 11,4M$, ils ont de gros doutes.
«Ce n’est plus une mine verte. C’est une mine militaire», lâche Louis Saint-Hilaire, président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation.
Il estime que le film qui se tourne dans sa cour pourrait l’être n’importe où au Québec.
L’an dernier, le consul général des États-Unis à Montréal, Robert P. Sanders, avait dit au Journal que les États-Unis continueraient d’investir chez nous.
«Il y en a d’autres dans le processus», avait-il affirmé.
Rappelons que Québec n’appuie pas Lomiko, mais qu’Ottawa y a mis 4,9M$ l’an passé.
Communauté d’affaires
Dans le coin, épiciers, pharmacies, restaurants... plus de 108 entreprises s’y opposent ouvertement.
«Ça détruirait complètement l’écosystème économique», soutient Geneviève Gagnon, qui est à la tête de plusieurs entreprises faisant travailler 600 personnes.
Parlez-en à Carl Poirier, de Ferme HLF du Lac-Simon. L’agriculteur, un fournisseur de choux de Bruxelles des Fermes Lufa, craint pour sa production.
«Je m’approvisionne dans l’eau souterraine pour irriguer mes légumes. Des légumes, c’est de l’eau à valeur ajoutée», image-t-il.
Lomiko Metals se défend
Interrogée par Le Journal, la PDG de Lomiko Metals, Gordana Slepcev, a indiqué que ses projets s'inscrivent dans la stratégie des «minéraux critiques pour la transition énergétique, la sécurité énergétique et la création d’emplois». La minière soutient avoir toujours été transparente.
«Lomiko continuera de respecter tous les protocoles d’autorisation et les orientations politiques du Québec nous sommes un développeur responsable de graphite naturel en paillettes dans la province», a déclaré Mme Slepcev.
«Nous avons décidé de ne pas organiser de réunions communautaires à grande échelle, car nous nous trouvons toujours à la phase conceptuelle. Toutefois, nous organisons des séances de questions-réponses pour les parties intéressées afin de clarifier les questions que nous sommes en mesure de traiter», a-t-elle assuré.
«Ça détruirait complètement l’écosystème économique», soutient Geneviève Gagnon, qui est à la tête de plusieurs entreprises faisant travailler 600 personnes.
Parlez-en à Carl Poirier, de Ferme HLF du Lac-Simon. L’agriculteur, un fournisseur de choux de Bruxelles des Fermes Lufa, craint pour sa production.
«Je m’approvisionne dans l’eau souterraine pour irriguer mes légumes. Des légumes, c’est de l’eau à valeur ajoutée», image-t-il.
Lomiko Metals se défend
Interrogée par Le Journal, la PDG de Lomiko Metals, Gordana Slepcev, a indiqué que ses projets s'inscrivent dans la stratégie des «minéraux critiques pour la transition énergétique, la sécurité énergétique et la création d’emplois». La minière soutient avoir toujours été transparente.
«Lomiko continuera de respecter tous les protocoles d’autorisation et les orientations politiques du Québec nous sommes un développeur responsable de graphite naturel en paillettes dans la province», a déclaré Mme Slepcev.
«Nous avons décidé de ne pas organiser de réunions communautaires à grande échelle, car nous nous trouvons toujours à la phase conceptuelle. Toutefois, nous organisons des séances de questions-réponses pour les parties intéressées afin de clarifier les questions que nous sommes en mesure de traiter», a-t-elle assuré.
La mobilisation s’organise contre le projet de mine de graphite La Loutre
Alex Fontaine
8 juillet 2025
La mobilisation s’organise contre le projet de mine de graphite à ciel ouvert La Loutre, en Outaouais, en vue des référendums qui se tiendront le 31 août prochain dans cinq municipalités environnantes. À quelques semaines du scrutin, le projet de l’entreprise Lomiko Metals semble bien loin de faire l’unanimité.
« Êtes-vous favorable à l’implantation d’un projet minier de graphite à ciel ouvert ? » C’est la question qui sera posée aux résidents de Lac-des-Plages, Saint-Émile-de-Suffolk, Chénéville, Lac-Simon et Duhamel.
Le projet controversé s’implanterait à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Mont-Tremblant. Si la mine voyait le jour, elle serait exploitée durant près de 15 ans.
Le président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, Louis St-Hilaire, explique que la mobilisation contre le projet est bien en marche. Environ 125 bénévoles font du porte-à-porte pour sensibiliser les citoyens, de la documentation a été imprimée et des pancartes sont affichées dans les municipalités visées.
« C’est un référendum consultatif, ce n’est pas un référendum décisionnel », précise-t-il. En d’autres mots, même si la population se prononçait contre le projet, il ne serait pas bloqué pour autant.
« C’est en plein cœur de ce qui est le joyau récréotouristique de la place », dit-il. Le projet est prévu à proximité du Centre touristique du Lac-Simon, un lieu de villégiature prisé géré par la Société des établissements de plein air du Québec.
Transport incessant, bruit, poussière, risques pour le réseau hydrique et la biodiversité : « C’est incompatible avec la nature de la région », soutient M. St-Hilaire. « C’est un choix qui est à faire. […] Est-ce qu’on veut être une économie minière, ou est-ce qu’on veut continuer à développer ce qu’on est en train de faire [notamment avec des projets d’aires protégées] ? »
Le milieu des affaires au front
« L’opposition rejoint vraiment tout le monde, poursuit M. St-Hilaire. Ce n’est pas qu’un groupe d’opposants, ce sont à la fois des résidents et des gens d’affaires. »
Geneviève Gagnon, présidente de Gagnon-La Grande Quincaillerie, d’Évolution Structures et de Location Gagnon, fait la même lecture de la situation. Elle prend la parole au nom d’un regroupement de gens d’affaires de la Petite-Nation opposés à la construction d’une mine, qui représente plus d’une centaine d’entreprises.
À son avis, ce projet « n’a aucun sens compte tenu de la vocation et des assises sur lesquelles l’économie de notre région s’est développée », dont le tourisme et la villégiature. Le projet nuirait aux entreprises, qui bénéficient des plans d’eau et des forêts de la région, selon elle.
« Il y a un vent de solidarité, peu importe le domaine dans lequel on est », indique Mme Gagnon. Travailleurs autonomes, commerces de détail, épiciers, terrains de camping, boutiques artisanales, pharmacies, cafés… L’opposition est « tous azimuts », dit-elle. Les commerçants craignent « la dévitalisation, la dénaturalisation de la région ».
Une question d’acceptabilité sociale
La Loutre vise à extraire du graphite, un minerai utilisé dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques. Le projet est dans les cartons depuis six ans et l’entreprise Lomiko a notamment bénéficié d’une subvention de 8,35 millions de dollars américains du département de la Défense des États-Unis.
Fin 2021, les 25 municipalités qui composent la MRC de Papineau, en Outaouais, souhaitaient pouvoir protéger leur territoire contre le développement minier. En septembre 2022, le premier ministre François Legault a assuré qu’« il n’y a aucun projet minier qui va se faire sans qu’il y ait une acceptabilité sociale ».
Deux ans plus tard, Investissement Québec a refusé une demande d’aide financière de l’entreprise, entre autres en raison du manque d’acceptabilité sociale. Des ministres avaient confirmé que le projet n’obtiendrait pas de soutien financier du gouvernement provincial.
Le projet n’est pas mort pour autant. « Le gouvernement n’a pas dit : “On refuse le projet” », pointe Louis St-Hilaire . D’où la nécessité de tenir des référendums, pour rendre « très claire » l’opposition des citoyens et des entreprises.
Au cabinet de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, on précise que « la communauté peut tenir un référendum si elle le souhaite » et que les citoyens pourraient s’exprimer dans le cadre d’un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, le BAPE, « si l’entreprise se rend jusque-là ».
« Les demandes d’autorisation de travaux à impact [que doivent obtenir les titulaires de claims] font partie de[s] mesures qui permettent d’atténuer les impacts de l’exploration minière sur la population », ajoute le cabinet. « Dans la mesure où l’entreprise respecte les critères, le gouvernement n’a pas le pouvoir de les refuser. »
Après que Québec eut refusé la demande d’aide financière de Lomiko Metals, cette dernière s’était dite « déçue » de la prise de position du gouvernement, la qualifiant de « hâtive ». Au moment où ces lignes étaient écrites, l’entreprise n’avait pas répondu à la demande d’information du Devoir.
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