lundi 1 septembre 2025

La Population Rejette Massivement le Projet Minier La Loutre



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Projet minier La Loutre: un «non» retentissant au référendum
1 septembre 2025
Sarah-Jeanne Tremblay
Plus de 90 % des résidents des municipalités de Petite-Nation Nord qui se sont rendues aux urnes se sont prononcées contre le projet La Loutre.
Les résultats obtenus en fin de soirée font état d’une opposition de 98,3 % des citoyens de Duhamel, de 97,9 % à Lac-Simon, de 94 % à Saint-Émile-de-Suffolk, de 90 % à Chénéville et de 93 % à Lac-des-Plages.
«Ça envoie un message pour dire que le projet ne devrait pas avoir lieu», a réagi David Pharand, maire de Duhamel et porte-parole de l’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord.
«Duhamel, c’est pas comme Lac-Simon, et Lac-Simon, ce n’est pas comme Saint-Émile-de-Suffolk, ajoute-t-il. Mais ce qui nous rejoint, c’est qu’on forme une ceinture autour des claims miniers.»
Environ 60 % des quelque 5000 personnes éligibles au vote se sont prononcées sur la question: «Êtes-vous favorable à l’implantation d’un projet minier à ciel ouvert?»
Il était aussi possible de voter par anticipation, le 24 août dernier. «Dans toutes les municipalités, le taux de participation variait entre 20 et 25 % pour le vote par anticipation», indique Louis St-Hilaire, président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation.
Le groupe a aussi organisé, dimanche, une soirée citoyenne durant laquelle les résultats du référendum ont été annoncés.
Acceptabilité sociale
Le référendum n’est cependant pas contraignant; il n’y a donc aucune obligation pour le gouvernement de refuser le projet minier en vertu de ces résultats. Il permet néanmoins de mesurer son acceptabilité sociale. Rappelons que le premier ministre François Legault a indiqué qu’il n’y aurait pas de projet sans acceptabilité sociale.
Près de 1000 personnes auraient participé à ces assemblées, selon l’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord, ce qui a poussé le gouvernement Legault à statuer sur le projet; il n’y aura pas de financement du pallier provincial sans que la population soit d’accord avec le projet.
L’entreprise minière Lomiko Metals, basée à Surrey en Colombie-Britannique, a aussi mené deux séances d’information en vidéoconférence, les 1er et 16 août derniers, afin de répondre aux questions des citoyens.
Même sans l’apport financier du gouvernement du Québec, Lomiko Metals continue ses démarches. L’entreprise avait rappelé, l’an dernier, avoir obtenu des subventions de la part du gouvernement canadien et du gouvernement américain totalisant 14 millions de dollars.
Le maire de Duhamel appelle Québec à ne pas renouveler les claims miniers de la compagnie.
«[Le résultat du référendum] montre que ce n’est pas le type de projet dont on a besoin en ce moment dans la région, mentionne M. Pharand. On a besoin de plus de récréotourisme et de projets en accord avec le développement durable, ce que La Loutre n’est pas.»
Le préfet de la MRC Papineau, Paul-André David, a salué la participation citoyenne, rappelant que ce résultat est le reflet de la volonté locale, qui ne saurait être ignoré.
«Nous devons nous assurer que les décisions prises par nos gouvernements supérieurs reflètent les préoccupations, légitimes, de la communauté de Papineau, dès lors nous agirons en conséquence», a-t-il déclaré.


La population rejette massivement le projet minier La Loutre
1 spetembre 2025
Les résidents des cinq municipalités de l’Alliance des municipalités de la Petite-Nation Nord ont rejeté le projet minier La Loutre, lors du référendum du dimanche 31 août.
Le regroupement comprend les municipalités de Lac-des-Plages, St-Émile-de-Suffolk, Chénéville, Lac-Simon et Duhamel. Les citoyens de ces municipalités ont fait entendre leurs voix concernant le projet de mine de graphite de l’entreprise Lomiko Metals.
Ils ont répondu à la question suivante : Êtes-vous favorable à l’implantation d’un projet minier de graphite à ciel ouvert, se situant…., le lieu changeant en fonction de la municipalité.
Un refus catégorique
C’est un non catégorique qui l’emporte avec un estimation moyenne d’environ 95 % de refus pour l’ensemble des cinq municipalités. Un peu moins de 60 % des résidents visés par les référendums ont voté.
Les municipalités de Duhamel et de Lac-Simon sont celles qui affichent les plus hauts taux d’opposition au projet minier avec un rejet à 98 %. Les résultats pour les municipalités de Lac-des-Plages, St-Émile-de-Suffolk et de Chénéville sont aussi au-dessus des 90 % pour le non.
Résultats par municipalité
-Duhamel : environ 98,3 % non
-Lac-Simon : environ 98 % non
-St-Émile-de-Suffolk : environ 95 % non
-Lac-des-Plages : environ 93,24 % non
-Chénéville : environ 90 % non



Les résidants de cinq municipalités votent fortement contre un projet minier
1 septembre 2025
Les résidants de cinq municipalités de l’Outaouais s’opposent farouchement au projet minier La Loutre de l’entreprise Lomiko Metals, si l’on se fie aux résultats des référendums tenus dimanche.
Plus de 90 % des personnes qui ont voté lors des référendums organisés à Duhamel, Lac-Simon, Saint-Émile-de-Suffolk, Chénéville et Lac-des-Plages se sont prononcés contre le projet.
Ces référendums n’étaient pas contraignants. Les opposants au projet espèrent toutefois que les résultats convaincront l’entreprise et les gouvernements qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour le projet.
Lomiko Metals, une société minière établie à Surrey, en Colombie-Britannique, veut exploiter une mine de graphite – l’un des minéraux les plus recherchés au monde – sur un site près de Duhamel.
Le projet La Loutre, s’il voit le jour, aura une production annuelle de 100 000 tonnes de graphite, et ce, pour 15 ans. Le graphite servirait à fabriquer des batteries.
L’entreprise a reçu des subventions de 11,4 millions du département de la Défense des États-Unis et de 4,9 millions de Ressources naturelles Canada pour étudier la conversion du graphite en matériau pour alimenter les véhicules électriques.
Au départ, la principale crainte des résidants concernait les dommages potentiels à l’environnement. Or, en raison de la subvention des États-Unis, des citoyens ont commencé à craindre que le graphite se retrouve dans des équipements militaires américains.
Malgré les investissements d’Ottawa et de Washington, Québec a décidé de ne pas appuyer financièrement Lomiko. L’entreprise a tout de même dit vouloir aller de l’avant avec son projet.
Les opposants au projet souhaitent maintenant que les résultats des référendums empêchent la mine à ciel ouvert de voir le jour.



Western Quebec municipalities vote overwhelmingly against graphite mine
Nearly 3,000 votes were cast in Sunday's referendum, with 95 per cent voting no
September 1 2025
People living in five municipalities in western Quebec have overwhelmingly voted against a proposed graphite mine in the area in a referendum held Sunday.
B.C.-based Lomiko Metals wanted to mine graphite around Lac Bélanger just west of Duhamel, Que., about 80 kilometres northeast of Gatineau.
The area has a combined population of nearly 6,000.
The municipalities of Duhamel and Lac-Simon showed the strongest opposition this weekend, with 98 per cent of voters casting ballots against the project.
In the municipalities of Lac-des-Plages, St-Émile-de-Suffolk, and Chénéville, more than 90 per cent of voters also said no to the mine.
In all, 2,754 votes were cast against the mine, with just 115 people voting in favour.
Duhamel Mayor David Pharand, who has opposed the project for years, said he was impressed by the results.
"I can assure the population that the percentage of the results of this referendum will have a major impact on the decision of the government and the action that will be taken," Pharand told CBC.
"We will work based on those numbers with our political, federal, and provincial members of parliament to see that this project is not funded."
Local opposition isn't new
The referendum followed three public meetings held since 2024 in which nearly 1,000 citizens participated, according to information from an alliance representing the five municipalities.
In July, Lomiko Metals announced it had received a permit to begin more advanced exploration work on the La Loutre Mine from Quebec's Ministry of Natural Resources.
A presentation to the company's investors said that a pre-feasibility study would be done in early 2026.
Before Quebec's last provincial election in 2022, Premier François Legault indicated that his CAQ government would not carry out the mining project without what's referred to in the province as "social acceptability."
Then last September, the province announced it would not fund the mine because it did not meet their standards for local support.
Lomiko Metals had not responded to the results of Sunday's referendum at the time of publication.
But in a statement last year, the company said it was surprised and disappointed provincial funding would not go ahead, saying the Legault government appeared to be making "pre-emptive conclusions about the project" before the necessary studies had been completed.
Other opposition groups had also voiced concerns about potential military applications of the mine, especially after Lomiko Metals secured funding from the Pentagon.
Results will be respected, says MNA
The area's municipal and provincial representatives have both said they'll respect the results of the referendum.
In a French news release, Paul-André David, the prefect of the Papineau MRC, said the opposition speaks to the environmental concerns residents have with the mine.
"The MRC will have to take the necessary measures to protect the interests of the community, by demanding that governments ensure that the sustainable management of water, air and landscapes is at the heart of discussions," the release said.
Prior to polls closing, Mathieu Lacombe, the CAQ's MNA for Papineau, said in French that "citizens can be assured that I will always side with them."
"If it is against the mine, it will confirm what I have felt on the ground for several years. If it is in favour of the mine, we will have to talk again among elected officials in Papineau to see how we handle the future," he said in a statement.
Lacombe later called the results "unequivocal" in a French-language Facebook post and said he'd keep working to "ensure that the will of citizens is respected."
Kitigan Zibi Anishinābeg wants more information
If it were built, the La Loutre project would be located on Kitigan Zibi Anishinābeg's territory.
The community — which decided not to take part in Sunday's referendum — says the mining company has approached them for years but hasn't yet provided the answers they're looking for.
"We've asked them about mitigation, reforestation, protection of the water, and they haven't been able to answer that because they are in the exploration stage," said Chief Jean-Guy Whiteduck.
Whiteduck said without a clear understanding of how Lomiko would mitigate the project's impacts, a referendum in his community would probably yield similar results.




Un «Non» catégorique contre le projet minier La Loutre
1 septembre 2025
Appelés à se prononcer sur le projet de mine de graphite à ciel ouvert La Loutre, en Outaouais, les citoyens de cinq municipalités environnantes ont rejeté massivement cette option lors de référendums consultatifs dont les résultats ont été dévoilés lundi.
Les citoyens de Lac-des-Plages, St-Émile-de-Suffolk, Chénéville, Lac-Simon et Duhamel ont voté en moyenne 95 % contre le projet de l’entreprise Lomiko Metals lors de la consultation populaire tenue dimanche.
La participation au scrutin, qui n’avait qu’une valeur consultative et non décisionnelle, est estimée à 58 %.
« C’est un résultat au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer », a réagi en entrevue au Devoir Louis St-Hilaire, président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, qui a organisé la mobilisation contre le projet. « On s’attendait à ce que ce soit le Non qui l’emporte, alors ça pouvait être facile de se dire : “je n’ai pas besoin de me déplacer pour aller voter”. Un tel résultat, ça démontre à quel point les gens voulaient profiter de cette occasion pour s’exprimer. »
Lomiko Metals, entreprise basée en Colombie-Britannique, compte exploiter l’important gisement, situé à 5 kilomètres de Duhamel, à raison de 100 000 tonnes par année pendant 15 ans. Le graphite est considéré comme un minerai critique utilisé dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques.
Dans le passé, l’entreprise a notamment bénéficié de subventions du gouvernement fédéral canadien et du département de la Défense des États-Unis totalisant plus de 16 millions $.
Les opposants font toutefois valoir les risques du projet pour le réseau hydrique et la biodiversité de cette région hautement touristique, à une trentaine de kilomètres de Mont-Tremblant. Plusieurs craignent également que le bruit et la circulation de camions lourds nuisent au tourisme et à la villégiature, deux poumons économiques de la région.
À ce titre, le Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation a pu bénéficier de l’appui de gens d’affaires de la région, qui se sont prononcés ouvertement contre le projet La Loutre.
« Le milieu des affaires a été massivement derrière nous. Ce n’est pas fréquent dans le monde minier. C’est habituellement le contraire qui se produit », a relevé M. Saint-Hilaire.
Plusieurs appuis
La MRC de Papineau, qui abrite les cinq municipalités concernées, a d’ailleurs dit « accueillir favorablement » les résultats des consultations.
Par communiqué, le préfet Paul-André David a salué la participation citoyenne.
« Nous devons nous assurer que les décisions prises par nos gouvernements supérieurs reflètent les préoccupations, légitimes, de la communauté de Papineau, dès lors nous agirons en conséquence », a-t-il affirmé.
Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des communications et ministre responsable de la région de l’Outaouais, s’est prononcé dans le même sens.
« Le résultat en faveur du non est sans équivoque. Je m’y attendais : ça confirme ce que je sentais sur le terrain depuis plusieurs années. Je vais donc continuer mon travail pour que la volonté des citoyens soit respectée », a-t-il déclaré.
L’année dernière, le ministre Lacombe avait annoncé que le projet de mine ne recevrait aucun appui financier de la part du gouvernement québécois ou d’Investissement Québec, étant donné la forte opposition qu’il suscite.
En campagne électorale en 2022, le premier ministre François Legault s’était également engagé à ce qu’aucun projet minier ne se réalise sans qu’il ne soit accepté de la population locale. Promesse que compte bien lui rappeler le Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation.
« On a démontré hors de tout doute qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour ce projet, alors on attend des réponses de M. Legault pour qu’il nous dise comment il va s’y prendre pour qu’il n’y ait pas d’activité minière », a invoqué son président Louis St-Hilaire.
Québec ne se mouille pas
La ministre des Ressources naturelles Maïté Blanchette Vézina a dit prendre « acte des résultats du référendum et des préoccupations exprimées par la communauté. »
Dans une déclaration transmise au Devoir par son cabinet, elle a cependant rappelé que « le gouvernement n’a pas le pouvoir d’arrêter un projet minier autrement qu’à la suite du processus du BAPE [Bureau d’audiences publiques sur l’environnement] ».
« Notre rôle est de mettre en place un cadre rigoureux pour encadrer le développement de projets économiques, tout en assurant qu’ils respectent les normes les plus élevées, a-t-elle souligné. Dans le cas du projet La Loutre, nous avons choisi de ne pas en être partenaire financier, notamment en raison de l’enjeu d’acceptabilité sociale. J’invite toutes les parties à poursuivre le dialogue, dans le respect des institutions et des communautés concernées. »
Lomiko Metals n’a pas donné suite à notre demande de réaction.




Référendum : à 95% contre la mine de graphite de Lomiko Metals
1 septembre 2025
Martin Jolicoeur
Les résidents de cinq municipalités de l’Outaouais ont voté à 95% contre le projet de mine de graphite à ciel ouvert de la société Lomiko Metals.
Fort de ce résultat, les organisateurs appellent les gouvernements du Québec et du Canada, de même que les dirigeants de la société minière, à prendre acte du «rejet massif de la population» et à mettre fin au plus vite à ce projet dont les activités de dynamitage doivent bientôt débuter.
Le scrutin se tenait dimanche dans les cinq municipalités voisines du projet de mine à ciel ouvert, connu sous le nom de La Loutre, soit à Duhamel, Lac des plages, Lac- Simon, Chénéville, et Saint-Émile-de-Suffolk. Des quelque 5 000 personnes éligibles, près de 60% se seraient déplacés pour le vote.
« Les gouvernements se précipitent aveuglément dans la course aux minéraux critiques et stratégiques sans tenir compte des droits (...) de leurs électeurs. Les gens de la Petite-Nation viennent de leur lancer un coup de semonce, a déclaré Rodrigue Turgeon, représentant de Mining Watch Canada et de la Coalition Québec Meilleure Mine.
La Coalition des organismes ayant formé la Coalition du NON, rappelle que le premier ministre François Legault a affirmé à plusieurs reprises par le passé qu’il n’y aurait pas d’activité minière, sans acceptabilité sociale.
Il y a un an, au nom du gouvernement, le député caquiste de Papineau Mathieu Lacombe affirmait que le projet n’avait pas obtenu l’appui du gouvernement.
Toutefois, le 30 juin dernier, Lomiko se réjouissait d’avoir reçu une autorisation du gouvernement du Québec afin d’entreprendre ses travaux d’explorations à impacts pour son projet d’échantillonnage de 250 tonnes sur le site de La Loutre.
Le même jour, Lomiko disait maintenant attendre de Québec les permis autorisant les études géotechniques du site avec le ministère québécois des Ressources naturelles et des Forêts, dirigée par la ministre Maïté Blanchette Vézina.
Maintenant que le degré d’acceptabilité sociale a été mesurée, la Coalition écrit s’attendre des actions rapides et concrètes du gouvernement du Québec.
La Coalition s’attend également à ce que le gouvernement fédéral cesse de financer ce projet, aux côtés du département américain de la Défense, et que le gouvernement libéral de Mark Carney l’écarte d’une éventuelle liste de projets d’intérêt national.