Projets miniers non grata dans la MRC de Papineau !
   Projet
 de règlement modifiant le schéma d’aménagement et de développement 
(SAD) - Resolution 2018-05-087 : Aucune exploitation minières ne peut 
s’effectuer dans les zones identifiées en jaune. 
Mais
 ce projet de règlement modifiant le SAD sont pour les nouveaux titres. 
Les titres déjà actifs, comme l’implantation d’une mine graphite ciel 
ouvert à Lac-des-Plages, prêt de lac Doré et lac Simon, non.
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Projets miniers non grata dans la MRC de Papineau
Benoit Sabourin
11 juin 2018
Le Droit
Une trentaine de personnes ont participé en fin de journée lundi à la 
consultation publique tenue de la 
MRC de Papineau portant sur le Projet 
de règlement modifiant le schéma d’aménagement et de développement 
révisé concernant les 
territoires incompatibles avec l’activité minière 
(TIAM).
Selon la cartographie 
présentée et les différents articles rattachés au projet de règlement 
dévoilés par la 
Commission d’aménagement et des ressources naturelles 
(CARN), c’est près de 
80% du territoire de la MRC de Papineau qui se 
retrouverait en territoire incompatible avec les activités minières, si 
le projet est adopté tel quel et que Québec donne son aval.
Rappelons que le ministre de l’
Énergie et des Ressources naturelles de 
l’époque, 
Pierre Arcand, avait publié en janvier 2017 un document 
d’orientation intitulé «Pour assurer une cohabitation harmonieuse de 
l’activité minière avec les autres utilisations du territoire». Cette 
orientation ministérielle visait à donner plus d’autonomie aux MRC afin 
que celles-ci déterminent les zones de leur territoire qu’elles 
souhaitent voir être exemptées de tout développement minier. La nouvelle
 politique vise les développements à venir uniquement, alors que les 
détenteurs de titres miniers actuels pourront conserver leurs claims, à 
condition de renouveler ceux-ci dans les délais.
Parmi les outils dont disposent les MRC à l’intérieur des TIAM, 
celles-ci peuvent notamment établir des bandes de protection. Dans les 
périmètres urbains, une zone tampon d’une largeur maximale de 
1000 
mètres peut être mise en place. Pour les secteurs résidentiels se 
trouvant en dehors du périmètre d’urbanisation, le maximum de la bande 
de protection se chiffre à 
600 mètres.
Dans son projet, la CARN de la MRC de Papineau propose d’étirer la bande
 de protection des périmètres non urbains à 1000 mètres. Au total, les 
mesures proposées permettraient de mettre à l’abri des minières 28 000 
hectares de plus de territoire que ce qui est recommandé par Québec.
Des participants présents à la consultation publique ont malgré tout 
exprimé des inquiétudes face aux mesures jugées non suffisantes pour 
empêcher l’arrivée éventuelle de compagnies minières et de projets de 
mines à ciel ouvert dans la Petite-Nation.
«
Nous non plus on n’en veut pas de mines sur notre territoire. Il y a 
des orientations gouvernementales et avec la carte qui est présentée là,
 nous sommes plus sévères que ce que le gouvernement nous demande. On 
travaille à en faire passer le plus possible [de territoire 
incompatible»], mais on ne peut pas protéger 100% de notre territoire. 
Quand on va envoyer ça à Québec, ils vont nous le retourner et nous 
demander de recommencer», a lancé le 
préfet de la MRC de Papineau, 
Benoît Lauzon, lors de la période d’échanges avec le public.
L’encadrement des exploitations de sable et de gravier à des fins 
municipales, commerciales ou forestières a aussi fait l’objet de 
discussions. Des citoyens ont invité les représentants de la MRC à 
s’assurer de baliser adéquatement cette disposition.
Le président de la CARN et maire de Notre-Dame-de-Bonsecours, 
Carol 
Fortier, a indiqué que les doléances avaient été entendues et que la 
commission allait analyser et prendre en compte les commentaires du 
public pour élaborer l’ébauche finale du projet.
Le préfet de la MRC a d’ailleurs confirmé qu’une 
seconde consultation 
publique sur le sujet aurait lieu en août avant que le conseil des 
maires entérine le projet de règlement. Les élus doivent trancher sur le
 dossier le 15 août, au retour des vacances estivales. 
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Une minière de Vancouver poursuit un village des Laurentides pour 96 millions de dollars
Alexandre Shields
le 11 juin 2018 
Après les menaces, la poursuite. La minière canadienne 
Canada Carbon 
dépose ce lundi une poursuite contre la petite municipalité de 
Grenville-sur-la-Rouge, dans les Laurentides. Elle lui réclame 
96 millions de dollars en dommages-intérêts, en raison du blocage de son
 projet de mine à ciel ouvert par le conseil municipal.
Selon ce qu’a fait valoir la minière par voie de communiqué, « le 
montant réclamé représente les dommages » (dont le montant exact reste à
 déterminer) qui seront causés » à l’entreprise si elle ne peut obtenir 
les autorisations nécessaires pour lancer son projet minier, « si son 
projet est bloqué irrémédiablement », ou « si l’obtention de 
l’acceptabilité sociale du projet est irrémédiablement compromise par 
les actions de la municipalité ou de ses représentants ».
Canada Carbon se garde aussi le droit d’ajouter, dans sa poursuite, 
certains membres du conseil municipal « qui feraient des déclarations 
intempestives, fausses et trompeuses dans le but de discréditer le 
projet de la Société et de compromettre l’acceptabilité sociale du 
projet ».
« Depuis le début, nous avons franchi toutes les étapes prescrites 
par les lois qui s’appliquent aux projets miniers. Notre 
priorité demeure de poursuivre nos démarches auprès des autorités 
compétentes afin d’obtenir toutes les autorisations nécessaires à la 
réalisation du projet de mine de graphite et de carrière de marbre », a 
souligné, dans une déclaration écrite, Bruce Duncan, président-directeur
 général de Canada Carbon.
Mine controversée
L’entreprise Canada Carbon souhaite exploiter une mine à ciel ouvert 
de graphite et de marbre sur le territoire de la municipalité, située à 
une heure de route à l’ouest de Montréal, dans les Laurentides. Ce 
projet, développé depuis 2013, doit créer une cinquantaine d’emplois 
directs pendant environ une décennie.
Jusqu’aux élections municipales de novembre dernier, les élus de 
Grenville-sur-la-Rouge étaient d’ailleurs favorables au projet de la 
minière, qui possède près de 100 km² de permis d’exploration dans cette 
région reconnue comme une destination de villégiature.
Le portrait a toutefois changé en novembre, puisque le conseil 
municipal qui a alors été élu a fait campagne en signifiant clairement 
son opposition à l’implantation de la mine. Dès décembre, il a 
d’ailleurs modifié le règlement de zonage municipal de façon à bloquer 
les projets d’exploitation minière.
Au début de l’année, le conseil a aussi adopté une résolution 
formelle d’opposition au projet Miller de Canada Carbon. La résolution 
indique que les ressources en eau potable seraient menacées par le 
projet, mais aussi que celui-ci pourrait « entraîner une importante 
défiguration du paysage » et nuire aux projets de développement liés au 
tourisme et à l’agriculture.
On y souligne également que la municipalité ne pourrait se permettre 
« la perte nette de sa valeur foncière » en raison de l’implantation de 
la mine, mais aussi que les infrastructures municipales n’ont pas été 
construites pour répondre aux besoins de transports intensifs de la 
minière.
Poursuite-baîllon ?
Le blocage du projet par la municipalité a eu pour effet de stopper 
l’analyse du dossier déposé par Canada Carbon à la 
Commission de 
protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), qui devait 
autoriser le développement dans ce secteur zoné agricole.
Depuis le début des procédures de Canada Carbon, en mars, certains 
ont qualifié les démarches de la minière de « 
poursuite-baîllon ». Pour 
le porte-parole de la 
Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, 
Ugo Lapointe, la requête de Canada Carbon est tout simplement abusive. 
« Cette minière de Vancouver échoue clairement au test de 
l’acceptabilité sociale. Pire, en intentant une telle poursuite, elle 
démontre à quel point elle n’a aucun respect envers la population de 
Grenville-sur-la-Rouge, qui s’oppose au projet depuis près de deux ans 
et qui a élu démocratiquement et à forte majorité un nouveau conseil 
municipal pour représenter sa voix ».
Le député d’Argenteuil, 
Yves St-Denis, l’a quant à lui qualifié 
d’«
 intimidation totale ». « Ce sont des intimidateurs et ce n’est pas 
vrai que je vais laisser ce genre de compagnie intimider mes citoyens et
 une municipalité. Je vais toujours protéger ma population », a 
souligné, en mars, l'élu de la circonscription des Laurentides, où se 
trouve Grenville-sur-la-Rouge.
Fait à noter, le projet de Canada Carbon ne serait pas soumis à une 
évaluation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. Pour 
cela, l’entreprise devrait extraire plus de 500 tonnes de matière brute 
chaque jour. À l’heure actuelle, elle prévoit plutôt un maximum de 480 
tonnes. 
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