mercredi 15 décembre 2021

Plusieurs Organisations ont Rencontré Lomiko

Non au Projet de Mine à Ciel Ouvert La Loutre
 
Les municipalités de Lac Simon, Duhamel, Lac-Des-Plages et le Regroupement de Protection des Lacs de la Petite-Nation ont rencontré Lomiko 


De passage en Outaouais la semaine dernière 
Plusieurs organisations ont rencontré Lomiko 
Yannick Boursier 
14 décembre 2021 

Le passage, la semaine dernière, des représentants de Lomiko pour rencontrer différents groupes en lien avec le projet de mines La Loutre n’a pas semblé convaincre beaucoup des intervenants opposés au projet.

Pour un, le maire de Duhamel, David Pharand, indique que les rencontres auxquelles il a assisté ont été cordiales entre Lomiko et les intervenants. Mais, il n’y avait pas beaucoup d’intérêt pour changer d’opinions. «On n’a pas le même enthousiasme que Lomiko a envers ce dossier», a-t-il commenté.

Il y a quelques semaines, Lomiko avait organisé un café-rencontre virtuel pour parler du projet. À cette occasion, 160 questions ont été posées à l’entreprise et aucune réponse n’a été donnée. «On était déçu de cette démarche de rencontre café, affirme M. Pharand. La compagnie s’est excusée de ne pas pouvoir respecter les engagements qu’ils avaient pris à ce moment-là.»

«Les citoyens attendent toujours ses réponses là, ajoute-t-il. On nous assure que bientôt on devrait voir les réponses aux questions.»

Pour le reste, le maire indique que le processus pour l’implantation d’une mine de graphite n’en est qu’à ses débuts. «C’est un processus qui va prendre des années et non des mois. On va les laisser progresser.»

Il entend se concentrer plus sur la question des territoires incompatibles avec l’activité minière (TIAM), c’est-à-dire le choix des endroits où il sera interdit de faire ce genre d’activité. Ce projet n’aura pas d’impact sur Lomiko puisque l’entreprise détient déjà des claims, mais ça pourrait éviter d’autres situations semblables.

Par contre, dans les demandes de la MRC de Papineau pour les TIAM, il y a un élément qui pourrait avoir un impact sur le dossier La Loutre. «On tient à ce que le BAPE soit obligatoire pour tout projet minier, ce qui n’est pas le cas présentement.» Le volume prévu pour la mine de Lomiko est sous le seuil établi pour qu’il y ait une étude environnementale du BAPE. Mais un changement dans cette règle obligerait Lomiko à participer à ce processus.

Des licornes

De son côté, le porte-parole du Regroupement de Protection des Lacs de la Petite-Nation, Louis St-Hilaire a aussi fait partie d’un groupe qui a pu rencontrer les nouveaux dirigeants de l’entreprise.

«Ils se présentent comme une compagnie qui va améliorer la qualité de la nature, des lieux. Alors qu’on sait que c’est un bouleversement majeur qui va se produire. C’est un immense parc industriel qu’ils veulent construire en plein milieu d’un lieu de tourisme.»

«Eux, ils disent qu’ils ne vont pas déranger. C’est un peu un discours de licornes et on n’achète pas ça.» ~ Louis St-Hilaire

Lors de cette rencontre, le regroupement a fait état de sa vision du dossier et des enjeux environnementaux liés à l’arrivée de cette mine. Il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour mener à bien ce projet dans le secteur, affirme Louis St-Hilaire et la compagnie doit en tenir compte.

«On a une vision tout à fait différente de l’avenir de la région. On ne voit pas des mines dans l’avenir de cette région.»

Le regroupement se questionne aussi sur l’avenir de ce projet. Présentement, il n’y a aucune institution derrière la compagnie pour financer cette mine. «Ce sont des gens qui sont là pour développer le projet juste assez pour le transmettre à un géant.»

Si c’est ce qui arrive, les promesses faites par Lomiko ne serviront plus à rien, soutient M. St-Hilaire.

L’entreprise Lomiko n’a pas répondu à nos demandes d’entrevues pour parler de leur passage dans la région.

 

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Rapport de la première rencontre du Regroupement avec Lomiko Metals, la compagnie minière qui veut notre bien.
 
Signe que la visio-conférence à sens unique que Lomiko Metal avait tenu le 2 octobre dernier s'était vraiment mal déroulée, la compagnie a complètement remanié son conseil d'administration.
Ce nouveau C.A. s'est déplacé dans la région pour rencontrer les élus et avec l'aide du maire Pharand de Duhamel ,nous sommes parvenus à les rencontrer cette semaine, ce qui n’était vraiment pas dans leur plan.
Lomiko était représenté par Belinda Labatte, présidente, Gordana Slepcev, chef des opérations, Vince Osborne, chef des finances et Mike Petrina, responsable du projet la Loutre.
Le Regroupement était représenté par Louis St-Hilaire du la Gagnon, porte-parole du Regroupement, Lise Villeneuve, représentant le Lac Simon, Natalie Dupuis, représentant le Lac Doré et Philippe Gagné, représentant le Lac-des-Plages.
Qu'est-ce qu’on a appris de Lomiko?
1) Ils se sont d'abord excusés de ne pas avoir encore répondu aux 160 questions qui avaient été envoyées par écrit lors de la réunion du 2 octobre. Ils ont réitérés leur promesse de le faire ainsi que de diffuser l'enregistrement de la conférence.
2) Bien qu'ils n'aient collectivement aucune expérience dans l'extraction de graphite ils nous ont aussi promis qu'ils feraient les choses différemment des vieilles compagnies minières et qu'ils voulaient collaborer avec la population à chaque étape du développement de l'éventuelle mine. Ils se sont présentés comme étant très soucieux de l'environnement, quasiment des écologistes purs et durs.
3) Ils nous ont appris qu'il y aurait incessamment des campagnes de forage sur leur immense claim pour agrandir leur gisement. Qu’en 2022, ils procèderaient à des études environnementales et en métallurgie.
4) Suite à nos questions on a aussi appris qu'il n’y a aucune institution parmi leurs actionnaires, seulement des petits détenteurs. Ils sont actuellement à la recherche d'institutions comme investisseurs.
5) En somme, ce qu'on a appris, c’est que malgré les changements de direction, Lomiko demeure une compagnie fragile financièrement et que toutes les promesses qu'ils peuvent faire vont tomber lorsqu'arriveront de vrais opérateurs.
Qu'est ce qu'on a appris à Lomiko Metals.
1) On leur a appris qu’elle était la vraie nature de cette région, de la façon dont la population envisageait son développement, qui était bien différente de la leur.
2) On leur a appris l’impact négatif qu'ils avaient déjà par leur présence sur la population, particulièrement sur ceux qui habitent tout près du gisement ou qui se sentent menacés par la direction des bassins-versants.
3) On leur a demandé que si leur projet progresse suffisamment, ils s'engagent à le présenter devant un BAPE, ce qui, actuellement, dans la taille du projet ne serait pas requis. Ils ne se sont absolument pas engagés à le faire
4) On leur a demandé s’ils accepteraient de rencontrer l'ensemble de la population pour présenter leur projet. Ils ont acceptés de le faire éventuellement . Soyez assurés qu'on travaille déjà à organiser un tel événement afin que vous ayez tous l'occasion de vous exprimer.
5) On leur a appris qu'ils n'avaient aucun support de la population contrairement au Regroupement qui lui, à le total support de la population, comme le démontre l'appui reçu des 25 municipalités de la MRC et de très nombreux organismes.
6) Finalement, on leur a appris qu'après bientôt 3 ans de travail et le succès sans précédent de la mobilisation en cours, le Regroupement ne ralentira jamais dans son action contre l'arrivée de mines à ciel ouvert dans notre environnement.
P.S. La compagnie rencontrait aussi durant son séjour les municipalités de Lac-des-Plages, Duhamel et Lac-Simon. D'après les conversations que nous avons eues avec les élus municipaux après leurs réunions , il semble que le message reçu par Lomiko ait été assez semblable.

 

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Les discussions vont se poursuivre pour Lomiko
Yannick Boursier
21 décembre

Les rencontres ayant eu lieu au début décembre entre des représentants de Lomiko et des groupes de la région au sujet de la future mine La Loutre vont se poursuivre en 2022, mentionne l’entreprise.

En entrevue sur cette visite dans la région, la nouvelle PDG de Lomiko Metals, Belinda Labatte, a indiqué que l’entreprise allait poursuivre son engagement. D’autres groupes seront notamment rencontrés au cours des prochaines semaines, possiblement en virtuel en raison de la Covid.

Une table ronde a aussi été suggérée lors des discussions avec les élus et l’entreprise entend aller de l’avant avec cette table pour aider aux discussions à venir.

Parce qu’il reste encore beaucoup de travail à faire dans le projet et beaucoup de choses à démontrer, mentionne Mme Labatte. «Dans toutes les communautés qu’on travaille, on doit devenir un partenaire. C’est comme ça qu’on veut gérer notre entreprise.»

Un des dossiers qui devra entre autres être traité dans le futur est celui des camions lourds, dont il est peu fait mention dans les documents. «C’est quelque chose qui vient plus tard dans les discussions.»

La question a tout de même été abordée avec les élus. La compagnie souhaite regarder plusieurs alternatives pour diminuer les impacts. «On a un esprit ouvert envers une solution qui est acceptable et qui va minimiser le trafic sur les routes

Environnement

La compagnie a rendu public sur leur site un document qui donne des réponses regroupées par thème aux différentes questions posées lors de la rencontre virtuelle du 2 octobre dernier.

L’environnement y prend une grande place, notamment pour les questions liées à la protection des eaux et à la poussière.


Mme Labatte affirme que l’équipe de Lomiko «partage les valeurs de développement durable» comme les citoyens du secteur. Elle estime qu’il est possible de travailler sur un projet qui tient compte de l’environnement.

«Je crois que l’industrie de minéraux critiques est différente de l’industrie de minéraux traditionnels minière, car on a le choix de faire les choses différemment.»

Elle estime que les nouvelles technologies permettront de conjuguer les deux dossiers. «L’industrie de minéraux critique nous présente cette opportunité très nouvelle d’avoir un site moderne où c’est tranquille. C’est pour l’environnement qu’on fait ça. On a besoin du graphite pour l’énergie renouvelable

L’entreprise vise un projet qui sera carbone neutre et pourrait même être carbone négatif avec certaines mesures, indique la PDG. «La décarbonisation de notre pays a besoin de plusieurs entreprises comme la nôtre qui veut faire les choses convenablement.»

Acceptabilité sociale

La compagnie mentionne aussi dans son document la question de l’acceptabilité sociale. « Nous demandons à tous les intervenants de faire preuve d’ouverture pour voir tout le travail qui sera effectué sur les plans de la collecte de données, de la conception du projet et de l’acceptabilité sociale

En entrevue, Belinda Labatte affirme qu’il faut faire preuve de flexibilité et d’ouverture d’esprit pour ce projet moderne. «Flexibilité et esprit ouvert, c’est de penser à ce projet comme un projet moderne avec une faible empreinte qui peut aider à protéger la qualité de l’eau

Questionnée sur la possibilité de se présenter devant le Bureau d’audience publique en environnement, Mme Labatte a mentionné qu’il était tôt dans le processus pour voir si ce sera une exigence. «Nous nous engageons de suivre toutes les exigences et les processus nécessaires pour le projet.»

 

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