Un hôtel de ville quatre fois plus cher que prévu à Lac-Simon
Benoit Sabourin
Benoit Sabourin
12 juillet 2023
Le Droit
Le Droit
La facture du nouvel hôtel de ville de Lac-Simon, en chantier depuis 2019, commence à être salée. Le budget des travaux en cours, quatre ans après les premiers coups de marteau donnés, dépasse désormais le cap des six millions de dollars, soit quatre fois plus que ce qui avait été prévu au départ par l’administration municipale.
En vertu de la Loi sur l’accès à l’information, Le Droit a mis la main sur la liste complète des factures et contrats liés au projet de restauration et de conversion de l’ancienne Auberge de Lac-Simon en hôtel de ville et centre multifonctionnel pour le compte de la Municipalité d’un peu plus de 1000 résidents permanents située sur le territoire de la MRC de Papineau.
Selon les documents consultés, c’est un montant de 1 510 260,31$ qui a été déboursé entre 2019 et 2021, à la fois pour l’achat de l’immeuble, de matériaux, de services professionnels divers ainsi que pour la préparation de plans et devis et pour la réalisation de premiers travaux de rénovation.
En 2022, une somme totale de 2 151 551,20$ a été payée à DLS Construction pour des travaux de finition extérieure du bâtiment. Pas plus tard que cet hiver, la Municipalité a dû contracter un nouvel emprunt de 2,5 millions pour des travaux de finition intérieure de l’édifice qui viennent à peine de débuter. Le contrat de facturation avec DLS Construction prévoit des travaux à réaliser d’une valeur de 2,3 millions de dollars. C’est donc dire que la facture totale du projet risque maintenant de dépasser les 6,1 millions de dollars au minimum. Et rien ne garantit qu’aucune intervention supplémentaire ne sera nécessaire après le contrat en cours présentement. À titre d’exemple, la toiture de l’immeuble a dû être réparée au coût de 40 000$, tout récemment, et cette dépense a été intégrée au contrat de la finition intérieure alors que ce n’était pas prévu au départ, a-t-on pu vérifier.
Historique du dossier
Il y a quatre ans, Lac-Simon avait pourtant présenté un projet beaucoup plus modeste à la population. La Municipalité avait fait un emprunt de 1,4 million de dollars pour acquérir le 544, chemin du Tour-du-Lac dans le but de déménager ses bureaux municipaux vers un lieu plus moderne. L’hôtel de ville actuel ne répond plus aux besoins de l’administration, clamait à l’époque le maire, Jean-Paul Descoeurs. L’espace est manquant pour les fonctionnaires et citoyens et le bâtiment sis au 849, chemin du Tour-du-Lac ne répond pas aux exigences du Code de construction du Québec, en plus de ne pas être adapté pour les personnes à mobilité réduite, avait justifié le maire.
Depuis 2008, trois projets d’hôtel de ville avaient été soumis à la population et chaque fois, ils avaient été relégués aux oubliettes quand la population s’était manifestée en assez grand nombre au moment du processus de la signature du registre. Cette fois, la proposition d’acquérir l’ancienne Auberge de Lac-Simon, de la rénover et de la convertir en complexe municipal et centre multifonctionnel avait passé le test d’approbation auprès des contribuables.
Lac-Simon a finalement acheté l’ancienne auberge de 15 000 pieds carrés au coût de 475 000$, en 2019. Selon le projet qui avait été présenté à la population, une enveloppe de 900 000$ devait être investie pour rénover l’immeuble construit en 1990. Force est de constater aujourd’hui que le budget initial prévu pour le projet a explosé.
Même si des subventions totalisant 2,7 millions ont été allouées, nous dit l’administration, la Municipalité a maintenant emprunté 3,9 millions de dollars pour la réalisation du chantier.
Des «surprises» coûteuses
Le sujet de l’hôtel de ville fait régulièrement l’objet de questions de la part de citoyens lors des séances publiques du conseil municipal depuis les dernières années, selon ce que plusieurs personnes ont confirmé au Droit. Le sujet suscite aussi la grogne sur des groupes de discussion de résidents actifs sur Facebook, comme nous avons pu le constater.
De son côté, le maire de Lac-Simon, Jean-Paul Descoeurs, continue de défendre le projet de son administration même si la facture ne cesse de s’alourdir et que les travaux s’étirent dans le temps. La pandémie de COVID-19 et la lenteur du gouvernement du Québec pour donner le feu vert aux règlements d’emprunt municipaux expliquent essentiellement les retards dans les travaux, selon l’élu.
En ce qui concerne le budget qui a quadruplé, le maire Descoeurs parle de «surprises» lors des travaux et de la hausse du prix des matériaux de construction observée depuis la pandémie.
«Quand on a fait le projet au début, on était dans les prix du temps, indique le maire. […] Au début, c’était tout simplement acheter le terrain à 475 000$ et juste retaper comme c’était et faire l’hôtel de ville dans ça, mais ça a changé de A à Z depuis ce temps-là. […] Quand on a commencé à faire les réparations, on a constaté que ça avait été bâti avec du bois non estampé (estampillé). On a dû tout refaire l’extérieur et l’intérieur.»
«Quand tu commences à construire dans le vieux, tu sais quand tu commences, mais tu ne sais pas quand tu finis. Chaque fois que tu ouvres un mur, tu as des surprises, et ça, on s’en doutait», ajoute le maire.
Un bâtiment contaminé de haut en bas
Dans un rapport d’investigation de la qualité de l’air réalisé en 2018 pour le compte de Lac-Simon, avant l’acquisition du bâtiment, la firme Services écoPlus soulignait pourtant la «salubrité fongique anormale de la qualité de l’air» dans toutes les pièces de l’ancienne Auberge du Lac-Simon. L’entreprise recommandait à la Municipalité de procéder à la décontamination de l’ensemble du bâtiment en faisant appel à une compagnie spécialisée. On évoquait dans le rapport d’expertise que plusieurs travaux au sous-sol étaient nécessaires. «Il est fortement recommandé de refaire entièrement le parement extérieur du bâtiment», peut-on lire dans le document dont nous avons obtenu copie.
Quand on lui parle du fait que Lac-Simon était au courant de l’état des lieux avant d’acheter le bâtiment, le maire Descoeurs semble accorder peu d’importance à cette étude sur la qualité de l’air. «C’était bien spécifique à une place (la moisissure). […] On savait que ce n’était pas majeur. On l’a acheté (l’auberge) et on l’a fait, mais quand même, on a un bel édifice à comparer pour le prix, oh boy», lance-t-il en entrevue.
En plus d’abriter la salle du conseil municipal, les bureaux administratifs et une pièce pour les archives, le complexe de deux étages accueillera une salle de conférence pour les élus, une salle multifonctionnelle pour les citoyens et organismes de la communauté, un gym et des bureaux locatifs. L’édifice sera également doté d’une cuisine, de douches, d’un ascenseur et de deux chambres à coucher meublées dédiées à des sinistrés en cas de situation d’urgence, fait valoir le maire de Lac-Simon.
Pas d’impact sur les contribuables, assure le maire
Le projet, assure M Descoeurs, n’aura aucun impact sur le compte de taxes des contribuables, ni sur la santé financière de Lac-Simon, même si au final la Municipalité déboursera autour de 3,3 millions de dollars à même ses coffres, une fois les subventions gouvernementales toutes accordées.
Par ailleurs, s’il y a eu en 2023 une hausse de la taxe foncière de 16% à Lac-Simon, il y avait eu une baisse de celle-ci de 12% 2022, fait remarquer M. Descoeurs.
«Peu importe comment ça a coûté, moi je regarde qu’est ce que les gens paient actuellement. On a eu un emprunt de 2,5 (millions) et un emprunt de 1,4 (million). On a déjà quatre ans de payés sur celui de 1,4. La preuve, c’est que nos paiements de dette à long terme baissent. Ça a coûté plus cher, mais on avait les moyens de payer», se défend le maire en précisant que la dette à long terme de Lac-Simon atteint 306 594$ en 2023, ce qui représente une diminution de 33,34% par rapport à l’année précédente.
Dans chacun des deux règlements d’emprunt, une clause stipule néanmoins qu’une «taxe spéciale» sera appliquée sur tous les immeubles imposables du territoire annuellement pour la durée de l’emprunt. M. Descoeurs dit «avoir aucune idée» pourquoi cette clause se trouve dans le règlement d’emprunt. «Il n’y a pas de taxe spéciale pour l’hôtel de ville. Peut-être qu’il y en aura un jour, mais actuellement, il n’y en a pas. C’est inclus dans nos dépenses générales.»
«Ils ont manqué dans l’exercice de leurs finances», déplore un citoyen
Ex-commissaire au Bureau de l’ombudsman à la Ville de Gatineau, Denis Martin est citoyen à temps plein à Lac-Simon depuis qu’il est à la retraite. Il suit attentivement les affaires municipales à Lac-Simon depuis quelques années. Il reproche à l’administration actuelle son «manque de transparence généralisée», particulièrement dans le dossier du nouvel hôtel de ville.
«À chaque étape, il n’y a pas eu de transparence, ils n’ont pas répondu aux préoccupations des citoyens et les citoyens ont trouvé des erreurs et des coûts supplémentaires. Ils ont manqué dans l’exercice de leurs finances. C’est ce qui fait qu’on passe de 1,4 à 6 millions. C’est ce qui fait que ça nous coûte cher», déplore M. Martin qui a dû faire plusieurs demandes d’accès à l’information pour obtenir des données précises en lien avec le chantier.
Quand il pose des questions au conseil, M. Martin soutient ne pas obtenir de «bonnes réponses» ou les informations souhaitées.
«Le dernier exemple, c’est la toiture. Lorsque je regarde les règlements, il devrait y avoir une mise à jour à chaque mois sur ça publiquement. Je ne suis pas capable d’avoir les documents, je ne suis pas capable d’avoir les réponses depuis trois mois. Cette dépense a été ajoutée en extra sur le contrat pour la finition intérieure», lance-t-il.
Les citoyens sont consultés régulièrement
Le maire Descoeurs, de son côté, indique que les citoyens sont consultés régulièrement pour être mis au parfum des avancées du projet. Une mise à jour est faite annuellement dans l’infolettre municipale, assure-t-il. Une consultation publique a été tenue à l’automne dernier concernant le nouveau règlement d’emprunt de 2,5 millions de dollars, dit-il. «Tous les ans j’en parle. Je n’ai pas le choix, tout le monde en parle», lance M. Descoeurs qui dit espérer un dénouement dans ce dossier d’ici la fin de l’année.
M. Martin ne partage pas du tout le même discours. «Je n’ai pas à douter de leur intégrité ou de leur bonne foi. Ce n’est pas illégal ce qu’ils font. C’est juste de l’incompétence. Je n’aime pas le dire, mais c’est de l’incompétence, selon moi», dénonce celui qui croit que les citoyens vont définitivement payer la note pour cette infrastructure municipale.
En vertu de la Loi sur l’accès à l’information, Le Droit a mis la main sur la liste complète des factures et contrats liés au projet de restauration et de conversion de l’ancienne Auberge de Lac-Simon en hôtel de ville et centre multifonctionnel pour le compte de la Municipalité d’un peu plus de 1000 résidents permanents située sur le territoire de la MRC de Papineau.
Selon les documents consultés, c’est un montant de 1 510 260,31$ qui a été déboursé entre 2019 et 2021, à la fois pour l’achat de l’immeuble, de matériaux, de services professionnels divers ainsi que pour la préparation de plans et devis et pour la réalisation de premiers travaux de rénovation.
En 2022, une somme totale de 2 151 551,20$ a été payée à DLS Construction pour des travaux de finition extérieure du bâtiment. Pas plus tard que cet hiver, la Municipalité a dû contracter un nouvel emprunt de 2,5 millions pour des travaux de finition intérieure de l’édifice qui viennent à peine de débuter. Le contrat de facturation avec DLS Construction prévoit des travaux à réaliser d’une valeur de 2,3 millions de dollars. C’est donc dire que la facture totale du projet risque maintenant de dépasser les 6,1 millions de dollars au minimum. Et rien ne garantit qu’aucune intervention supplémentaire ne sera nécessaire après le contrat en cours présentement. À titre d’exemple, la toiture de l’immeuble a dû être réparée au coût de 40 000$, tout récemment, et cette dépense a été intégrée au contrat de la finition intérieure alors que ce n’était pas prévu au départ, a-t-on pu vérifier.
Historique du dossier
Il y a quatre ans, Lac-Simon avait pourtant présenté un projet beaucoup plus modeste à la population. La Municipalité avait fait un emprunt de 1,4 million de dollars pour acquérir le 544, chemin du Tour-du-Lac dans le but de déménager ses bureaux municipaux vers un lieu plus moderne. L’hôtel de ville actuel ne répond plus aux besoins de l’administration, clamait à l’époque le maire, Jean-Paul Descoeurs. L’espace est manquant pour les fonctionnaires et citoyens et le bâtiment sis au 849, chemin du Tour-du-Lac ne répond pas aux exigences du Code de construction du Québec, en plus de ne pas être adapté pour les personnes à mobilité réduite, avait justifié le maire.
Depuis 2008, trois projets d’hôtel de ville avaient été soumis à la population et chaque fois, ils avaient été relégués aux oubliettes quand la population s’était manifestée en assez grand nombre au moment du processus de la signature du registre. Cette fois, la proposition d’acquérir l’ancienne Auberge de Lac-Simon, de la rénover et de la convertir en complexe municipal et centre multifonctionnel avait passé le test d’approbation auprès des contribuables.
Lac-Simon a finalement acheté l’ancienne auberge de 15 000 pieds carrés au coût de 475 000$, en 2019. Selon le projet qui avait été présenté à la population, une enveloppe de 900 000$ devait être investie pour rénover l’immeuble construit en 1990. Force est de constater aujourd’hui que le budget initial prévu pour le projet a explosé.
Même si des subventions totalisant 2,7 millions ont été allouées, nous dit l’administration, la Municipalité a maintenant emprunté 3,9 millions de dollars pour la réalisation du chantier.
Des «surprises» coûteuses
Le sujet de l’hôtel de ville fait régulièrement l’objet de questions de la part de citoyens lors des séances publiques du conseil municipal depuis les dernières années, selon ce que plusieurs personnes ont confirmé au Droit. Le sujet suscite aussi la grogne sur des groupes de discussion de résidents actifs sur Facebook, comme nous avons pu le constater.
De son côté, le maire de Lac-Simon, Jean-Paul Descoeurs, continue de défendre le projet de son administration même si la facture ne cesse de s’alourdir et que les travaux s’étirent dans le temps. La pandémie de COVID-19 et la lenteur du gouvernement du Québec pour donner le feu vert aux règlements d’emprunt municipaux expliquent essentiellement les retards dans les travaux, selon l’élu.
En ce qui concerne le budget qui a quadruplé, le maire Descoeurs parle de «surprises» lors des travaux et de la hausse du prix des matériaux de construction observée depuis la pandémie.
«Quand on a fait le projet au début, on était dans les prix du temps, indique le maire. […] Au début, c’était tout simplement acheter le terrain à 475 000$ et juste retaper comme c’était et faire l’hôtel de ville dans ça, mais ça a changé de A à Z depuis ce temps-là. […] Quand on a commencé à faire les réparations, on a constaté que ça avait été bâti avec du bois non estampé (estampillé). On a dû tout refaire l’extérieur et l’intérieur.»
«Quand tu commences à construire dans le vieux, tu sais quand tu commences, mais tu ne sais pas quand tu finis. Chaque fois que tu ouvres un mur, tu as des surprises, et ça, on s’en doutait», ajoute le maire.
Un bâtiment contaminé de haut en bas
Dans un rapport d’investigation de la qualité de l’air réalisé en 2018 pour le compte de Lac-Simon, avant l’acquisition du bâtiment, la firme Services écoPlus soulignait pourtant la «salubrité fongique anormale de la qualité de l’air» dans toutes les pièces de l’ancienne Auberge du Lac-Simon. L’entreprise recommandait à la Municipalité de procéder à la décontamination de l’ensemble du bâtiment en faisant appel à une compagnie spécialisée. On évoquait dans le rapport d’expertise que plusieurs travaux au sous-sol étaient nécessaires. «Il est fortement recommandé de refaire entièrement le parement extérieur du bâtiment», peut-on lire dans le document dont nous avons obtenu copie.
Quand on lui parle du fait que Lac-Simon était au courant de l’état des lieux avant d’acheter le bâtiment, le maire Descoeurs semble accorder peu d’importance à cette étude sur la qualité de l’air. «C’était bien spécifique à une place (la moisissure). […] On savait que ce n’était pas majeur. On l’a acheté (l’auberge) et on l’a fait, mais quand même, on a un bel édifice à comparer pour le prix, oh boy», lance-t-il en entrevue.
En plus d’abriter la salle du conseil municipal, les bureaux administratifs et une pièce pour les archives, le complexe de deux étages accueillera une salle de conférence pour les élus, une salle multifonctionnelle pour les citoyens et organismes de la communauté, un gym et des bureaux locatifs. L’édifice sera également doté d’une cuisine, de douches, d’un ascenseur et de deux chambres à coucher meublées dédiées à des sinistrés en cas de situation d’urgence, fait valoir le maire de Lac-Simon.
Pas d’impact sur les contribuables, assure le maire
Le projet, assure M Descoeurs, n’aura aucun impact sur le compte de taxes des contribuables, ni sur la santé financière de Lac-Simon, même si au final la Municipalité déboursera autour de 3,3 millions de dollars à même ses coffres, une fois les subventions gouvernementales toutes accordées.
Par ailleurs, s’il y a eu en 2023 une hausse de la taxe foncière de 16% à Lac-Simon, il y avait eu une baisse de celle-ci de 12% 2022, fait remarquer M. Descoeurs.
«Peu importe comment ça a coûté, moi je regarde qu’est ce que les gens paient actuellement. On a eu un emprunt de 2,5 (millions) et un emprunt de 1,4 (million). On a déjà quatre ans de payés sur celui de 1,4. La preuve, c’est que nos paiements de dette à long terme baissent. Ça a coûté plus cher, mais on avait les moyens de payer», se défend le maire en précisant que la dette à long terme de Lac-Simon atteint 306 594$ en 2023, ce qui représente une diminution de 33,34% par rapport à l’année précédente.
Dans chacun des deux règlements d’emprunt, une clause stipule néanmoins qu’une «taxe spéciale» sera appliquée sur tous les immeubles imposables du territoire annuellement pour la durée de l’emprunt. M. Descoeurs dit «avoir aucune idée» pourquoi cette clause se trouve dans le règlement d’emprunt. «Il n’y a pas de taxe spéciale pour l’hôtel de ville. Peut-être qu’il y en aura un jour, mais actuellement, il n’y en a pas. C’est inclus dans nos dépenses générales.»
«Ils ont manqué dans l’exercice de leurs finances», déplore un citoyen
Ex-commissaire au Bureau de l’ombudsman à la Ville de Gatineau, Denis Martin est citoyen à temps plein à Lac-Simon depuis qu’il est à la retraite. Il suit attentivement les affaires municipales à Lac-Simon depuis quelques années. Il reproche à l’administration actuelle son «manque de transparence généralisée», particulièrement dans le dossier du nouvel hôtel de ville.
«À chaque étape, il n’y a pas eu de transparence, ils n’ont pas répondu aux préoccupations des citoyens et les citoyens ont trouvé des erreurs et des coûts supplémentaires. Ils ont manqué dans l’exercice de leurs finances. C’est ce qui fait qu’on passe de 1,4 à 6 millions. C’est ce qui fait que ça nous coûte cher», déplore M. Martin qui a dû faire plusieurs demandes d’accès à l’information pour obtenir des données précises en lien avec le chantier.
Quand il pose des questions au conseil, M. Martin soutient ne pas obtenir de «bonnes réponses» ou les informations souhaitées.
«Le dernier exemple, c’est la toiture. Lorsque je regarde les règlements, il devrait y avoir une mise à jour à chaque mois sur ça publiquement. Je ne suis pas capable d’avoir les documents, je ne suis pas capable d’avoir les réponses depuis trois mois. Cette dépense a été ajoutée en extra sur le contrat pour la finition intérieure», lance-t-il.
Les citoyens sont consultés régulièrement
Le maire Descoeurs, de son côté, indique que les citoyens sont consultés régulièrement pour être mis au parfum des avancées du projet. Une mise à jour est faite annuellement dans l’infolettre municipale, assure-t-il. Une consultation publique a été tenue à l’automne dernier concernant le nouveau règlement d’emprunt de 2,5 millions de dollars, dit-il. «Tous les ans j’en parle. Je n’ai pas le choix, tout le monde en parle», lance M. Descoeurs qui dit espérer un dénouement dans ce dossier d’ici la fin de l’année.
M. Martin ne partage pas du tout le même discours. «Je n’ai pas à douter de leur intégrité ou de leur bonne foi. Ce n’est pas illégal ce qu’ils font. C’est juste de l’incompétence. Je n’aime pas le dire, mais c’est de l’incompétence, selon moi», dénonce celui qui croit que les citoyens vont définitivement payer la note pour cette infrastructure municipale.
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