Benoit Sabourin
7 décembre 2018
Le Droit
Les municipalités de Duhamel, Lac-Simon, Ripon, Saint-André-Avellin, Papineauville et Plaisance, dans la MRC de Papineau, seront bientôt mieux outillées pour faire face aux débordements de la rivière de la Petite-Nation. Un vaste projet chapeauté par le professeur Karem Chokmani de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) est actuellement en branle dans le but de réduire la vulnérabilité aux inondations de ces six localités riveraines.
Le projet, initié à la suite des inondations du printemps 2017, a démarré en mai dernier, mais l’Organisme de bassin versant des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon (OBVRPNS), qui assure le suivi de la mise en œuvre du Plan directeur de l’eau des bassins versants de ces dernières, devait attendre la confirmation des subventions accordées avant d’en faire l’annonce.
La Fédération canadienne des municipalités injectera ainsi 250 000 $ dans le projet, alors que la contribution de l’INRS se chiffrera à 56 000 $. Les municipalités partenaires débourseront environ 1000 $ pour sa mise en œuvre.
Concrètement, le chantier scientifique, qui doit s’étaler sur trois années, permettra d’abord d’améliorer la cartographie des zones inondables le long de la rivière de la Petite-Nation en fonction de différents scénarios d’inondations.
Gabriel Chiasson-Poirier, agent de projets pour l’OBVRPNS, parle d’une approche novatrice qui permettra de « prévenir plutôt que guérir ».
« On pourra avoir une délimitation des zones inondables par rapport à différents débits de la rivière Petite-Nation. L’outil permettra par exemple d’identifier quels bâtiments seront inondés et quelle sera la hauteur d’eau affectant ces bâtiments de même que l’identité des routes qui seront coupées par le débordement », explique M. Chiasson-Poirier.
Prédire les inondations
Des modèles de prévisions hydrométéorologiques visant à prédire des jours à l’avance de possibles débordements seront aussi élaborés et mis à la disposition des municipalités.
« En se basant sur ces prévisions, on va être capable de déterminer les zones qui seront inondées, de trois à six jours d’avance. Depuis la conscientisation des inondations à partir des années 1970, nous étions toujours en mode réactif, c’est-à-dire que nous étions capables de prédire les zones qui seraient inondées pour un débit X, mais nous ne pouvions pas le faire à l’avance. On utilisait ces cartes pour prévenir l’aménagement des bâtiments, mais pas pour les plans d’intervention réactionnels quand il y a la crue », indique le chargé de projet.
Une familiarisation avec ce nouvel outil sera nécessaire croit M. Chiasson-Poirier, mais ce système de prévision qui sera disponible dans les prochains mois devrait s’intégrer dans les habitudes des municipalités au fil des prochaines années.
« On pourra évacuer les gens ou installer les sacs de sable avant l’arrivée de l’inondation. Une des choses vraiment intéressantes que l’outil nous propose, c’est qu’il va nous montrer les zones où il faudra mettre des sacs de sable et combien de sacs de sable qui seront nécessaires pour empêcher l’inondation d’une maison X. C’est à ce point précis », note ce dernier.
En plus de ces différentes mesures mises en place, des règles limnimétriques seront aménagées à différents endroits sur la rivière dans le but de mieux documenter les variations des niveaux d’eau.
Finalement, l’équipe de recherche se penchera sur les conséquences possibles des changements climatiques sur l’augmentation de la fréquence des inondations.
Des plans de gestion durable des eaux pluviales pour les municipalités partenaires seront aussi réalisés. Ces plans serviront à prévenir certains problèmes causés notamment par l’érosion.
Au début du mois de novembre, l’Organisme de bassin versant des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon (OBVRPNS), le Ministère de la Sécurité publique du Québec et Ministère des Transports du Québec ont procédé à l’installation de 6 nouvelles règles limnimétriques le long de la rivière de la Petite Nation. Les niveaux d’eau mesurés à ces règles permettront de (1) améliorer la cartographie des zones inondables sur les tronçons en amont et en aval de ces règles et de (2) prédire l’amplitude des inondations de 3 à 6 jours d’avance en se basant sur les prévisions hydrologiques à la station de mesure de débit située à Ripon.
Ces actions sont réalisées dans le cadre d’un grand projet chapeauté par l’équipe de recherche de Karem Chokmani, professeur à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) en collaboration avec l’OBV RPNS, qui vise à réduire les risques reliés aux inondations et à mieux gérer les eaux de ruissellement dans le bassin versant de la rivière de la Petite Nation.
Obtenez plus de détails sur le projet en consultant le communiqué de presse sur lancement du projet :
https://www.rpns.ca/sites/www.rpns.ca/files/upload/communiques/comm_projetinrs_partenaire.pdf
Des municipalités s’outillent pour contrer d’éventuelles inondations
Louis Charles Poulin12 décembre 2018
La Petite Nation
Les municipalités de Saint-André-Avellin, Papineauville, Plaisance, Ripon, Lac-Simon et Duhamel auront accès à de nouveaux outils afin d’être moins vulnérables face à d’éventuels débordements de la rivière de la Petite-Nation.
Ces six localités participent à un projet dirigé par l’Organisme de bassin versant des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon (OBVRPNS), qui a débuté l’été dernier, grâce à une subvention de la Fédération canadienne des municipalités (FCM) de 250 000 $ annoncée la semaine dernière. Le projet profite également d’une contribution de 56 000 $ de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) qui chapeaute ce projet par l’entremise de l’équipe de recherche du professeur Karem Chokmani. De plus, les six municipalités partenaires ont déboursé environ 1000 $ pour prendre part à l’initiative.
L’objectif de ce projet est d’éviter que des inondations comme celle du printemps 2017 surviennent de nouveau et d’être mieux outillés pour faire face à de tels débordements de la rivière de la Petite-Nation dans un contexte de changement climatique. Ce projet, composé d’un volet sur la gestion de risques d’inondation et d’un autre sur la gestion durable des eaux pluviales, s’étalera sur une période de trois ans, explique le Chargé de projets à l’OBVRPNS, Gabriel Chiasson-Poirier. «La première année, c’est vraiment l’implantation de l’outil de gestion et d’analyse du risque d’inondation (GARI) qui vise la caractérisation de l’extension des inondations par rapport à un débit de la rivière de la Petite-Nation», indique-t-il.
L’outil GARI permettra d’obtenir des cartes détaillées permettant d’observer divers éléments, dont les bâtiments et les routes touchés, ainsi que la hauteur d’eau sur les routes. De plus, les cartes produites par l’outil GARI peuvent permettre de délimiter les zones où placer des digues de sables et le nombre de digues nécessaires pour protéger les bâtiments. «L’outil est précis à ce point-là», souligne M. Chiasson-Poirier. «Ça permet de donner aux municipalités les différents scénarios et les impacts des inondations d’avance.»
Un autre aspect du projet consiste à prédire de trois à six jours à l’avance les zones qui seront inondées en se basant sur les prévisions hydrométéorologiques qui seront recueillies à la station de Ripon. «Environnement Canada font des prévisions des pluies qui devraient venir dans les prochains jours. Ensuite, ces indications météorologiques sont rentrées dans des modèles hydrologiques de la direction de l’expertise hydrique du Québec qui font une prévision de comment ça devrait influencer le débit de la rivière pour voir si elle devrait monter ou diminuer», explique le chargé de projet qui estime que ces données sont «très fiables» et permettront de faire «une gestion préventive au lieu de réactive».
Durant la troisième année du projet, M. Chiasson-Poirier ajoute que l’inclusion des possibles impacts des changements climatiques sur l’amplitude des inondations sera prise en compte pour mieux faire face aux inondations dans la Petite-Nation.