vendredi 9 août 2019

Un Barrage à Lac-Simon Sème la Discorde

Le barrage du lac Barrière est administré par la Municipalité de Lac-Simon.

Dominique Simard s'inquiète que la baisse du niveau de l'eau nuise aux espèces aquatiques.

 Jean-René Carrière déplore le silence de Lac-Simon lors de l'ajout de poutres. 

Le maire Jean-Paul Descoeurs voudrait que le ministère des Transports gère le barrage du lac Barrière.

Un barrage à Lac-Simon sème la discorde
le 2 août 2019

La gestion d’un barrage au lac Barrière, dans la MRC de Papineau, sème discorde et confusion entre la Municipalité de Lac-Simon — responsable d’administrer l’infrastructure — et des citoyens en aval. Ces derniers déplorent le manque de communication après une baisse rapide du niveau de l'eau.

Dominique Simard, une résidente de Saint-André-Avellin, a été surprise de constater une baisse draconienne du niveau de l’eau de la rivière de la Petite Nation qui passe derrière sa propriété. 

En même pas 12 heures, il y avait une baisse du niveau des eaux. On parle de 45 cm, minimum. On s’est dit qu’il y avait quelque chose de pas normal , a-t-elle raconté.

La chute du niveau du cours d’eau est attribuable au barrage du lac Barrière, auquel la Municipalité de Lac-Simon a ajouté deux poutres pour contrôler le niveau de l’eau. 

Mme Simard a tendu quelques perches pour apprendre la part du directeur général de Ripon qu’il y aurait une entente entre Lac-Simon et les autres localités du bassin versant, un accord dont aurait aussi eu vent le maire de Saint-André-Avellin, Jean-René Carrière

On m’avise qu’on est censé recevoir un avis [de] Lac-Simon à savoir qu’ils vont poser des poutres pour préserver une certaine hauteur, a-t-il indiqué. Or, il n’a jamais vu de traces écrites de cette entente. Mais entente ou non, la moindre des choses c’est de nous aviser au moins quelques jours à l’avance, croit-il. 

Comme son homologue de Saint-André-Avellin, Jean-Paul Descoeurs, maire de Lac-Simon, n’a pas non plus vu de documents confirmant une entente, même s’il en a entendu parler. On essaie de les avertir [les autres municipalités] quand c’est le temps, a-t-il fait remarquer, en se défendant du même souffle du manque de communication des derniers jours. 

D’habitude, ce n’est pas moi qui le fais, c’est le responsable des travaux publics, a expliqué le maire Descoeurs. Notre responsable des travaux publics est en vacances actuellement, c’est un remplaçant [qui est en poste]. Il a peut-être bien oublié de le faire, a-t-il avancé.

Le barrage qu’il y a au Lac Barrière, c’est un barrage qui appartient au ministère des Transports, et c’est géré par nous autres, a expliqué le maire de Lac-Simon. Depuis sa construction en 1972, les employés municipaux suivent les directives du ministère pour l’ajout ou le retrait de poutres. 

M. Descoeurs a toutefois affirmé ne prendre aucun plaisir à administrer l’infrastructure hydrologique.
J’aimerais beaucoup — et la Municipalité serait très fière — que le ministère des Transports le reprenne pour le gérer lui-même, a-t-il souligné.


Documents - Ministère des Richesses Naturelles 1970s


Ministère des Richesses Naturelles
25 avril 1972

Ministère des Richesses Naturelles
 25 mai 1972 

Ministère des Richesses Naturelles
3 juillet 1972

Ministère des Richesses Naturelles
7 juin 1973 (page 1/2)

Ministère des Richesses Naturelles
7 juin 1973 (page 2/2)

Ministère des Richesses Naturelles
5 août 1974

Lettre Alary & Plante Ingénieurs - Conseils
du 28 mai 1974 sur la gestion du barrage


Météo Média

jeudi, 15 août 2019 à 19:16 - La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) l'a confirmé le 15 août : le mois de juillet 2019 a été le plus chaud parmi les 140 années pour lesquelles des données sont disponibles.







lundi 5 août 2019

Inquiétude Autour d’un Projet de Mine de Graphite


Inquiétude autour d’un projet de mine de graphite
Jean-Thomas Léveillé
23 juillet 2019
La Presse

Un projet de mine de graphite aux portes de la réserve faunique de Papineau-Labelle inquiète des résidants du secteur. L’entreprise se montre rassurante en se disant tout autant préoccupée qu’eux par les questions environnementales.

« C’est un joyau, ici », lance Louis Saint-Hilaire, au bout du fil.

Un joyau qui pourrait être dévasté si le projet de mine de graphite La Loutre va de l’avant, craint le président de l’Association des propriétaires du lac Gagnon.

Porté par Lomiko Metals, petite entreprise minière de la Colombie-Britannique, le projet n’en est encore qu’au stade exploratoire.

Mais la possibilité de voir une mine s’implanter près du village de Duhamel, sur le territoire de la municipalité de Lac-des-Plages, a été « un déclencheur » pour bien des résidants.

Les associations de riverains de sept lacs de la région, totalisant un millier de membres, se sont unies au sein du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation pour s’opposer au développement de l’industrie minière.

« On n’a pas comme projet de devenir une région minière », affirme Louis Saint-Hilaire, expliquant au nom du regroupement que l’endroit est un lieu de villégiature où de plus en plus de gens s’installent de façon permanente, comme lui.

« Ce qu’on est venus chercher ici, ce n’est pas des mines », ajoute-t-il.

En plus de craindre le bruit, la poussière, le dynamitage, l’apparition de montagnes de résidus et les effets sur le paysage, ils sont préoccupés par les risques liés à la pollution des lacs, où de nombreux riverains puisent leur eau potable.

« Il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour des projets comme ça. » — Louis Saint-Hilaire

Deux classes de citoyens

La protection des zones de villégiature est aussi une préoccupation pour le maire de Duhamel, David Pharand, qui se plaint de manquer d’outils pour le faire.

« Nos lacs sont notre or bleu », a-t-il déclaré dans un entretien avec La Presse.

Il ne s’oppose pas pour autant à l’arrivée de l’industrie minière dans la région ; il salue d’ailleurs la collaboration de Lomiko Metals, qui fait preuve de transparence.

L’essentiel, pour lui, consiste à bien choisir l’emplacement des installations pour qu’elles ne nuisent pas aux citoyens et donc de les interdire à proximité des lacs de la région.

Or, la Loi sur les mines ne permet pas aux municipalités de protéger les « lacs habités » de la même façon que les « périmètres urbains », ce qui crée « deux classes de citoyens », déplore-t-il.

« Le problème ne se trouve pas du côté des minières, il se trouve du côté du gouvernement provincial. » — David Pharand, maire de Duhamel

Le maire Pharand dit qu’un comité intermunicipal a été formé au sein de la municipalité régionale de comté (MRC) de Papineau pour faire des démarches auprès du gouvernement québécois afin d’obtenir davantage de pouvoirs de protection.

Le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles confirme avoir des discussions en ce sens, mais dit être pour l’instant en attente de précisions de la part de la MRC.

Une « entreprise verte »

Les questions environnementales préoccupent Lomiko Metals autant que les habitants de la région où la mine de graphite La Loutre pourrait voir le jour, assure le président et directeur général de l’entreprise, Paul Gill, que La Presse a joint en Colombie-Britannique.

« Nous nous considérons comme une entreprise verte », dit-il, assurant que les gens de la région seront rassurés quand son entreprise ira à leur rencontre, d’ici six mois, quand le projet sera plus avancé.

Lomiko Metals ne connaît pas encore l’estimation des ressources et n’a donc pas déterminé où précisément son éventuelle mine pourrait être située sur le site de 25 km2 pour lequel elle détient des claims.

« On vise quelques endroits différents à haute teneur », explique M. Gill, assurant que ça ne sera pas à proximité d’un plan d’eau, pour éviter tant la contamination des lacs que l’infiltration d’eau dans la mine.

Le plus gros enjeu dans l’exploitation d’une telle mine est la génération de sous-produits comme le sulfure, affirme Paul Gill, se disant « chanceux » qu’il n’y en ait pas sur le site de La Loutre.

L’entreprise prévoit achever l’estimation des ressources d’ici l’automne, puis l’évaluation économique préliminaire du projet d’ici la fin de l’hiver prochain ; elle se lancera ensuite dans la recherche de financement dans le but de démarrer l’exploitation en 2023 ou 2024.

D’autres projets de mines de graphite

L’inquiétude soulevée par le projet La Loutre fait écho à l’opposition que rencontre celui de l’entreprise Nouveau Monde Graphite à Saint-Michel-des-Saints, dans Lanaudière, ainsi qu’à celui de Canada Carbon à Grenville-sur-la-Rouge, dans les Laurentides. Ces trois sites se trouvent dans la province géologique de Grenville, où se concentrent les gisements de graphite, minéral de carbone qui entre dans la fabrication des téléphones cellulaires et des batteries pour véhicules électriques. Il s’agit du seul minéral non métallique conducteur d’électricité. La province géologique de Grenville s’étend sur plus de 2000 kilomètres entre les Grands Lacs et le Labrador, sur une largeur d’environ 350 kilomètres.


 Lac Gagnon is one of several lakes enjoyed by residents and tourists in the Petite-Nation area. (Jonathan Dupaul/Radio-Canada)

 Louis St-Hilaire is the spokesperson for the Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation. (Jonathan Dupaul/Radio-Canada)

 Paul Gill is the chief executive officer of Lomiko Metals. The Surrey, B.C., company has a property near Duhamel and Lac-des-Plages, Que. (CBC)

 David Pharand is the mayor of Duhamel, Que. He says mining exploration has been going on for a few years. (Patrick Louiseize/Radio-Canada)

Graphite mine near Duhamel, Que., has locals worried
Public outcry premature, company's CEO says
27 juillet 2019
CBC


With its scenic lakes, beaches and forests, the Petite-Nation area of Quebec's Outaouais region is a paradise for lovers of the great outdoors.

But residents now worry a graphite mine project near the towns of Duhamel and Lac-des-Plages, about 125 kilometres northeast of Ottawa, could affect their quality of life.


"The development of the region here is based on leisure, recreation and ecotourism," said Louis St-Hilaire, a spokesperson for the Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, a coalition of seven local homeowners' associations.

"The mining industry and the outdoor industry aren't really compatible," he said in a French-language interview with Radio-Canada.



Surrey, B.C., company Lomiko Metals recently completed exploratory diamond drilling in a search for graphite, a mineral used by the electric vehicle industry, among others.


But St-Hilaire worries about the environmental consequences, as well as the impact on local traffic. He's also worried it could pave the way for other mining projects in the vicinity.

His group plans to lobby elected officials and enlist the help of other organizations to fight the project, he said.

Early stages, CEO says

The CEO of Lomiko Metals, Paul Gill, said he can't understand the outcry, given that the project is in a "very early stage."

"What are they opposing?" he asked. "There is no plan at this point in time. All there is is a general concept. So when we get to specifics, then we can communicate effectively with everyone and alleviate some of the fears they have."


"There's still many years before any material will be mined from this location, if at all," Gill said.

Gill believes the lawsuit by mining company Canada Carbon against town of Grenville-sur-la-Rouge, Que., might explain the negative reaction against his own project.

He said Lomiko Metals intends to work with residents, and he hopes to convince them that the La Loutre Project could benefit the local economy.

Mayor wants long-term vision

Duhamel Mayor David Pharand told Radio-Canada he wants answers to numerous questions before taking a position.

He's concerned about the possible impacts of open-pit mining including "blasting, dust and the state of roadways because of trucks."

Pharand noted the local economy relies heavily on lakes and the natural scenery, and he doesn't want to compromise that for short-term gains.

"Some might see [mining] as the arrival of attractive salaries," he said. "However, those salaries last only as long as the mine, so only for 20-25 years. After that, those jobs disappear."

Duhamel plans to create a committee with the neighbouring communities of Lac-des-Plages and Lac-Simon in order to obtain more information. Local officials are already in touch with the mining company, Pharand said.


 Lac Gagnon, Duhamel

Le maire de Duhamel, David Pharand

Un projet de mine de graphite près de Duhamel, en Outaouais, inquiète des résidents
26 juillet 2019
Radio Canada

Avec ses lacs, ses plages et ses forêts, la Petite-Nation, en Outaouais, est un paradis pour les amateurs de nature et de plein air. Les résidents du secteur craignent cependant que le projet de mine de graphite, situé entre la petite municipalité de Duhamel et celle de Lac-des-Plages, change leur qualité de vie.

On vit ici dans ce que l'on considère un peu comme un joyau en Outaouais. [...] Soudainement, on apprend qu'il y a beaucoup de terrains qui ont été réservés pour de l'exploitation minière, qu'il y a même du forage. Alors, on a de grandes inquiétudes, indique Louis St-Hilaire, porte-parole du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation.

Villégiateur au lac Gagnon depuis une vingtaine d'années, Bernard Descôteaux abonde dans le même sens.

Pour exploiter la mine à ciel ouvert et les minéraux qu'on exploite, on a besoin de beaucoup d'eau, qui doit être traitée. Il y a un danger de contamination de la nappe phréatique et éventuellement des lacs et des rivières de la région, assure-t-il.

M. St-Hilaire juge aussi que le développement économique de la région n'est pas compatible avec l'exploitation minière.

Tout le développement de la région ici se fait sur la base de la villégiature, du récréotourisme, de l'écotourisme, alors ce n'est pas très compatible, en matière de développement, du développement minier et du développement plein air, explique M. St-Hilaire.

« Trop tôt pour protester »

Pour sa part, le président-directeur général de Lomiko Metals, l'entreprise minière basée en Colombie-Britannique qui pilote le dossier, ne comprend pas le tollé que suscite ce projet — baptisé La loutre — qui, selon lui, en est à ses balbutiements. Paul Gill estime qu'une mine de graphite ne verra pas le jour avant 2023.

À quoi s'opposent-ils? s'interroge M. Gill. Pour le moment, il n'y a pas de projet. Ce ne sont que des concepts généraux.

Des claims – c'est-à-dire des titres miniers d’exploration – ont bien été octroyés à la compagnie qui fait de l'exploration depuis quelques années dans le secteur.

Lomiko Metals vient de terminer son forage exploratoire, qui, selon Paul Gill, a très peu de répercussions sur l'environnement. Pour aller de l'avant avec le projet, l'entreprise doit calculer la quantité de graphite disponible, faire des études de marché, d'impact environnemental et de faisabilité. Elle doit aussi obtenir des permis du gouvernement québécois.

M. Gill estime que la bataille judiciaire qui oppose la compagnie minière Canada Carbon à la Municipalité de Grenville-sur-la-Rouge pourrait expliquer les réactions négatives au projet.

Paul Gill assure que Lomiko Metals a l'intention de collaborer avec les résidents et espère les convaincre que le projet La loutre favorisera l'économie locale.

Le maire veut un comité

De son côté, le maire de Duhamel, David Pharand, juge que les résultats de l'exploration sortent au « compte-gouttes ». Il veut mettre sur pied un comité régional.

La Municipalité et ses deux partenaires voisins, Lac-des-Plages ainsi que Lac-Simon, collaborent pour créer un comité régional pour obtenir plus d'informations, informer la population et pouvoir éventuellement prendre position dans le dossier, explique-t-il.

Il comprend les inquiétudes de certains citoyens. Le dossier des mines, c'est toujours inquiétant quand ça vient en conflit d'usage avec la villégiature, souligne-t-il.

Il est encore trop tôt pour dire s'il s'agira d'une mine à ciel ouvert. Cet aspect est aussi à prendre en compte pour le maire.

Il y a tous les inconvénients d'une mine à ciel ouvert, donc le bruit, le dynamitage, la poussière, l'état des routes quand les camions ont fini de circuler. Alors, c'est tout à prendre en compte avant de porter un jugement sur l'arrivée de cette mine chez nous, assure M. Pharand.