samedi 22 février 2020

Développement Minier: Importante Mobilisation en Outaouais


Développement minier : importante mobilisation en Outaouais
19 février 2020
Le Droit

Des élus, citoyens et militants pour l’environnement de l’Outaouais font front commun dans le but que leurs revendications face au possible boom minier à venir en lien avec l’électrification des transports soient entendues par le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec (MERN), Jonatan Julien.

Réunis en conférence de presse mercredi au Château Montebello, des représentants de la MRC de Papineau, du  Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais (CREDDO) et du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation (RPLPN) ont dévoilé le contenu respectif des trois mémoires qu’ils ont déposé plus tôt ce mois-ci auprès du gouvernement dans le cadre de la Réflexion sur la mise en valeur des minéraux critiques et stratégiques lancée en novembre par le ministre Julien.

Devant le potentiel élevé d’exploitation de graphite qui plane sur l’Outaouais, mais aussi sur les Laurentides et la région de Lanaudière, les trois organisations demandent essentiellement au ministre de prendre en considération les préoccupations des communautés.

La notion de potentiel minier ne cadre pas avec l’identité de la MRC de Papineau, a affirmé le préfet de la Municipalité régionale de comté, Benoît Lauzon. Ce dernier a rappelé que la MRC regroupant 24 municipalités est visée par plusieurs titres miniers.

Dans cette liste, on retrouve notamment le projet de mine La Loutre, piloté par l’entreprise Lomiko Metals et projeté près du lac Gagnon, entre Duhamel et Lac-des-Plages, lequel est au stade exploratoire depuis déjà quelques années.

«Le secteur minier peut ou pourrait devenir un complément, mais il ne doit pas affecter notre identité économique. Nous avons une richesse touristique, forestière, économique et culturelle exceptionnelle dans la MRC de Papineau et ne nous souhaitons pas qu’elle se détériore à la suite de l’établissement de mines sur notre territoire», a déclaré M. Lauzon.

«Les gens qui partent de la région de Montréal, de Gatineau et qui viennent dans Papineau, ils ne viennent pas pour visiter une mine. Ils viennent pour la qualité de vie et on veut maintenir ça chez nous», a-t-il ajouté.

Le schéma d’aménagement doit avoir autorité

Le mémoire présenté par la MRC de Papineau réclame auprès du MERN un plus grand pouvoir pour les gouvernements régionaux dans la gestion des usages des territoires. Selon M. Lauzon, les critères pour protéger les milieux urbains sont bien définis par la loi, mais ceux pour préserver les milieux de villégiatures sont inexistants. Le schéma d’aménagement de la MRC de Papineau doit avoir prédominance sur la Loi sur les mines, selon lui. L’objectif n’est pas de s’opposer à tout projet minier, mais de permettre l’exploitation de minéraux dans des secteurs précis tout en se basant sur une conception «de développement intelligent et durable».

«Le schéma d’aménagement, c’est une compétence qui appartient à la MRC de Papineau et qui nous a été donnée par le gouvernement du Québec. Quand on parle de l’Abibiti, de la Côte-Nord, du Lac-Saint-Jean et de l’Outaouais, les enjeux et les défis sont différents. D’avoir les mêmes critères au niveau des territoires incompatibles avec l’activité minière, c’est inacceptable. Je pense que nous sommes les mieux placés et nous sommes les personnes qui connaissent le mieux notre territoire.»

De son côté, le RPLPN, qui représente quelque 1000 propriétaires riverains de la région et qui a obtenu l’appui de 10 municipalités de la Petite-Nation, réclame l’interdiction pour les minières d’opérer dans des zones désignées comme étant réservées à la villégiature, le récréotourisme, l’écotourisme et la foresterie.

Prioriser une économie circulaire

Par ailleurs, le CREDDO suggère à Québec d’envisager une économie circulaire, par exemple pour le cas des batteries de véhicules électriques, pour le bien de sa stratégie de mise en valeur des minéraux critiques et stratégiques.

«Si nous sommes pour exploiter ici dans la région, c’est que collectivement au Québec, nous avons assuré un développement de différentes filières pour la réutilisation, la réduction à la source et éventuellement le recyclage. Nous avons beaucoup de devoirs à faire, parce que les besoins en graphite et lithium vont être très grands dans le futur. Si nous sommes pour utiliser la même méthode avec laquelle nous avons toujours développé notre économie, très vite nous allons arriver au fond du baril», a souligné le directeur général du CREDDO, Benoit Delage.

La prochaine étape des intervenants derrière cette mobilisation régionale sera maintenant de rencontrer le ministre du MERN, a fait savoir le maire de Duhamel et représentant de la MRC de Papineau dans le dossier minier, David Pharand.

«Ce qu’on demande, parce que nous sommes une région particulière dans ce dossier, c’est une rencontre avec le ministre Julien pour approfondir ce dossier et savoir comment on peut intégrer notre réflexion dans son plan», a indiqué ce dernier.



Réflexion commune sur le développement minier dans l’Outaouais
19 février 2020 
La Petite Nation

La MRC de Papineau ainsi que certains regroupements, comme le Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation (RPLPN), s’inquiètent de l’harmonisation des activités minières avec les différents attraits du territoire.

Le Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais (CREDDO), le préfet de la MRC de Papineau Benoit Lauzon et le RPLPN étaient réunis aujourd’hui à Montebello afin de faire entendre leur message au ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN).

Les trois instances émettent quelques concepts à prioriser et qui constituent des enjeux régionaux d’importance telle la conciliation avec des activités touristiques, le respect des collectivités locales et l’économie circulaire et la réduction des sources.

Le RPLPN indique dans son mémoire être «très préoccupé par le risque que notre territoire devienne une région minière et demande que les activités minières soient interdites dans les zones désignées par la MRC Papineau comme étant réservées à la villégiature, au récréotourisme, à l’écotourisme et à la foresterie».

En date du 1er février, 10 municipalités de la Petite-Nation ont adopté la résolution du RPLPN soit Duhamel, Montebello, Papineauville, Saint-André-Avellin, Ripon, Chénéville, Montpellier, Notre-Dame-de-Bonsecours, Plaisance et Lac-Simon. Différents organismes tels Kenauk Nature, Conservation de la nature Canada et Coalition pour que le Québec ait meilleure MINE ont également appuyé.

«Nous souhaitons que le message qui est véhiculé par la MRC de Papineau, le CRÉDDO et le Regroupement de protections des lacs de la Petite-Nation interpellent le ministre afin que nos prises de décisions respectives soient entendues et surtout considérées dans la démarche», mentionne le préfet de la MRC de Papineau, Benoit Lauzon.

«Tout est en lien avec le schéma d’aménagement de la MRC. Cette compétence-là nous appartient. Le schéma d’aménagement est une compétence qui appartient à la MRC de Papineau qui nous a été donné par le gouvernement du Québec», conclut-il.

Historique

L’enjeu a pris de l’ampleur au cours des derniers mois en raison du projet de mine de graphite La Loutre, projet auquel une entreprise minière souhaiterait s’installer aux portes de la réserve faunique Papineau-Labelle.

Le responsable de la MRC de Papineau dans le dossier, David Pharand, reconnait la convoitise de certains minéraux tels le graphite et le lithium dans les prochaines années à venir. «Le besoin dans ces matériaux-là va s’accroitre de façon exponentielle dans les années à venir pour desservir pour l’électrification du Québec, mais également pour la conversion des besoins qui proviennent des produits fossiles vers l’électrification (batterie, autos électriques).»

«Le gouvernement nous annonce qu’on va avoir besoin de 10x plus de batteries d’autos dans les 10 prochaines années et on a besoin pour ce faire de beaucoup de minéraux. On a à travailler fort pour arriver à une stratégie qui va nous amener à cette conversion-là. On devient donc un joueur important et l’arrivée d’une mine chez nous comme celle de la Loutre a été réfléchit comme une problématique beaucoup plus globale et régionale que juste une mine à côté d’un lac», ajoute-t-il.

Extrait du mémoire déposé par la MRC de Papineau

  • «Les conséquences des gestes que nous posons sur notre environnement exigent que nous agissions de manière responsable. Un équilibre est à créer et à maintenir entre les dimensions sociales, environnementales et économiques du développement.»
  • «Le développement durable du territoire est donc un choix nécessaire si nous voulons que les générations futures puissent aspirer à une qualité de vie qui sera au moins égale à la nôtre, en souhaitant qu’elle soit meilleure.»
  • «Dans cette perspective, les municipalités locales et régionales doivent orienter la planification territoriale vers des objectifs cohérents avec le développement durable. Les municipalités sont les premiers responsables publics du développement local et de l’aménagement du territoire. Toutefois, pour y arriver, le gouvernement du Québec doit, dans la définition des orientations gouvernementales en matière de mise en valeur des minéraux critiques et stratégiques, faire transparaitre certains concepts éprouvés tels l’économie circulaire, la participation citoyenne et le principe de pollueur-payeur.»

 

Exploitation minière : oui, mais pas à n'importe quel prix
Des élus de la région se sont mobilisés.
Ils ont présenté leurs positions quant au développement minier en Outaouais. 
TVA Gatineau


Western Quebec municipalities, activists aim to curb mining operations 
Gathering in Montebello, Que., designed to put province on notice 
CBC


A number of Outaouais politicians, environmental activists and tourism operators are mobilizing against what they consider an explosion in mining exploration in the area.

They gathered Wednesday at the Chateau Montebello in Montebello, Que., to voice concerns over the impact mining operations could have on tourism and the environment.

They also want the Quebec government to give municipalities the ability to dictate how close mineral exploration and mining can encroach on their boundaries.




There's currently little that members of the public or elected officials can do to stop an exploration company from operating close to cottages, businesses and homes, said Ugo Lapointe, Canadian campaign co-ordinator for Mining Watch Canada.

Once mining for products like lithium and graphite — crucial for batteries and electric cars — gets underway, it can get messy and noisy, Lapointe told CBC Radio's All in a Day.

The work can also be hazardous to groundwater, he added, if chemicals aren't contained properly.

"For most of these projects it will mean open-pit mining. Open-pit mining requires heavy machinery, heavy equipment blasting, which can be daily blasting or weekly blasting," said Lapointe.

"So noise, dust, traffic are some of the impacts that are most felt immediately surrounding the operations."

List of requests

The municipality of Papineau, Que., the Lakes of the Petite-Nation protection group and the Conseil régional de l'environnement et du développement durable de l'Outaouais are all calling on Quebec's ministry of energy and resources to take a number of steps, including:




  • Reconciling tourism activities with economic priorities.
  • Respecting local communities and their land uses, as well as principles like conservation, biodiversity and ecosystem preservation.
  • Ensuring public consultations take place to balance mining operations with environmental, social and economic issues.
Municipal representatives at Wednesday's news conference also worried increased demand for "critical and strategic" minerals — which are abundant in the Ottawa River watershed — will trump tourism and other economic drivers.

According to Lapointe, the province is expected to table its updated policy on key minerals in the next few weeks.

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Un projet minier divise à Saint-Michel-des-Saints  
Le BAPE tient la deuxième partie de son audience publique à propos du projet de Nouveau Monde Graphite. 
Mathieu Belhumeur
25 février 2020
Radio Canada

L'entreprise Nouveau Monde Graphite souhaite exploiter un gisement de graphite à proximité du village de Saint-Michel-des-Saints, dans Lanaudière. Si certains estiment que ce projet créera de bons emplois dans la région, d'autres craignent son impact sur l'environnement.

C'est à bord d'une camionnette que le géologue Antoine Cloutier nous conduit à l'endroit où le gisement a été découvert par lui et son équipe en 2015.

Sur les lieux, il y a une pelle mécanique et un petit amoncellement de roches. Des roches qui semblent banales à première vue, mais pas aux yeux du géologue.

On le voit, c'est tout ce qui brille et qui est de couleur métallique, explique M. Cloutier en montrant de petites paillettes argentées qui scintillent dans la roche.

Une fois extrait, le graphite sert à bien d'autres choses que de fabriquer des mines de crayons. D'ici deux ans, la compagnie Nouveau Monde Graphite voudrait vendre sa production afin de fabriquer notamment des batteries destinées aux voitures électriques.

La durée de vie de la mine actuellement est de 25 ans, donc, on est certain qu'on est capable de combler au moins plusieurs années de vie de cette mine-là avec les besoins nécessaires pour les batteries lithium-ion, soutient le géologue.

Toutefois, avant d'en arriver à exploiter ce gisement, des étapes doivent être franchies.
Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) entendra, au cours des trois prochains jours, les gens qui veulent donner leur opinion au sujet de ce vaste projet de mine à ciel ouvert.

Une bombe à retardement, soutiennent des opposants

Pour bien des villégiateurs, qui sont propriétaires de résidences secondaires à Saint-Michel-des-Saints, ce projet ne doit pas voir le jour. 

Depuis sa résidence, qui donne directement sur le lac Taureau, Daniel Tokatélof, de l'Association pour la protection du Lac Taureau, a surtout peur des déchets miniers. Il redoute les millions de tonnes de déchets miniers prévus, dont une partie pose des risques de contamination acide.

On nous reproche peut-être de défendre la beauté du pays, mais on le fait aussi pour les enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants de tout le monde. Pas seulement les villégiateurs. Parce que les déchets vont rester là à perpétuité, au-dessus de nos têtes. Une véritable bombe à retardement, témoigne-t-il.

Antoine Cloutier, géologue pour Nouveau Monde Graphite, explique que la compagnie a trouvé une méthode très sécuritaire pour emprisonner les déchets miniers et éviter toute contamination.

Il dit avoir pigé sur plusieurs autres projets, un peu partout dans le monde, des techniques pour en arriver à isoler les résidus miniers pour ne pas qu'ils s'oxydent et libèrent de l'acidité dans les eaux souterraines, les lacs ou les rivières. 

Rien de rassurant, selon Daniel Tokatélof : On veut gérer les déchets d'une façon expérimentale, qui n'a jamais été prouvée dans le monde. Il y a un risque énorme à ça!


Mine de graphite à Saint-Michel-des-Saints : les points de vue s'entrechoquent
Mathieu Belhumeur
26 février 2020
Radio Canada

Favorables ou défavorables, les points de vue se sont entrechoqués, mardi, alors que le Bureau d’audiences publiques sur l'environnement (BAPE) lançait la deuxième phase de ses audiences à propos du projet de Nouveau Monde Graphite, à Saint-Michel-des-Saints.

Dès les deux premières interventions de citoyens – une trentaine ont témoigné au cours de la journée –, toute la division que suscite le projet de mine à ciel ouvert dans cette municipalité du nord de Lanaudière a été exposée aux commissaires.

Yves Dubé, qui a toujours vécu à Saint-Michel-des-Saints, a peur pour l'avenir de son village. Il voit le projet de Nouveau Monde Graphite comme une relance de l'économie de la région. Avec la création prévue de 160 emplois, il estime que le gouvernement du Québec doit donner son feu vert à l'exploitation du gisement découvert en 2015.

Il faut créer de la richesse. Un moment donné, l'économie, ce n'est pas seulement offrir des services, offrir du récréotouristique, a-t-il indiqué aux commissaires.

Il souhaite aussi une réconciliation avec les villégiateurs, ces citoyens qui vivent à temps partiel dans le village, des propriétaires de résidences secondaires. Depuis l'annonce du projet, des divisions sociales importantes sont apparues au sein de la population.

Dans son témoignage, une résidente a même révélé que plusieurs citoyens aiment mieux se taire pour rester ensemble, plutôt que de semer la division en donnant son opinion.

Une autre personne à prendre la parole a été, justement, un villégiateur. Daniel Tokatéloff a une maison au bord du lac Taureau depuis 40 ans. Il s'oppose fermement au projet de mine à ciel ouvert pour des raisons environnementales et économiques.

L'ingénieur à la retraite doute de la viabilité financière de la mine sur une période de 25 ans. Selon lui, des entreprises qui fabriquent des batteries au lithium-ion pour les voitures électriques développent en ce moment d'autres technologies qui n'utilisent pas le graphite.

Les batteries de première génération au graphite, qui constitue le marché principal de cette mine, vont être dépassées dans les années à venir. Les prix de vente du concentré de graphite ont chuté sur le marché. On peut dire que la bulle du graphite se dégonfle, a-t-il témoigné.

Plusieurs participants ont évoqué les craintes liées à l'environnement : la poussière, le bruit, les nombreux camions sur les routes et les tonnes de déchets miniers qui peuvent libérer de l'acide dans les eaux souterraines, les rivières ou les lacs.

Plusieurs ont également soulevé des inquiétudes à propos des impacts possibles sur la santé des villageois, sur l'incertitude relativement à la qualité des eaux de rejet. La mine va rejeter 2000 tonnes de produits chimiques chaque année, a lancé un autre citoyen.

Des craintes ailleurs au Québec

Si le projet voit le jour, il s'agirait de la mine la plus au sud du Québec, une mine construite à environ quatre kilomètres du centre du village.

De voir une mine apparaître aussi au sud de la province fait peur à des citoyens d'autres régions, dont l'Outaouais.

Louis St-Hilaire, du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, a insisté pour dire aux commissaires du BAPE que la décision du gouvernement sera suivie de près. C'est la première fois qu'on a des mines qui viendraient s'installer dans des milieux habités, où il y a déjà d'autres activités économiques. Le risque qu'on voit, c'est qu'une acceptation du projet à Saint-Michel-des-Saints soit le premier geste du développement d'une nouvelle région minière dans le sud du Québec.

Toutefois, selon la directrice générale de la Chambre de commerce de la Haute-Matawinie, France Chapdelaine, une diversification économique est nécessaire. La région, a-t-elle raconté, ne s'est jamais vraiment relevée de la crise forestière de 2006. Nous, résidents permanents, avons besoin de travailler, de garder nos jeunes ici, d'attirer de nouveaux résidents pour que le milieu retrouve sa vitalité.

Les commissaires devaient se rendre jeudi à Manawan pour y entendre le point de vue de ses habitants, mais les travaux ont dû être reportés. Joint au téléphone, un membre du Conseil de bande nous a indiqué que, comme le chef est malade, il a préféré remettre les audiences à plus tard.

Le rapport du BAPE doit être déposé au conseil des ministres au plus tard le 26 mai, et c'est le gouvernement qui devra trancher quant à savoir si l'exploitation de la mine ira de l'avant.

Nouveau Monde Graphite espère pouvoir amorcer ses opérations dans deux ans.





Canada Carbon abandonne sa poursuite de 96 M$ contre Grenville-sur-la-Rouge
Dominique Degré
20 février 2020
Radio Canada

Après deux ans de bataille juridique, la minière Canada Carbon et la Municipalité de Grenville-sur-la-Rouge, dans les Laurentides, sont parvenues à une entente qui met fin à la poursuite de 96 millions de dollars intentée par l’entreprise.

Le projet de Canada Carbon, baptisé projet Miller, prévoit une mine de graphite et une carrière de marbre. En vertu de l’entente, Grenville-sur-la-Rouge reconnaît que CCB [Canada Carbon] a le droit de poursuivre le projet Miller, a indiqué l’entreprise dans un communiqué envoyé mercredi soir.
En plus de mettre un terme à la poursuite, l’entente entre les deux parties stipule que Canada Carbon devra soumettre son projet au Bureau des audiences publiques sur l’environnement du Québec (BAPE), a souligné la Municipalité dans son propre communiqué.

Qui plus est, Canada Carbon tiendra des consultations publiques sur tous les aspects du projet, a également noté l'entreprise.

Si, au terme du processus du BAPE

, le projet est jugé socialement acceptable par les citoyens et qu’il reçoit le feu vert du gouvernement, la minière devra se conformer à des normes plus strictes, notamment en ce qui a trait aux heures d'activité de la mine. 

Canada Carbon devra aussi assumer sa part des coûts liés à la modification des voies municipales afin de les rendre conformes et sécuritaires, avant le début des opérations, peut-on lire dans le communiqué envoyé par l’administration municipale de Grenville-sur-la-Rouge.

S'il attire l'attention depuis longtemps, le projet Miller est encore loin d'être concrétisé. Ses instigateurs rappellent que le projet Miller doit encore passer par plusieurs étapes, dont la réalisation d'une étude de faisabilité.

« Ça prend deux ­"gens" pour négocier. »

En séance spéciale du conseil municipal de Grenville-sur-la-Rouge mercredi soir, devant une salle bondée, le maire Tom Arnold a soutenu que cette saga aura coûté 312 000 $ à la petite municipalité en frais juridiques.

Certains résidents ont demandé au maire si la Municipalité aurait pu s’y prendre autrement afin d'obtenir une facture moins salée.
"Dans tout dossier, il faut que les parties soient d’accord pour parler pour trouver un règlement. On se comprend? Ça prend deux "gens" pour négocier. Dans toute dispute, il faut que les deux parties veuillent régler le problème." - Tom Arnold, maire de Grenville-sur-la-Rouge