Plusieurs municipalités de la MRC de Papineau, à l'image de Lac-des-Plages, s'opposent toujours au projet minier La Loutre de la compagnie Lomiko Metals.
PHOTO : RADIO-CANADA / REBECCA KWAN
Le terrain exploré par l'entreprise minière est situé à 5 km de Duhamel, entre plusieurs lacs habités.
PHOTO : SITE WEB LOMIKO METALS
Le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson (Photo d'archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / PATRICK BUTLER
La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maité Blanchette Vézina (Photo d'archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / FRANCOIS GAGNON
David Pharand est le maire de la municipalité de Duhamel. (Photo d'archives)
PHOTO : RADIO-CANADA
Le mois dernier, la société canadienne Lomiko Metals a annoncé avoir reçu une subvention de 8,35 millions $US (14,26 millions $CA) du ministère de la Défense des États-Unis et un financement de 4,9 millions $CA de Ressources naturelles Canada pour soutenir des études supplémentaires sur un projet de graphite naturel en paillettes.
Ce minéral pourrait être utilisé dans la fabrication de batteries pour les véhicules électriques.
Selon le Pentagone, l’exploitation d’une mine de graphite pourrait renforcer la chaîne d’approvisionnement énergétique nord-américaine. Le produit pourrait être utilisé « à des fins militaires ».
Cette expression rend mal à l’aise des résidents, comme Louis Saint-Hilaire, un porte-parole de la Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière (QLAIM).
« Au début, on nous disait qu’il s’agissait d’un projet écologique pour faire des batteries pour les véhicules électriques, mais aujourd’hui, nous avons de sérieux doutes », dit-il.
M. Saint-Hilaire craignait que la future mine pollue plusieurs lacs de la région. Aujourd’hui, il est préoccupé par la possibilité que le graphite soit transformé en équipement militaire américain.
Claude Bouffard, coordonnateur de l’Association pour la protection de l’environnement du lac des Plages, rappelle que la collectivité n’a pas donné son consentement au projet minier.
« C’est presque comme une invasion. C’est en quelque sorte une trahison de la société minière, du gouvernement du Québec, et pis encore, du gouvernement du Canada », souligne-t-il.
Lomiko Metals dit qu’elle va mener des études de rentabilité et des études de métallurgie au cours des cinq prochaines années. Le tout sera soumis au BAPE. Elle prévoit lancer les travaux de construction d’ici 2027.
La ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, refuse de dire ce qu’elle pense de la subvention du Pentagone, mais le projet devra être accepté par la population locale avant d’aller de l’avant.
« Le projet minier doit aller de pair avec l’acceptabilité sociale », a-t-elle indiqué dans une déclaration écrite.
Le ministère américain de la Défense et le consulat général des États-Unis n’ont pas répondu à une demande d’entrevue.
Jean-François Boulanger, professeur en métallurgie extractive des éléments critiques et stratégiques de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, dit que le type de graphite purifié dont parle Lomiko sert à la fabrication de batteries, mais la version non purifiée de ce minéral peut être utilisée dans la fabrication de l’acier.
Le graphite est un minéral essentiel dans la fabrication d’équipements militaires lourds, comme les avions et les véhicules blindés de combat.
M. Boulanger dit qu’il est inhabituel qu’un gouvernement annonce ouvertement qu’il investit dans un projet minier pour des raisons de défense nationale.
Teresa Kramarz, du Environmental Governance Lab de Toronto, dit ne pas être surprise par l’implication du Pentagone. Les gouvernements nord-américains et européens investissent massivement dans l’exploration des minéraux critiques comme le graphite, afin d’être moins dépendants des exportations chinoises.
Elle ajoute que les pays alliés cherchent à renforcer leurs relations commerciales pour garantir leurs chaînes d’approvisionnement.
Dans une déclaration, le ministère canadien des Ressources naturelles dit que le financement ne signifie pas que Lomiko Metals donnera un accès privilégié à la production de graphite aux gouvernements américain et canadien.
Le professeur Boulanger dit qu’il serait « très surpris » si ces gouvernements ne négocient pas à ce sujet avec l’entreprise.
Mme Kramarz rappelle que les collectivités avoisinantes craignent que les activités minières perturbent les écosystèmes et les rendent trop dépendantes économiquement. Elle ajoute que la peur d’être obligé de déménager joue aussi un rôle dans leur opposition.
« Les gens doivent avoir leur mot à dire sur ce qui se passe chez eux. Ce sont les règles démocratiques. »
Le mois dernier, la société canadienne Lomiko Metals a annoncé avoir reçu une subvention de 8,35 millions $US (14,26 millions $CA) du ministère de la Défense des États-Unis et un financement de 4,9 millions $CA de Ressources naturelles Canada pour soutenir des études supplémentaires sur un projet de graphite naturel en paillettes.
Ce minéral pourrait être utilisé dans la fabrication de batteries pour les véhicules électriques.
Selon le Pentagone, l’exploitation d’une mine de graphite pourrait renforcer la chaîne d’approvisionnement énergétique nord-américaine. Le produit pourrait être utilisé « à des fins militaires ».
Cette expression rend mal à l’aise des résidents, comme Louis Saint-Hilaire, un porte-parole de la Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière (QLAIM).
« Au début, on nous disait qu’il s’agissait d’un projet écologique pour faire des batteries pour les véhicules électriques, mais aujourd’hui, nous avons de sérieux doutes », dit-il.
M. Saint-Hilaire craignait que la future mine pollue plusieurs lacs de la région. Aujourd’hui, il est préoccupé par la possibilité que le graphite soit transformé en équipement militaire américain.
Claude Bouffard, coordonnateur de l’Association pour la protection de l’environnement du lac des Plages, rappelle que la collectivité n’a pas donné son consentement au projet minier.
« C’est presque comme une invasion. C’est en quelque sorte une trahison de la société minière, du gouvernement du Québec, et pis encore, du gouvernement du Canada », souligne-t-il.
Lomiko Metals dit qu’elle va mener des études de rentabilité et des études de métallurgie au cours des cinq prochaines années. Le tout sera soumis au BAPE. Elle prévoit lancer les travaux de construction d’ici 2027.
La ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, refuse de dire ce qu’elle pense de la subvention du Pentagone, mais le projet devra être accepté par la population locale avant d’aller de l’avant.
« Le projet minier doit aller de pair avec l’acceptabilité sociale », a-t-elle indiqué dans une déclaration écrite.
Le ministère américain de la Défense et le consulat général des États-Unis n’ont pas répondu à une demande d’entrevue.
Jean-François Boulanger, professeur en métallurgie extractive des éléments critiques et stratégiques de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, dit que le type de graphite purifié dont parle Lomiko sert à la fabrication de batteries, mais la version non purifiée de ce minéral peut être utilisée dans la fabrication de l’acier.
Le graphite est un minéral essentiel dans la fabrication d’équipements militaires lourds, comme les avions et les véhicules blindés de combat.
M. Boulanger dit qu’il est inhabituel qu’un gouvernement annonce ouvertement qu’il investit dans un projet minier pour des raisons de défense nationale.
Teresa Kramarz, du Environmental Governance Lab de Toronto, dit ne pas être surprise par l’implication du Pentagone. Les gouvernements nord-américains et européens investissent massivement dans l’exploration des minéraux critiques comme le graphite, afin d’être moins dépendants des exportations chinoises.
Elle ajoute que les pays alliés cherchent à renforcer leurs relations commerciales pour garantir leurs chaînes d’approvisionnement.
Dans une déclaration, le ministère canadien des Ressources naturelles dit que le financement ne signifie pas que Lomiko Metals donnera un accès privilégié à la production de graphite aux gouvernements américain et canadien.
Le professeur Boulanger dit qu’il serait « très surpris » si ces gouvernements ne négocient pas à ce sujet avec l’entreprise.
Mme Kramarz rappelle que les collectivités avoisinantes craignent que les activités minières perturbent les écosystèmes et les rendent trop dépendantes économiquement. Elle ajoute que la peur d’être obligé de déménager joue aussi un rôle dans leur opposition.
« Les gens doivent avoir leur mot à dire sur ce qui se passe chez eux. Ce sont les règles démocratiques. »
Opposition has even gained momentum following news of the U.S. Pentagon's possible involvement.
Last month, Canadian company Lomiko Metals announced that it had received a US$8.35 million (CAD$14.26 million) grant from the U.S. Department of Defense and CAD$4.9 million in funding from Natural Resources Canada to support further studies on the natural flake graphite project.
This mineral could be used in the manufacture of batteries for electric vehicles.
According to the Pentagon, the development of a graphite mine could strengthen the North American energy supply chain. The product could also be used "for military purposes".
The phrase is making residents like Louis Saint-Hilaire, a spokesperson for the Quebec Coalition of Lakes Incompatible with Mining, uncomfortable.
"At first, we were told it was an ecological project to make batteries for electric vehicles, but now we have serious doubts," he said.
Saint-Hilaire feared that the future mine would pollute several lakes in the region. Today, he's concerned about the possibility of the graphite being transformed into American military equipment.
Claude Bouffard, coordinator of the Association pour la protection de l'environnement du lac des Plages, recalled that the community did not give its consent to the mining project.
"It's almost like an invasion. It's a kind of betrayal by the mining company, the Quebec government, and worse still, the Canadian government," he said.
Lomiko Metal said it will conduct profitability and metallurgy studies over the next five years. All will be submitted to Quebec's environmental assessment agency (BAPE). Construction is scheduled to begin by 2027.
Natural Resources Minister Maïté Blanchette Vézina refused to comment on the Pentagon grant, but the project will have to be accepted by the local population before it can go ahead.
"The mining project must go hand in hand with social acceptability,” she said in a written statement.
The U.S. Department of Defense or the U.S. Consulate General did not respond to a request for an interview.
Jean-François Boulanger, professor of extractive metallurgy of critical and strategic elements at the Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, says the type of purified graphite Lomiko is talking about is used to make batteries, but the unpurified version of the mineral can be used in steelmaking.
Graphite is an essential mineral in the manufacture of heavy military equipment, such as aircraft and armoured fighting vehicles.
Boulanger said it is unusual for a government to announce openly that it is investing in a mining project for reasons of national defence.
Teresa Kramarz of Toronto's Environmental Governance Lab says she's not surprised by the Pentagon's involvement. North American and European governments are investing heavily in the exploration of critical minerals such as graphite in order to reduce their dependence on Chinese exports.
In a statement, the Canadian Ministry of Natural Resources said the funding does not mean that Lomiko Metals will give privileged access to graphite production to the US and Canadian governments.
Boulanger said he would be "very surprised" if these governments did not negotiate with the company on this matter.
Kramarz recalled that neighbouring communities fear that mining activities will disrupt ecosystems and make them too economically dependent. She added that the fear of being forced to move also plays a role in their opposition.
"People have to have a say in what happens to them. That's the democratic way," she said.
In May, Lomiko announced it received a grant of $11.4 million from the U.S. Department of Defence and another $4.9 million from Natural Resources Canada to study the conversion of graphite into battery-grade material for powering electric vehicles.
In its own announcement, the Pentagon said Lomiko’s graphite will bolster North American energy supply chains and be used for “defence applications” — words that make Duhamel resident Louis Saint-Hilaire uneasy.
“They were telling us it was an ecological project for making electric batteries, but now we have serious doubts,” said Saint-Hilaire, co-spokesperson for environmental activist group Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière.
Saint-Hilaire had feared the proposed mine would pollute the region’s many lakes; now he’s concerned the graphite in his town’s backyard will end up in U.S. military equipment.
Claude Bouffard, co-ordinator of a separate environmental group, Association pour la protection de l’environnement du Lac-des-Plages, says he isn’t necessarily against graphite mining, but adds his community hasn’t given its consent for Lomiko’s project.
“It’s almost like an invasion, a betrayal in some ways by the mining company, the government of Quebec and, even worse, the government of Canada,” he said.
Responding to concerns, the company says it will be conducting feasibility and metallurgical studies over the next five years and will be subject to a review by Quebec’s environmental consultations office, known as the BAPE. It says it plans to begin construction by 2027.
Quebec Natural Resources Minister Maïté Blanchette Vézina didn’t say whether she approves of the Pentagon funding, but says mining proposals have to be accepted by locals to go forward.
“Mining projects must go hand in hand with social acceptability,” Blanchette Vézina wrote in a statement.
Neither the Department of Defence nor the U.S. Consulate responded to requests for comment about exactly how the Pentagon is involved in the project, or how the graphite will be used.
Jean-François Boulanger, mineral engineering professor at Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, says the type of purified graphite Lomiko Metals plans to produce is indeed used for batteries; non-purified graphite can be used for a host of other applications, he said, including in steel production.
Graphite is a key mineral for manufacturing military equipment. A 2023 report by The Hague Centre for Strategic Studies, a defence and security think tank based in the Netherlands, lists graphite as a critical mineral whose supply chain is under threat. The report said European militaries need graphite for fighter aircraft, battle tanks, submarines, artillery and ammunition.
Boulanger says it’s “unusual” in recent history for governments to openly declare they are investing in a mine for defensive purposes.
Teresa Kramarz, co-director of the University of Toronto’s Environmental Governance Lab, says she isn’t surprised about the Department of Defence funding, adding that North American and European governments are investing heavily in critical minerals like graphite in order to be less dependent on Chinese exports. She says it’s part of a policy of establishing trade relationships with allies to secure supplies.
China is far and away the leader in graphite production. In 2022 Canada was ranked sixth, mining about one per cent of global production; China was at 66 per cent, according to Natural Resources Canada.
In a statement, Natural Resources Canada said the funding doesn’t mean Lomiko Metals will have to give the Canadian and U.S. governments privileged access to the material produced.
But Boulanger said he would be “very surprised” if the governments of Canada and the U.S. aren’t in discussions with the company about securing its graphite.
Whatever the graphite is used for, Kramarz says people living near mines fear that the operations will displace ecosystems and lead surrounding communities to be economically dependent on them. As well, she said, residents fear being displaced themselves when land is cleared for mines.
“People need to have serious say in what happens in their communities,” she said. “Those are the rules of democracy.”
9 juin 2024
Le mois dernier, la société canadienne Lomiko Metals a annoncé avoir reçu une subvention de 8,35 millions $US (14,26 millions $CA) du ministère de la Défense des États-Unis et un financement de 4,9 millions $CA de Ressources naturelles Canada pour soutenir des études supplémentaires sur un projet de graphite naturel en paillettes.
Ce minéral pourrait être utilisé dans la fabrication de batteries pour les véhicules électriques.
Selon le Pentagone, l’exploitation d’une mine de graphite pourrait renforcer la chaîne d’approvisionnement énergétique nord-américaine. Le produit pourrait être utilisé « à des fins militaires ».
Cette expression rend mal à l’aise des résidents, comme Louis Saint-Hilaire, un porte-parole de la Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière (QLAIM).
« Au début, on nous disait qu’il s’agissait d’un projet écologique pour faire des batteries pour les véhicules électriques, mais aujourd’hui, nous avons de sérieux doutes », dit-il.
M. Saint-Hilaire craignait que la future mine pollue plusieurs lacs de la région. Aujourd’hui, il est préoccupé par la possibilité que le graphite soit transformé en équipement militaire américain.
Claude Bouffard, coordonnateur de l’Association pour la protection de l’environnement du lac des Plages, rappelle que la collectivité n’a pas donné son consentement au projet minier.
« C’est presque comme une invasion. C’est en quelque sorte une trahison de la société minière, du gouvernement du Québec, et pis encore, du gouvernement du Canada », souligne-t-il.
Lomiko Metals dit qu’elle va mener des études de rentabilité et des études de métallurgie au cours des cinq prochaines années. Le tout sera soumis au BAPE. Elle prévoit lancer les travaux de construction d’ici 2027.
La ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, refuse de dire ce qu’elle pense de la subvention du Pentagone, mais le projet devra être accepté par la population locale avant d’aller de l’avant.
« Le projet minier doit aller de pair avec l’acceptabilité sociale », a-t-elle indiqué dans une déclaration écrite.
Le ministère américain de la Défense et le consulat général des États-Unis n’ont pas répondu à une demande d’entrevue.
Jean-François Boulanger, professeur en métallurgie extractive des éléments critiques et stratégiques de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, dit que le type de graphite purifié dont parle Lomiko sert à la fabrication de batteries, mais la version non purifiée de ce minéral peut être utilisée dans la fabrication de l’acier.
Le graphite est un minéral essentiel dans la fabrication d’équipements militaires lourds, comme les avions et les véhicules blindés de combat.
M. Boulanger dit qu’il est inhabituel qu’un gouvernement annonce ouvertement qu’il investit dans un projet minier pour des raisons de défense nationale.
Teresa Kramarz, du Environmental Governance Lab de Toronto, dit ne pas être surprise par l’implication du Pentagone. Les gouvernements nord-américains et européens investissent massivement dans l’exploration des minéraux critiques comme le graphite, afin d’être moins dépendants des exportations chinoises.
Elle ajoute que les pays alliés cherchent à renforcer leurs relations commerciales pour garantir leurs chaînes d’approvisionnement.
Dans une déclaration, le ministère canadien des Ressources naturelles dit que le financement ne signifie pas que Lomiko Metals donnera un accès privilégié à la production de graphite aux gouvernements américain et canadien.
Le professeur Boulanger dit qu’il serait « très surpris » si ces gouvernements ne négocient pas à ce sujet avec l’entreprise.
Mme Kramarz rappelle que les collectivités avoisinantes craignent que les activités minières perturbent les écosystèmes et les rendent trop dépendantes économiquement. Elle ajoute que la peur d’être obligé de déménager joue aussi un rôle dans leur opposition.
« Les gens doivent avoir leur mot à dire sur ce qui se passe chez eux. Ce sont les règles démocratiques. »
La Défense américaine verse 8,35 millions US à la minière Lomiko
En plus de cet investissement inédit du Pentagone dans un projet canadien de minerai considéré « d’importance stratégique », Lomiko Metals obtient aussi une subvention de recherche de 4,9 millions CAN répartie sur trois ans du ministère canadien de l’Énergie et des Ressources naturelles, dans le cadre de son Programme de recherche, développement et démonstration pour les minéraux critiques.
Selon Belinda Labatte, cheffe de la direction et présidente du conseil d’administration de Lomiko Metals, l’obtention de ces financements simultanés des gouvernements canadien et américain représente une « étape extraordinaire » et une « opportunité exceptionnelle de construire une approche collaborative de la transition énergétique et de la résilience de la chaîne d’approvisionnement en Amérique du Nord ».
De l’avis du ministre canadien de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, les subventions conjointes du Canada et des États-Unis dans le projet de valorisation du graphite mené par Lomiko Metals feront que « le Canada s’impose comme un chef de file mondial de l’approvisionnement en minéraux critiques de source sûre et responsable » pour la transition énergétique de l’économie.
D’ailleurs, ces subventions conjointes à Lomiko Metals découlent du « Plan d’action canado-américain pour la collaboration dans le domaine des minéraux critiques » lancé en janvier 2020 par les deux gouvernements dans le but de « renforcer la production nord-américaine de minéraux critiques nécessaires à d’importants secteurs, dont ceux de la défense, de l’aérospatiale, de l’énergie propre et des communications ».
Approvisionnements insuffisants
Selon les informations du marché du graphite colligées par la firme Benchmark Mineral Intelligence, et citées par la direction de Lomiko Metals, les industries technologiques aux États-Unis « dépendent à 100 % des importations de graphite », ce qui confère « des avantages compétitifs clés pour le graphite au Québec ».
Or, à lui seul, le projet de mine de graphite La Loutre, développé par Lomiko Metals sur le territoire de la nation autochtone algonquine KZA en Haute-Gatineau, s’appuie sur une estimation des ressources minérales de l’ordre de 3 millions de tonnes de graphite, à une teneur de 4,59 %.
En contrepartie, ce projet minier suscite déjà des inquiétudes parmi la population de cette région autrefois d’industrie forestière qui s’est tournée vers les activités de villégiature et de plein air.
Dans son annonce des subventions canadienne et américaine, la direction de Lomiko Metals affirme que « notre plus grande ressource dans les projets de minéraux critiques sera toujours les personnes avec lesquelles nous travaillons et nous nous engageons ».
À propos de son projet minier La Loutre, Lomiko Metals affirme qu’elle « continuera à s’engager avec les Premières Nations et les communautés locales par une présence directe sur le terrain et par d’autres mécanismes de communication dans le but de fournir des informations détaillées et complètes ».