Gens d’affaires de la Petite-Nation contre le projet minier La Loutre !
Lomiko Metals: les entreprises disent non à une mine de graphite, financée par la Défense américaine
Martin Jolicoeur
12 septembre 2024
Fait rare : une majorité de grandes et petites entreprises de la région visée par le projet de mine de graphite, financée par la Défense nationale américaine, ajoutent leur voix à l’opposition déjà connue des élus et groupes environnementaux de l’Outaouais contre ce projet.
Selon ces gens d’affaires, le projet de mine La Loutre risquerait de bousculer sérieusement l’économie de la région de Petite-Nation, laquelle serait caractérisée par le développement et une mise en valeur harmonieuse de ses «très riches ressources naturelles que sont l’eau et la forêt».
« Devant une situation pareille, il faut penser au-delà de nos propres intérêts particuliers, affirme la présidente du Groupe Gagnon, Geneviève Gagnon, à l’origine de cette initiative avec David Lauzon, des Industries Lauzon. Vous savez, en affaires, on ne peut pas penser qu’au court terme. Par maintenir un écosystème sain, il faut penser sur le long terme, et bien au-delà des bénéfices que nous pourrions comme entrepreneurs tirer d’un tel projet à court terme.»
Une position inusitée
Cette mobilisation du milieu économique est contraire au comportement adopté d’ordinaire par les entrepreneurs de communautés visées par un important projet industriel. Traditionnellement, les promesses de création d’emploi et de retombées économiques sont utilisés par la communauté d’affaires pour disqualifier les inquiétudes soulevées par les organismes de protection de l’environnement.
Ca a été le cas récemment dans le dossier d’implantation de l’usine Northvolt, en Montérégie. Le même scénario semble se dessiner dans le cadre des audiences du BAPE sur le projet de Falco de construction d’une nouvelle mine sous la ville de Rouyn-Noranda, en Abitibi.
«Cette sortie inattendue des gens d’affaires fait réfléchir, affirme surpris le président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, Louis Saint-Hilaire. Il vient un moment où il est permis de se demander une chose : qui au juste va appuyer cette mine, si c’est rendu que même les entreprises et entrepreneurs de la région se regroupent d’elles-mêmes pour exiger qu’elle ne voit jamais le jour?»
Geneviève Gagnon, propriétaires de quincailleries, de centres de location de machineries et d’une usine de fabrication de matériaux de construction, ne saurait dire. Elle aurait voulu obtenir des réponses à l’occasion d’une rencontre d’information prévue le 25 août dernier à Chénéville. Mais en l’absence de Lomiko Metals, qui est revenue sur son engagement d’y participer, Mme Gagnon affirme en être revenue sans réponse.
«Une chose est sûre, notre résolution de la communauté d’affaires est sur le bureau de la ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, et du ministre Mathieu Lacombe, responsable de l’Outaouais. Notre position est connue; voyons maintenant ce qu’ils en feront.»
Une centaine d’entreprises de la Petite-Nation s’opposent au projet La Loutre
Emmanuelle Poisson
12 septembre 2024
Une centaine d’entreprises de la Petite-Nation, en Outaouais, unissent leurs voix pour s’opposer publiquement au projet de mine de graphite La Loutre de l’entreprise Lomiko Metals.
Le groupe rassemble des travailleurs autonomes et des représentants de petites et grandes entreprises, venant d’une variété de domaines d’emploi.
« Parce qu'on est tous conscients que notre écosystème économique est notamment basé – en grande partie basé – sur le tourisme, la villégiature et la nature », explique-t-elle en entrevue à l’émission Les matins d’ici.
Elle affirme que le mouvement d’opposition de la part du milieu des affaires au projet La Loutre a su rallier « en moins de deux semaines [...] plus de 100 entreprises représentées par plus de 115 gens d’affaires de la région. »
« Pour nous, ça va de soi qu’un projet comme celui-là va totalement à l’encontre de la stabilité, la pérennité économique, la vitalité économique de notre région », soutient-elle.
Radio-Canada a contacté Lomiko Metals par courriel, mercredi avant-midi. Au moment de publier ces lignes en soirée, l'entreprise n'avait pas encore réagi à la situation.
Dans un communiqué de presse, le groupe de gens d’affaires dit craindre les répercussions potentielles de la mine de Lomiko Metals sur « l’équilibre de l’économie de la région qui repose sur un développement harmonieux et une mise en valeur de ses très riches ressources naturelles que sont l’eau et la forêt. »
Ces gens d’affaires souhaitent ainsi joindre leur voix à celle d’organismes, de citoyens et de municipalités qui partagent des inquiétudes semblables aux leurs.
Le projet de mine de graphite de Lomiko Metals dans la MRC de Papineau suscite les critiques de citoyens et de municipalités depuis maintenant quelques années.
Les résidents de Lac-des-Plages, de Duhamel, de Saint-Émile-de-Suffolk, de Lac-Simon et de Chénéville sont d’ailleurs invités à se prononcer sur le projet La Loutre, dans le cadre d’un référendum le 2 novembre 2025.
Plus d’une centaine d’entreprises s’opposent au projet La Loutre
Ani-Rose Deschatelets
12 septembre 2024
Le projet minier La Loutre de Lomiko Metals inc., qui doit voir le jour dans la Petite Nation, passe résolument mal auprès de plus d’une centaine d’entrepreneurs du secteur.
«Jusqu’à maintenant, ce qu’on entendait, c’est l’opposition de la part du public, de la population. Mais il va de soi que nous, en tant qu’entreprises de la région, on a un rôle à jouer dans tout ce qui est santé, vitalité, de façon générale, envers la communauté», a soutenu en entrevue au Droit Geneviève Gagnon, propriétaire de Groupe Gagnon «GAGNON La Grande Quincaillerie, Location GAGNON, Évolution Structures) et l’une des instigatrices de la lettre Gens d’affaires de la Petite-Nation contre le projet minier la Loutre. «Je juge qu’on a une responsabilité en tant que citoyens corporatifs.»
Une première séance d’information s’était tenue en juillet dernier, à Duhamel, devant des dizaines de citoyens mécontents. Les élus municipaux s’étaient rangés derrière les citoyens, s’opposant aussi au développement minier aux abords de leurs municipalités. La cheffe de la direction de Lomiko Metals, Belinda Labatte, présente à l’événement, avait semblé bouleversée à la fin de cette première séance. Lomiko Metals avait par la suite annoncé, au début du mois d’août, qu’elle se retirerait des séances d’information publiques sur le dossier.
Un référendum sur le projet doit d’ailleurs se tenir dans plus d’un an, en novembre 2025.
«Un projet qui vient totalement à l’encontre de ce qu’on est», ajoute Geneviève Gagnon.
Le projet «bousculerait complètement l’équilibre»
Le groupe est d’avis que ce projet «bousculerait complètement l’équilibre de l’économie de la région», tant au niveau du tourisme qu’au niveau de la mise en valeur des ressources naturelles.
«On a décidé de lancer un appel à l’ensemble des gens d’affaires de la région pour aller chercher leur appui et manifester notre opposition au projet, poursuit Mme Gagnon. Ça a déboulé très rapidement, je dois dire. On est une région qui se tient assez serrée, au-delà de la partisanerie. Je suis très fière des gens d’affaires de la région qui se tiennent debout.»
Mme Gagnon espère que la lettre aura écho auprès de Lomiko, mais aussi auprès des paliers gouvernementaux. «Notre résolution est déjà sur le bureau de la ministre des Ressources naturelles et du ministre responsable de la région, le ministre Lacombe.»
Lomiko Metals n’a pas retourné notre demande de réaction à cette opposition claire et à l’appel à la mobilisation du monde des affaires de la Petite Nation.
«Jusqu’à maintenant, ce qu’on entendait, c’est l’opposition de la part du public, de la population. Mais il va de soi que nous, en tant qu’entreprises de la région, on a un rôle à jouer dans tout ce qui est santé, vitalité, de façon générale, envers la communauté», a soutenu en entrevue au Droit Geneviève Gagnon, propriétaire de Groupe Gagnon «GAGNON La Grande Quincaillerie, Location GAGNON, Évolution Structures) et l’une des instigatrices de la lettre Gens d’affaires de la Petite-Nation contre le projet minier la Loutre. «Je juge qu’on a une responsabilité en tant que citoyens corporatifs.»
Une première séance d’information s’était tenue en juillet dernier, à Duhamel, devant des dizaines de citoyens mécontents. Les élus municipaux s’étaient rangés derrière les citoyens, s’opposant aussi au développement minier aux abords de leurs municipalités. La cheffe de la direction de Lomiko Metals, Belinda Labatte, présente à l’événement, avait semblé bouleversée à la fin de cette première séance. Lomiko Metals avait par la suite annoncé, au début du mois d’août, qu’elle se retirerait des séances d’information publiques sur le dossier.
Un référendum sur le projet doit d’ailleurs se tenir dans plus d’un an, en novembre 2025.
«Un projet qui vient totalement à l’encontre de ce qu’on est», ajoute Geneviève Gagnon.
Le projet «bousculerait complètement l’équilibre»
Le groupe est d’avis que ce projet «bousculerait complètement l’équilibre de l’économie de la région», tant au niveau du tourisme qu’au niveau de la mise en valeur des ressources naturelles.
«On a décidé de lancer un appel à l’ensemble des gens d’affaires de la région pour aller chercher leur appui et manifester notre opposition au projet, poursuit Mme Gagnon. Ça a déboulé très rapidement, je dois dire. On est une région qui se tient assez serrée, au-delà de la partisanerie. Je suis très fière des gens d’affaires de la région qui se tiennent debout.»
Mme Gagnon espère que la lettre aura écho auprès de Lomiko, mais aussi auprès des paliers gouvernementaux. «Notre résolution est déjà sur le bureau de la ministre des Ressources naturelles et du ministre responsable de la région, le ministre Lacombe.»
Lomiko Metals n’a pas retourné notre demande de réaction à cette opposition claire et à l’appel à la mobilisation du monde des affaires de la Petite Nation.
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