Un chemin de contournement pour la mine Wallingford-Back!?
Un chemin de contournement pour la mine Wallingford-Back à Mulgrave-et-Derry
23 decembre 2016
Radio Canada
Le dossier de l'ancienne mine Wallingford-Back de Mulgrave-et-Derry, en Outaouais, refait surface. La Municipalité a récemment adopté une résolution pour exiger que tout projet de mise en valeur du site prévoie l'aménagement d'un chemin de contournement pour se rendre sur les lieux.
En imposant cette condition, les responsables municipaux veulent surtout préserver la qualité de vie des citoyens. L'été dernier, de nombreuses personnes avaient envahi les lieux, après la diffusion d'un reportage, largement partagé sur Internet.
Les habitants de Mulgrave-et-Derry avaient alors déploré les nuisances sonores occasionnées par la présence de visiteurs sur le site. Le conseiller municipal Marcel Beaubien aimerait mettre un terme à cette situation.
« On veut que la mine soit sécurisée pour empêcher les gens d'essayer [d'y entrer] », explique-t-il.
Le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles (MERN), à qui la Municipalité de Mulgrave-et-Derry a demandé de sécuriser le site, assure qu'il a les mêmes préoccupations depuis le début.
« On invite les promoteurs qui sont intéressés à développer un projet, à nous le soumettre et à ce moment-là, on pourra en faire l'analyse [...] », soutient le porte-parole du MERN, Nicolas Bégin. « Pour l'instant notre priorité c'est de sécuriser le site et on pense que c'est tout à fait possible de le faire sans compromettre un usage futur du site. »
L'ancienne mine divise beaucoup la population locale. Alors que certains veulent l'aménager en site récréotouristique, d'autres souhaitent sa fermeture complète. PLUS >>>>
Non à un projet récréotouristique
Benoit Sabourin22 decembre 2016
Le Droit
Si un promoteur souhaite transformer la mine désaffectée Wallingford-Back en site récréotouristique, il devra procéder à l'aménagement d'un chemin de contournement et convaincre la population locale du bien-fondé de son projet.
Sans surprise, le conseil municipal de Mulgrave-et-Derry a affiché ses couleurs lors de sa séance du mois de décembre en s'opposant par voie de résolution à une éventuelle mise en valeur touristique de la populaire cavité rocheuse qui a fait l'objet d'un engouement sans précédent de la part de visiteurs l'été dernier.
La possibilité de dénicher un promoteur pour développer un centre d'interprétation à l'intérieur de la mine avait été évoquée au cours de l'automne par les Amis de la mine Back, un regroupement de sauvegarde qui milite pour éviter la démolition des lieux.
Sécuriser la mine
Les élus de Mulgrave-et-Derry demandent au ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles (MERN) « de sécuriser la mine de façon définitive, par une clôture qui fonctionne correctement ou toute autre méthode jugée nécessaire et qui empêchera adéquatement l'entrée du public dans la mine 365 jours par année ».
« À cause des problèmes de circulation et de qualité de vie pour nos citoyens, la municipalité a pris position qu'elle ne veut pas d'un projet de récréotourisme sur le terrain de la mine. La grande majorité des résidents du coin sont inquiets et ne veulent pas de projet et nous comme conseil, nous soutenons nos citoyens », explique le maire de Mulgrave-et-Derry, Michael Kane.
Ce dernier indique toutefois que la municipalité pourrait porter une oreille attentive à un éventuel promoteur qui mettrait sur la table l'option d'aménager un chemin de contournement pour accéder à la mine, afin d'éviter un flot incessant de circulation automobile dans le secteur habité. « Si cela arrive, ce sera à la population de décider », précise M. Kane.
Un plan de sécurisation de l'ancienne carrière de feldspath et quartz dans le but de limiter l'accessibilité de l'endroit au public devrait être présenté en janvier par le MERN. Un porte-parole du gouvernement du Québec laissait entendre en octobre que tout serait fait afin de ne pas compromettre une éventuelle mise en valeur du site, mais que l'option du dynamitage de la mine à piliers ne pouvait être écartée de la liste des possibilités. PLUS>>>
La mine Wallingford-Back sème la discorde
Louis-Charles Poulin
22 decembre 2016
La Petite Nation
La mine Wallingford-Back, située à Mulgrave-et-Derry, a fait couler beaucoup d’encre et en a divisé plusieurs en 2016.
Au cours de l’été, en raison de la publication de reportages dans les médias, ce site unique a connu un essor d’achalandage qui a amené son lot de problèmes dans la municipalité. «On a eu beaucoup de difficulté au niveau de la sécurité publique. Les véhicules d’urgence ne pouvaient pas passer, les gens étaient isolés dans leur résidence parce que leur entrée était bloquée, il y avait du bruit et des déchets causés par les nombreux visiteurs», avait mentionné la directrice générale de Mulgrave-et-Derry, Isabelle Cusson. Vers la fin de l’été, une immense clôture et des panneaux d’interdiction avaient été installés pour interdire l’accès à la mine, mais certains trouvaient quand même des façons de s’y rendre.
Une rencontre a eu lieu, le 12 septembre, où le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN), qui est responsable de la sécurité des lieux, avait proposé deux options concernant le futur du site. Il a donné quelques semaines aux élus de la MRC de Papineau pour évaluer et décider entre la mise sur pied d’un projet récréotouristique ou le dynamitage de la coupole de la mine. La Table forêt de la MRC de Papineau, qui assume la gestion foncière du site, avait également proposé de sécuriser les lieux temporairement pour prendre quelques années pour évaluer la situation. «On m’a dit que ce n’était pas une option au niveau du ministère», avait déploré le président, Michel David.
En apprenant que la mine Wallingford-Back pourrait être détruite, des citoyens se sont regroupés pour créer le Regroupement des amis de la mine Back afin d’éviter le dynamitage. Une pétition avait alors été lancée en ligne par le groupe dans le but que «la population prenne conscience des menaces qui pèsent actuellement sur la mine et aussi sensibiliser les décideurs», avait expliqué l’initiatrice de la pétition, Chantal Crête. Plus de 5000 personnes ont signé cette pétition.
Le 14 octobre, Les amis de la mine Back avaient organisé une visite guidée où experts, promoteurs, élus et journalistes y étaient. Cependant, l’autobus du groupe avait été bloqué par des résidents du chemin de la Mine qui en ont profité pour démontrer leur mécontentement à l’idée de créer un projet pour attirer des touristes. «Avant on avait une vie normale, il n’y avait presque personne ici. C’est rendu un dépotoir et c’est rendu difficile de circuler sur le chemin. Les gens lancent leurs déchets partout et ils sont irrespectueux», avait mentionné un résident de Mulgrave-et-Derry.
«Je veux que l’on préserve la mine, mais c’est important de s’assurer que les résidents qui restent ici retrouvent leur vie paisible», avait répondu un ami de la mine Back, Guy-Louis Poncelet, qui a souligné qu’il était possible de faire un chemin à l’arrière de la mine pour éviter les désagréments et pouvoir y faire un projet touristique. Des scientifiques avaient aussi exprimé leur opposition à la destruction de la mine en raison de la présence de chauves-souris rares et qu’il s’agit du dernier vestige du patrimoine minier de la région.
Les élus de la MRC de Papineau, le 19 octobre, lors du conseil des maires, ont confié au MERN, par voie de résolution, la responsabilité de sécuriser la mine de Mulgrave-et-Derry de façon sûre et efficace, et ce, 365 jours par année et d’interdire l’accès en tout temps. «Le fond de terre appartient au MERN, avait expliqué Mme Lalande. Nous, on peut présenter des projets, car on est des locataires, mais la MRC n'a aucune responsabilité concernant la sécurisation du site.»
Le relationniste du MERN, Sylvain Carrier, avait alors dit vouloir prioriser la mise sur pied d’un projet touristique plutôt que le dynamitage. «Nous savons que des promoteurs se sont montrés intéressés à développer un projet récréotouristique et on les invite à nous déposer leur plan d'affaires. On va étudier ça et les accompagner dans leur projet», avait-il souligné. PLUS >>>