Exploitation minière
Des municipalités demandent de meilleurs outils de gestion!
Exploitation minière en Outaouais: les villes voudraient avoir plus de pouvoirBenoit Sabourin
Le vendredi 20 décembre
Le Droit
Alors que Québec tient présentement une vaste réflexion sur la mise en valeur des minéraux critiques et stratégiques, la MRC de Papineau déposera d’ici le 7 février un mémoire dans lequel elle réclamera notamment au gouvernement provincial un plus grand pouvoir pour les gouvernements régionaux dans la gestion des usages des territoires.
Le maire de
Duhamel, David Pharand, était présent à Montréal, mardi, dans le cadre
de la consultation organisée par le ministère de l’Énergie et des
Ressources naturelles (MERN). L’exercice de réflexion a débuté le 19
novembre et se terminera le 7 février prochain. Le premier magistrat de
la petite municipalité de quelque 420 âmes agissait à titre de
représentant de la MRC de Papineau, cette semaine.
La controversée poursuite de 96 millions de dollars opposant Canada Carbon à Grenville-sur-la-Rouge incarne parfaitement le type de problèmes avec lesquels les plus petites communautés sont aux prises, selon le maire David Pharand.
Duhamel, dont la communauté s’inquiète depuis les dernières années
du projet de mine La Loutre de l’entreprise Lomiko Metals qui est
projeté près du lac Gagnon, fait partie d’une longue liste de plus de
100 municipalités à travers la province qui soutiennent
Grenville-sur-la-Rouge dans sa bataille contre Canada Carbon qui lui
réclame 96 millions de dollars. Canada Carbon, qui souhaite développer
une mine de graphite dans cette municipalité limitrophe à l’Outaouais,
accuse celle-ci d’avoir mis un frein à son projet.
« On se sert de l’exemple de Grenville-sur-la-Rouge pour démontrer l’urgence d’agir dans ce dossier », affirme M. Pharand.
Dans le contexte où l’exploitation minière risque de s’accroître au
fil des prochaines années, en raison notamment de l’électrification des
transports qui nécessitera une quantité abondante de lithium et de
graphite, David Pharand croit que les Municipalités régionales de comté
doivent avoir leur mot à dire dans le déploiement des sites d’extraction
à venir.
Même si le potentiel minier pour le graphite et le lithium se
trouve davantage dans le nord du Québec, trois sites d’intérêt localisés
entre Gatineau et Montréal suscitent l’inquiétude parmi la population.
Le Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, qui
représente plus de 1000 propriétaires riverains de la région, a
d’ailleurs dévoilé le mois dernier une carte détaillant la présence
accrue de claims miniers en Outaouais, dans les Laurentides et dans la
région de Lanaudière.
Le maire de Duhamel indique que d’évoquer la venue éventuelle d’un «
boom minier » n’est pas une affirmation « farelue ». Selon lui, les
projections sont inquiétantes.
« Ce qui confirme le risque d’un boom minier, c’est que le
gouvernement, dans sa réflexion, nous annonce que le graphite va
connaître une exploration accrue puisque les 10 prochaines années vont
nécessiter une production quadruplée de ce minéral pour répondre à la
demande des batteries au lithium. Nous ne sommes pas contre l’idée de
faire face à ce défi, mais on veut faire partie du plan d’affaires et de
la solution, plutôt que de subir », dit-il.
Pour éviter des litiges comme celui qui bat son plein à
Grenville-sur-la-Rouge et pour garantir une extraction respectant
l’environnement et la communauté, le provincial devra modifier la loi et
donner davantage de pouvoirs aux localités, affirme l’élu. Le
gouvernement doit jeter les bases d’un modèle qui permettra aux
municipalités d’encadrer le développement minier qui pourrait survenir
sur leur territoire, croit M. Pharand.
« Les municipalités de notre MRC constatent que les orientations
gouvernementales et les pouvoirs qui nous sont conférés ne répondent pas
à notre capacité d’identifier tous les conflits d’usage. On se retrouve
devant l’impossibilité de cartographier correctement les zones où il y a
un potentiel conflit d’usage. Ce qu’on demande au gouvernement, c’est
de nous accorder une plus grande autonomie dans la détermination des
conflits d’usage. »
Le mémoire qui sera soumis au MERN par la MRC de Papineau proposera
d’autres pistes de solution qui seront élaborées dans les prochaines
semaines, précise le premier magistrat.
Exploitation minière : Des municipalités demandent de meilleurs outils de gestion
18 décembre 2019
Radio Canada
18 décembre 2019
Radio Canada
Les municipalités devraient
être davantage impliquées dans l’élaboration de plans pour le
développement minier en Outaouais, clame un élu de la MRC de Papineau.
Les outils fournis aux villes par Québec pour gérer les conflits avec
les minières sont insuffisants, croit-il.
Le maire de Duhamel, David Pharand, représente la MRC de Papineau dans le cadre d’une vaste consultation au sujet des minéraux
stratégiques et critiques
—
des minéraux jugés cruciaux pour le développement et les activités
économiques — organisée par le ministère québécois de l’Énergie et des
Ressources naturelles.
Le graphite que tente d’exploiter la société Canada
Carbon à Grenville-sur-la-Rouge est d’ailleurs une ressource critique.
Malgré l’importance de ce minerai, utilisé notamment dans la fabrication
d’appareils électroniques, Duhamel, tout comme 99 autres municipalités,
a exprimé son soutien à la cause de Grenville-sur-la-Rouge.
Un soutien que le maire suppléant de Grenville-sur-la-Rouge, Denis Fillion, en entrevue à l'émission Les matins d'ici, juge
extrêmement important dans le monde municipal.
Ça
envoie un message au gouvernement comme quoi, comme Municipalité, on a
besoin de meilleurs outils pour faire notre gestion du territoire, parce
qu'on se retrouve actuellement dans une situation où on a un projet
minier qui rentre en conflit d'usages avec l'utilisation que l'on veut
faire du territoire
, lance-t-il.La controversée poursuite de 96 millions de dollars opposant Canada Carbon à Grenville-sur-la-Rouge incarne parfaitement le type de problèmes avec lesquels les plus petites communautés sont aux prises, selon le maire David Pharand.
Pour
nous, la demande de Grenville-sur-la-Rouge, c’est une demande d’obtenir
du gouvernement plus de pouvoirs aux régions pour éviter les conflits
entre les mines et les communautés régionales
, a expliqué le maire Pharand. On
souhaite avoir plus de pouvoirs, plus de souplesse dans
l’identification des conflits d’usages, justement pour éviter des
situations comme on connaît à Grenville-sur-la-Rouge, qu’on déplore et
que le gouvernement et l’industrie déplorent également
, a précisé M. Pharand.Il
y a consensus parmi les élus qu’il y a une problématique avec les
orientations gouvernementales sur l’identification des conflits d’usages
, a-t-il poursuivi.
Si Québec a mandaté les gouvernements régionaux pour identifier les possibles conflits d’usages qui pourraient survenir,
dans son orientation et les outils qu’il nous a confiés pour faire ce travail-là, il nous a déçus un peu
, a soutenu David Pharand, qui espère un coup de barre pour redresser la situation.
Dans un communiqué envoyé mardi, Grenville-sur-la-Rouge réclame aussi que soient revues
la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et la Loi sur les mines afin de
renforcer les pouvoirs locaux pour protéger les milieux fragiles de
leurs territoires, notamment les sources d'eau potable, les milieux de
villégiature, de récréotourisme, d'écotourisme, d'agriculture et de
foresterie durable
.
M. Pharand compte déposer un mémoire auprès du ministère
d’ici le mois de février dans le cadre de la réflexion amorcée par le
gouvernement Legault.
Contacté par Radio-Canada, le consultant en relations
publiques de la minière, Pierre Bouchard, a indiqué que ses clients
n'avaient pas de commentaires à faire.
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