Mine de graphite du projet La Loutre
Mine de graphite du projet La Loutre:
Une étude économique préliminaire confirme le fort potentiel
Yannick Boursier
Publié le 11 août 2021
Une étude économique préliminaire présentée par la compagnie Lomiko la
semaine dernière confirme le fort potentiel pour une mine de graphite
pour le projet La Loutre près de Duhamel.
Selon le communiqué de presse diffusé par la compagnie, l’étude
démontre le potentiel pour une mine à ciel ouvert qui pourrait
fonctionner pendant 14,7 ans. Le projet a le potentiel de devenir
«extrêmement rentable» selon la compagnie.
Le chef de la direction de l’entreprise, A. Paul Gill, indique que
l’étude complète liée à ce communiqué sera dévoilée d’ici un mois. Ce
rapport sera accessible au public et au partenaire.
«On va obtenir des commentaires des gens dans la communauté et des
groupes d’investisseurs, affirme-t-il. Pour voir comment ils voient le
projet et ce qui doit être changé.»
On est encore loin de la réalisation de ce projet, affirme M. Gill.
Il faudrait au moins quatre ans avant que les permis soient accordés.
«Ça va prendre encore plusieurs années avant de bien comprendre comment
le projet va fonctionner et comment on peut prévenir ou limiter les
impacts environnementaux. Ce sont juste des études à ce point.»
Questionné sur l’aspect de l’acceptabilité sociale, A. Paul Gill
croit que ça passera par l’information. «On ne peut pas forcer les gens à
changer d’idées. Tout ce qu’on peut faire, c’est de les informer.»
«En ce qui concerne la pollution et les dommages, il y a des
technologies qui préviennent des enjeux majeurs que nous allons
utiliser. On doit être innovateur et découvrir les meilleures façons de
créer le moins de dommage.»
Concret
Du côté du Regroupement de Protection des Lacs de la Petite-Nation,
cette étude n’a pas été une surprise. Le groupe s’attendait à ce
résultat et savait que l’étude était sur le point d’être rendue
publique. «On s’oppose à ça depuis deux ans et avec ce qu’on a là, on
est loin d’avoir changé notre opinion», indique le porte-parole du
regroupement, Louis-St-Hilaire.
Ce dernier estime toutefois que cette annonce, et la présentation
d’une carte démontrant le projet, pourrait aider à mobiliser la
population. «C’est concret, note-t-il. On est plus dans le risque. Il y a
une preuve.»
Le regroupement s’oppose depuis près de deux ans à ce projet en
raison des impacts sur le milieu. «C’est comme installé un parc
industriel en plein milieu de la nature, affirme M. St-Hilaire. Ce n’est
pas particulièrement propre des installations comme ça en pleine
nature.»
L’impact sur l’eau est notamment un enjeu important pour ces
citoyens. «Selon ce qu’on voit, toute l’eau de ce coin-là se déverse
dans le lac Dorée. Et toute l’eau du lac Doré s’en va dans le lac
Simon.» Une contamination de l’eau près de la mine pourrait donc avoir
des impacts importants pour ces deux lacs selon lui.
Louis St-Hilaire souhaite que ce projet devienne un enjeu important
avant que le gouvernement prenne une décision dans ce dossier. «Le
gouvernement n’est pas rendu à approuver ça. Mais il pourrait investir
là-dedans.»
L’arrivée de mine de graphite en Outaouais permettrait d’accueillir
des entreprises de fabrication de batterie pour les voitures électriques
à Montréal, ce qui est l’objectif du gouvernement, soutient M.
St-Hilaire. Même s’il reconnaît l’impact économique positif de cette
volonté, il estime que l’emplacement de ces mines ne doit pas amener des
enjeux dans les milieux naturels présentement utilisés.