vendredi 10 novembre 2023

Sentier national: 4 municipalités au nord d’en Petite Nation veulent créer un sentier pédestre de 72 kms






De l’amour pour le Sentier national 
Marie Tison
11 novembre 2023
La Presse

Le Sentier national, ce long ruban plus ou moins continu qui traverse une bonne partie du Québec, est en bonne voie de s’étoffer. En juillet dernier, le gouvernement québécois a annoncé un investissement de 2,7 millions de dollars pour développer de nouvelles sections et mettre à niveau des sections existantes.

Les gestionnaires de sentiers établis avaient jusqu’au 10 novembre pour soumettre des projets. Ils ne se sont pas privés. « Il y a vraiment une grande mobilisation du milieu », se réjouit Grégory Flayol, directeur des programmes chez Rando Québec, la fédération qui analysera les projets et fera des recommandations au ministère du Sport, du Loisir et du Plein air.

« Ça nous permet de passer à un niveau supérieur, affirme M. Flayol. Il y avait eu des aides financières ces dernières années, dans le cadre des programmes normés du ministère de l’Éducation, mais maintenant, avec une mesure consacrée au Sentier national, on peut avoir des plans de développement plus structurants localement et régionalement. Ça a permis aussi de remobiliser beaucoup d’acteurs. »

En Outaouais, les municipalités de Municipalité de Val-des-Bois, Municipalité de Lac-Simon, Municipalité de Montpellier et Municipalité de Duhamel se sont concertées pour raccorder Val-des-Bois à Duhamel. Si le projet est retenu, c’est un important tronçon de 70 kilomètres qui traversera la réserve faunique Papineau-Labelle.

« Un sentier avait déjà existé pour le ski de fond », note Richard Chartrand, un des créateurs de la Route des Zingues, une portion du Sentier national qui s’élance de Duhamel vers le nord. « La réserve ne s’en est pas occupée, il y a eu des coupes forestières, alors finalement, ça a découragé tout le monde. Le programme de subvention de 2,7 millions, qui vise à rabouter des bouts de sentier qui ne sont pas connectés l’un à l’autre, ça tombe en plein dans le mille ! »

Richard Chartrand a un autre projet en tête : raccorder le terminus nord de la Route des Zingues, au lac Marie-Lefranc, au terminus sud du sentier L’Héritage, à Labelle. C’est un petit tronçon de 15 kilomètres qui permettrait de relier l’Outaouais aux Laurentides et à Lanaudière. « J’ai suggéré un nom un petit peu comique, la traversée Oulala. »

La municipalité de La Minerve, où passerait le nouveau tronçon, s’est toutefois montrée peu intéressée. Cela ne décourage pas M. Chartrand. « On va revenir avec ça l’année prochaine, affirme-t-il. Je suis comme un brochet, je ne lâche pas. »

Rando Québec espère effectivement que le gouvernement poursuivra le programme avec une nouvelle subvention l’année prochaine.

En attendant, des projets sont en branle dans d’autres régions du Québec.

« Il y a un collectif qui s’organise dans la région de Rimouski pour éventuellement proposer un itinéraire de Rimouski jusqu’au canyon des Portes de l’enfer, puis jusqu’à la chute Neigette [Saint-Anaclet], affirme Grégory Fayol. Il y a aussi du travail qui se fait avec le parc régional de Portneuf pour qu’il puisse se connecter à la Vallée Bras-du-Nord. »

Dans Lanaudière, on aimerait compléter de petits tronçons, quelques kilomètres à peine, mais on cherche surtout à remettre à niveau des infrastructures qui commencent à vieillir.

Un corridor écologique souhaité

À Rando Québec, on veut pérenniser les infrastructures et les sentiers existants. « Il y a beaucoup de menaces lorsque le sentier passe par des terres publiques, explique M. Flayol. L’acteur principal, c’est le ministère des Ressources et des Forêts, qui peut disposer comme il le souhaite de ce qui se fait en forêt. »

À l’heure actuelle, le Sentier national ne dispose que d’une protection de 30 mètres de chaque côté. « Cette bande riveraine peut s’écrouler au moindre coup de vent, déplore Grégory Flayol. Donc, on perd le sentier, on perd la qualité du paysage et on perd la biodiversité. »

Rando Québec s’est donc alliée avec la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) pour évaluer les écosystèmes traversés par le sentier et étudier les mécanismes pour le protéger.

Les partenaires préconisent une zone de protection de 300 mètres de chaque côté du sentier. Cela ferait en sorte de protéger 35 espèces fauniques et 71 espèces floristiques à statut précaire.

« C’est plus que ce qu’on trouve dans le parc du Mont-Tremblant, le plus grand parc national du Québec, avec une superficie qui est inférieure », note M. Flayol.

On parlerait d’un véritable corridor écologique. « Avec 300 mètres de part et d’autre, on pense que le manque à gagner pour les autres acteurs de la forêt publique, que ce soit l’industrie forestière ou minière, serait vraiment minime par rapport aux gains écologique, de santé, de patrimoine, de culture et de tourisme qu’on pourrait faire en protégeant ce territoire », soutient M. Flayol.

Rando Québec a une autre carte dans son jeu pour faire valoir le Sentier national : un court métrage d’Annie-Claude Roberge, L’aventure à pied, sur le point de sortir à Montréal, puis dans les régions traversées par le sentier.





Sentier national: Quatre municipalités au nord d’en Petite Nation veulent créer un sentier pédestre de 72 kms 
Alex Proteau
📰🗞

Le nord du territoire d’en Petite Nation pourrait devenir une destination pédestre de haute importance dans les prochaines années.
Quatre municipalités (Val-des-Bois, Montpellier, Duhamel et Lac-Simon) souhaitent créer un nouveau sentier pédestre quatre saisons reliant leur territoire d’une longueur de 72 kilomètres.
Le maire de Duhamel, David Pharand, mentionne qu’ils se sont penchés tout l’été sur la question.
« On s’est intéressé à se rapprocher des secteurs Lac-Simon comme municipalité et Montpellier pour agrémenter, je dirais, le parcours des sentiers nationaux et rejoindre des activités locales comme le lac Croche à Montpellier et leur planification locale et d’en faire un centre récréotouristique », mentionne le maire de Duhamel, David Pharand.
« On voit un grand potentiel et très récemment, on s’est mis d’accord pour envoyer une demande de financement à Rando Québec qui, nous l’espérons, va accueillir notre demande avec grand sérieux », poursuit-il.
Ce dernier souhaite ainsi que la route des Zingues ne soit pas seulement une expérience vécue par les Duhamellois.
100 % randonnée
Le maire Pharand rappelle que ce sentier n’empruntera pas les sentiers utilisés par les VTT ou motoneiges ni de chemin forestier.
« À l’image du ruisseau Iroquois comme sentier où la route des Zingues nous donne comme parcours, comme expérience récréotouristique, dit-il.
Rando Québec a vraiment épousé l’approche qu’on a en place à Duhamel depuis maintenant une quinzaine d’années grâce à Richard Chartrand et ses bénévoles impliqués dans ce dossier-là encore aujourd’hui pour s’assurer que la vision, qu’on s’est donnée voilà 15 ans, persiste dans le temps. »
Retombées économiques
Pour M. Pharand, ce projet mené avec Loisirs Sports Outaouais aurait des retombées en récréotourisme notables.
« Il ne faut pas oublier que le centre touristique de Lac-Simon, qui est à distance de marche de notre sentier national, attire environ 100 000 à 200 000 visiteurs par année », tient-il à remarquer.
Ce dernier vise une offre d’activités de « classe internationale. Le tourisme européen va vouloir explorer nos sentiers nationaux et on pourrait devenir, au Québec, la 2e grande randonnée après la Gaspésie. Cela serait une grande fierté pour la Petite Nation », souhaite-t-il.
Ce projet existe grâce à des passionnés. « Il y a toujours une volonté politique. mais sans les passionnés, tous ces sentiers (Zingues, Iroquois) n’existeraient pas », pense-t-il.
Sentier national
Dans le but de connecter les régions entre elles et d’offrir un meilleur accès à la nature à tous, le gouvernement du Québec a octroyé cet été 2,7 M$ pour l’établissement et la remise à niveau de plusieurs centaines de kilomètres de sentiers pédestres faisant partie du Sentier national au Québec.
Les quatre municipalités souhaitent avec leur projet relier leur sentier pédestre pour qu’il se rattache à celui des Laurentides. Ce raccord permettrait ainsi de jumeler l’Outaouais aux Laurentides et ultimement à rivière Saint-Maurice en Mauricie.

Pour le moment en Outaouais, le Sentier national se rend de Gatineau à Wakefield (La Pêche), rien ne rattache encore cette dernière destination à Val-des-Bois. Ce secteur comporte plusieurs défis majeurs en raison de la tenure des terres, ainsi que d’autres obstacles au développement et à la gestion du sentier.
Gregory Flayol, directeur général adjoint de Rando Québec, organisme qui agit comme coordonnateur du grand projet, se dit heureux du dynamisme observé en Outaouais.
« Pour moi ça fait sept ans que je m’occupe de ce projet-là. L’Outaouais, c’était verrouillé. Il n’y avait pas beaucoup de portes qui s’ouvraient et j’étais pessimiste. Je me trompais », indique-t-il.
Ce dernier ajoute ainsi que Rando Québec souhaite obtenir un statut particulier pour l’itinéraire du Sentier national pour que la forêt proche du sentier soit dotée de bandes protégées de 300m de chaque côté qui permettrait « une expérience vraiment intéressante pour les randonneurs et de pérenniser la biodiversité ».
L’appel de projets de Rando Québec se termine le 11 novembre.

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