La Loutre: Des municipalités s’allient pour se défendre contre le boom minier
20 December 2023
Papineauville (Outaouais) — Cinq municipalités du nord de la région de Petite-Nation annoncent aujourd’hui, en marge du Conseil des maires de la MRC de Papineau, la création de l’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord (Alliance). Il s’agit de Lac-des-Plages, Duhamel, St-Émile-de-Suffolk, Lac-Simon et Chénéville.
Cette alliance a pour mission de concerter les cinq municipalités afin de devenir une force politique permettant de faire face au boom minier frappant la région. C’est avec enthousiasme que les maires des cinq municipalités de la MRC de Papineau ont tour à tour signé une lettre de déclaration de la création de l’Alliance. Cette lettre décrit d’abord le contexte qui les a menées au besoin d’une telle alliance, pour ensuite y présenter les objectifs et les engagements de l’Alliance. Afin de la soutenir dans l’atteinte de ses objectifs, l’Alliance entend recourir à l’embauche de spécialiste.
L’Alliance deviendra l’interlocutrice des citoyens auprès du gouvernement et du promoteur minier. Elle est surtout déterminée à mener une démarche démocratique mesurant l’acceptabilité sociale du projet La Loutre en assurant un processus d’information et de consultation inclusif de toutes les opinions.
L’Alliance souhaite aussi rappeler l’engagement du premier ministre qui a communiqué aux Québécois qu’il n’y aurait pas de mine sans acceptabilité sociale. C’est pourquoi l’Alliance pense que le premier ministre et son conseil des ministres doivent pouvoir avoir cette information, c’est-à-dire de savoir si le milieu souhaite ou ne souhaite pas le projet.
Les membres de l’Alliance soulignent vouloir veiller à ce que le développement de leur région puisse poursuivre sa vocation de villégiature et elle compte bien défendre son territoire face au projet minier, notamment la qualité de l’eau, la biodiversité et son tissu social.
L’Alliance rappelle qu’elle jouera donc pleinement son rôle de gouvernement de proximité en ce qui a trait au développement et à la protection des terres publiques adjacentes aux terrains municipaux. Finalement, elle espère que, par ses actions, elle mettra en lumière que la primauté de l’usage minier sur les autres usages en terres publiques n’est pas souhaitable pour le Québec.
Citations
« Nous sommes très fiers d’avoir réussi à mettre en place cette instance de collaboration essentielle au partage de nos ressources et pour mieux répondre aux préoccupations citoyennes du nord de la région de la Petite-Nation. Nous pourrons, ensemble, mieux défendre notre vision et, si on n’a pas le choix, mieux faire face à l’arrivée potentielle d’une grande mine de graphite à ciel ouvert dans une région à vocation de villégiature qui dépend de la qualité de ses lacs. » exprime Richard Jean, le maire de Lac-des-Plages, où se situe le projet minier.
« C’est un jalon important que nous traversons après plusieurs mois à travailler ensemble depuis que nous avons soumis nos préoccupations et notre vision dans notre mémoire Quelle voix pour le gouvernement de proximité sur les terres publiques convoitées par les mines?. Nous sommes tous très motivés à consulter nos populations et mesurer l’acceptabilité sociale car nous trouvons le processus actuel trop flou pour que le premier ministre puisse prendre une décision sur cette base. » ajoute David Pharand, le maire de Duhamel.
Une «Alliance du Nord» dans la Petite-Nation pour faire face à la minière Lomiko Metals
Benoit Sabourin
23 Décember 2023
Des municipalités de l’Outaouais, concernées par le projet minier La Loutre, de l’entreprise Lomiko Metals, ont annoncé mercredi la création d’une alliance dans le but de faire front commun contre la compagnie britanno-colombienne.
Les maires de Chénéville, Duhamel, Lac-des-Plages, Lac-Simon et Saint-Émile-de-Suffolk ont signé, en marge du conseil des maires de la MRC de Papineau, une lettre de déclaration officialisant la création de l’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord (Alliance).
Avec cette Alliance, les cinq municipalités espèrent devenir «une force politique» pour offrir un contrepoids à Lomiko Metals et à son projet de mine à ciel ouvert de graphite projeté entre Duhamel et Lac-des-Plages. Le projet La Loutre est en gestation depuis déjà plusieurs années. Dans une évaluation économique préliminaire parue en 2021, Lomiko Metals précisait que la durée de vie de la mine prévue à Duhamel, si elle voyait le jour, pourrait s’échelonner sur 15 ans.
Les maires de Chénéville, Duhamel, Lac-des-Plages, Lac-Simon et Saint-Émile-de-Suffolk ont signé, en marge du conseil des maires de la MRC de Papineau, une lettre de déclaration officialisant la création de l’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord (Alliance).
Avec cette Alliance, les cinq municipalités espèrent devenir «une force politique» pour offrir un contrepoids à Lomiko Metals et à son projet de mine à ciel ouvert de graphite projeté entre Duhamel et Lac-des-Plages. Le projet La Loutre est en gestation depuis déjà plusieurs années. Dans une évaluation économique préliminaire parue en 2021, Lomiko Metals précisait que la durée de vie de la mine prévue à Duhamel, si elle voyait le jour, pourrait s’échelonner sur 15 ans.
Environ 90 résidences du lac Doré se trouvent tout près du gisement exploré par la minière, fait valoir l’Alliance dans sa déclaration publiée mercredi. Les Municipalités de Saint-Émile-de-Suffolk, Lac-Simon et Chénéville disent avoir joint Duhamel et Lac-des-Plages «dans leurs efforts» en raison des préoccupations de leurs citoyens face aux conséquences potentielles qu’une mine pourrait avoir sur l’eau, les milieux humides du secteur et le bassin versant de la rivière de la Petite-Nation, peut-on lire dans la communication qui a été diffusée.
Mesurer l’acceptabilité sociale en incluant «toutes les opinions»
Le maire de Duhamel, David Pharand, qui agit comme co-porte-parole de l’Alliance, affirme que le premier ministre François Legault a réitéré ad nauseam qu’il n’y aurait pas de mine sans acceptabilité sociale. Les élus municipaux des villages concernés veulent s’assurer que le premier ministre «réalisera sa promesse», affirme M. Pharand. C’est pourquoi l’Alliance compte mener une «démarche démocratique» afin de mesurer l’acceptabilité sociale de projet La Loutre.
Mesurer l’acceptabilité sociale en incluant «toutes les opinions»
Le maire de Duhamel, David Pharand, qui agit comme co-porte-parole de l’Alliance, affirme que le premier ministre François Legault a réitéré ad nauseam qu’il n’y aurait pas de mine sans acceptabilité sociale. Les élus municipaux des villages concernés veulent s’assurer que le premier ministre «réalisera sa promesse», affirme M. Pharand. C’est pourquoi l’Alliance compte mener une «démarche démocratique» afin de mesurer l’acceptabilité sociale de projet La Loutre.
Les cinq administrations municipales comptent embaucher des experts pour déployer «un processus d’information et de consultation inclusif de toutes les opinions». Le processus n’est pas encore défini, mais chacune des localités a mis de côté entre 7000 $ et 30 000 $ de son budget respectif pour le déploiement de l’exercice qui ne passera pas nécessairement par un référendum, précise M. Pharand. Au final, on veut fournir au gouvernement une réponse claire à savoir si le milieu désire oui ou non une mine à cet endroit.
«Lomiko va être invité à rencontrer la population pour répondre à ses inquiétudes et on va faire le même travail avec des experts externes à Lomiko pour avoir une certaine neutralité dans le message donné, explique M. Pharand. On aimerait ensuite avoir des démarches pour évaluer l’acceptabilité des citoyens et le niveau de compréhension face au projet.»
«Lomiko va être invité à rencontrer la population pour répondre à ses inquiétudes et on va faire le même travail avec des experts externes à Lomiko pour avoir une certaine neutralité dans le message donné, explique M. Pharand. On aimerait ensuite avoir des démarches pour évaluer l’acceptabilité des citoyens et le niveau de compréhension face au projet.»
Les administrations municipales veulent davantage de pouvoir
Selon l’élu, le modèle actuel fait en sorte qu’il revient à l’industrie de démontrer le niveau d’acceptabilité sociale d’un projet, ce qui est inconcevable, à son avis. L’Alliance veut devenir l’interlocutrice des citoyens auprès de Québec et du promoteur.
«Si j’avais un Walmart qui voulait venir s’installer dans un village comme Chénéville et utiliser 50 % du périmètre urbain pour le faire, et ce faisant la Municipalité devait changer son usage et son zonage pour le permettre, est-ce qu’on demanderait au promoteur d’aller sonder la population pour l’acceptabilité sociale et de faire rapport au conseil municipal ou si la Municipalité elle-même se chargerait d’informer le citoyen et d’évaluer l’acceptabilité de ce projet?, demande le maire Pharand. C’est ce qu’on veut mentionner au gouvernement. Le monde municipal alentour d’un territoire convoité par les mines devrait avoir un pouvoir plus grand que celui qu’on lui confie présentement. Le seul pouvoir que j’ai présentement comme maire, c’est de participer au BAPE comme n’importe quel autre citoyen.»
La coalition de municipalités souhaite également «veiller à ce que la région de la Petite-Nation conserve sa vocation de villégiature» dans un contexte où la flambée des titres miniers poursuit son cours.
Selon l’élu, le modèle actuel fait en sorte qu’il revient à l’industrie de démontrer le niveau d’acceptabilité sociale d’un projet, ce qui est inconcevable, à son avis. L’Alliance veut devenir l’interlocutrice des citoyens auprès de Québec et du promoteur.
«Si j’avais un Walmart qui voulait venir s’installer dans un village comme Chénéville et utiliser 50 % du périmètre urbain pour le faire, et ce faisant la Municipalité devait changer son usage et son zonage pour le permettre, est-ce qu’on demanderait au promoteur d’aller sonder la population pour l’acceptabilité sociale et de faire rapport au conseil municipal ou si la Municipalité elle-même se chargerait d’informer le citoyen et d’évaluer l’acceptabilité de ce projet?, demande le maire Pharand. C’est ce qu’on veut mentionner au gouvernement. Le monde municipal alentour d’un territoire convoité par les mines devrait avoir un pouvoir plus grand que celui qu’on lui confie présentement. Le seul pouvoir que j’ai présentement comme maire, c’est de participer au BAPE comme n’importe quel autre citoyen.»
La coalition de municipalités souhaite également «veiller à ce que la région de la Petite-Nation conserve sa vocation de villégiature» dans un contexte où la flambée des titres miniers poursuit son cours.
Un quintette municipal se dresse face à un géant minier
Davide Buscemi
22 décembre 2023
Cette alliance des municipalités situées au nord de la Petite Nation rassemble des populations qui sont concernées par le projet minier La Loutre du fait de l’impact de pareille exploitation sur leur qualité de vie et sur l’environnement.
Le but de pareille coalition demeure la concertation pour devenir une force politique face à la vague de prospérité du secteur minier dans notre région.
L’Alliance a pris plusieurs mois avant d’éclore. « On a travaillé dès le printemps 2023 à préparer un mémoire se conformant à la demande du ministère des Ressources naturelles et des Forêts », révèle le maire de Duhamel, David Pharand, l’un des deux porte-paroles de l’initiative.
Pour faire avancer sa cause, M. Pharand a même rencontré, en 2021, le prédécesseur de Maïté Blanchette Vézina, Jonatan Julien qui était le ministre des Ressources naturelles et des Forêts. La rencontre s’était faite par l’intermédiaire de Mathieu Lacombe.
Malheureusement, David Pharand n’en a tiré aucun profit. « Je suis ressorti de cette rencontre avec beaucoup de frustration. M. Julien a discrédité notre mouvement. Je n’ai vraiment pas apprécié », avoue-t-il.
Le maire duhamellois se déclare satisfait de cette Alliance, lui qui considère avoir, au début, « prêché seul dans le désert » dans ce dossier.
La lettre
Les maires des cinq municipalités ont signé une lettre de déclaration de la création de l’Alliance. La missive décrit le contexte et les raisons qui ont abouti à cette union ainsi que les objectifs et les engagements de l’Alliance.
En guise de soutien, l’Alliance entend engager un spécialiste. M. Pharand précise que plusieurs profils sont envisagés, mais rien de décidé, pour l’heure.
Ce groupement se positionne tel un porte-voix citoyen et inclusif auprès du gouvernement et du promoteur minier sous l’aspect d’une démarche démocratique mesurant l’acceptabilité sociale du projet La Loutre. L’Alliance rappelle l’engagement de François Legault : « il n’y aura pas de mine sans acceptabilité sociale ».
Ce front commun municipal insiste sur le fait que soit transmise toute l’information nécessaire à Québec et à l’entourage du premier ministre. La finalité consiste en la conclusion : le milieu souhaite-t-il ou pas ce projet ? Le gouvernement québécois devra, ensuite, trancher eu égard aux éléments recueillis grâce à l’Alliance.
Lieu de villégiature
Les membres de la coalition soulignent la vocation de villégiature de Petite Nation, notamment Lac-Simon et Duhamel. Et pour maintenir une qualité de vie équivalent pour les villégiateurs, elle compte bien défendre son territoire face au projet minier, notamment la qualité de l’eau, la biodiversité et la protection des terres publiques adjacentes aux terrains municipaux.
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