mardi 13 avril 2021

Une Pétition pour la Préservation du Lodge du Lac-Simon

Une pétition pour la préservation du Lodge du Lac-Simon au Centre touristique du Lac-Simon à Duhamel

Une pétition pour la préservation du Lodge du Lac-Simon
13 avril 2021 

 

Une pétition a été lancée sur internet pour inviter la Sépaq à ne pas démolir le Lodge du Lac-Simon qui est au Centre touristique du Lac-Simon à Duhamel.

Nathalie Tremblay est derrière cette démarche. Elle travaille le dossier depuis plusieurs mois alors que les possibilités de démolition de cette bâtisse se font de plus en plus fortes.

Le Lodge du Lac-Simon est présentement inutilisé puisque de l’amiante et du plomb ont été trouvés à l’intérieur en 2019. La Sépaq a donc fermé l’accès pour des raisons de sécurité.

C’est aussi ce qui amène des questions sur le futur de cette bâtisse. La Sépaq, qui est un organisme gouvernemental, se doit de décider si elle fait les travaux pour la remise en état de la bâtisse ou si elle est démolie pour construire autre chose.

Nathalie Tremblay souhaite que ce soit la première option qui soit retenue. Pour elle, le bâtiment, même s’il n’a pas de citation patrimoniale, a une valeur patrimoniale pour toute la région qui doit être prise en compte.

C’est ce qu’elle a voulu mettre de l’avant avec ses démarches. «Les décisions se prennent à Québec. Je voulais m’assurer qu’ils prennent en considération le côté patrimonial. Pas juste y aller avec le budget et dire que ça coûte trop cher.»

«Sans les démarches qu’on fait, je ne pense pas que la valeur patrimoniale était prise en compte.»

Duhamel

Le maire de Duhamel, David Pharand croit lui aussi que l’édifice a une valeur patrimoniale qui dépasse les critères du gouvernement. Il représente l’histoire de la coupe du bois dans la région.

«Pour moi, la question n’est pas de dire : est-ce que le bâtiment est cité ou est-ce qu’il rencontre les critères? Mais plutôt dire : est-ce qu’on peut appliquer des règles plus souples. Est-ce que ce bâtiment-là mérite d’être démoli et reconstruit plutôt que d’être sauvegardé ?»

Ce dernier souligne que les discussions vont bien avec la Sépaq. «J’ai eu des discussions avec eux. Ils sont bien conscients de leur responsabilité de citoyens corporatifs. Ils sont conscients de leur responsabilité. Ils travaillent fort à trouver une solution.»

Une étude plus détaillée est en cours pour tenter de confirmer cet aspect patrimonial, affirme M. Pharand. «L’étude qu’ils sont en train de faire va nous amener des réponses bien documentées pour la prise de décision. Ce n’est pas une décision facile.»

«Je m’attends, avant que la Sépaq prenne une décision, qu’ils vont respecter l’engagement qu’ils ont pris d’impliquer et informer le milieu dans cette prise de décision, ajoute-t-il. L’important c’est qu’on ait toute l’information et qu’on ait la chance de l’influencer.

Sépaq

Du côté de la Sépaq, on a répondu à notre demande d’entrevue par courriel. Affirmant qu’aucune décision n’est prise, on indique que «la Sépaq partage avec plusieurs membres de la communauté un fort sentiment d’attachement à l’endroit du Lodge du Lac-Simon».

L’organisme confirme aussi avoir mandaté une firme «afin de vérifier si, au-delà de la structure au sens stricte, le rôle rassembleur tenu dans la région par le Lodge à travers les décennies lui confère une valeur particulière sur le plan du patrimoine humain». Aucun échéancier n’est disponible pour le dépôt de cette nouvelle étude.

Une nouvelle analyse des coûts a aussi été demandée alors que les premières estimées prévoient que le coût de restauration pourrait «plus que doubler» en raison de l’amiante.

«La valeur du bâtiment en termes de patrimoine bâti et humain est primordiale dans l’appréciation des coûts de restauration que la Sépaq peut justifier à titre de gestionnaire public rigoureux.»

www.change.org/p/sepaq-protéger-le-lodge-du-lac-simon-bâtiment-faisant-partie-du-patrimoine-de-duhamel

 

À la rescousse du Lodge du lac Simon
Benoit Sabourin
13 avril 2021

Une véritable mobilisation citoyenne est en cours dans le nord de la Petite-Nation afin de sauver le Lodge du Centre touristique du Lac-Simon, un bâtiment à forte valeur historique situé à Duhamel qui est menacé de démolition par la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq).

Une pétition réclamant à la Sépaq « un moratoire sur toutes décisions impliquant la démolition de l’immeuble » avait récolté, en date de vendredi matin, plus de 770 noms. Le document circule en ligne depuis le mois de novembre dernier. C’est que le Lodge du Centre touristique du Lac-Simon, qui a été construit dans les années 1940 et qui servait à l’époque d’auberge et de salle de réception pour les dirigeants de l’entreprise Singer, fait l’objet d’une étude de coûts de la part de la Sépaq.

Dans l’histoire moderne, l’endroit était utilisé quatre mois par année par la Sépaq jusqu’en 2019. On y retrouvait un dortoir pour les employés du Centre touristique du Lac-Simon, une salle commune d’activités, un local pour projeter des films, des bureaux, une buanderie et des salles de bain. 

« En 2019, des études ont démontré une présence importante et insoupçonnée d’amiante et de plomb dans le bâtiment. Le Lodge n’est donc plus utilisé depuis ce moment en raison des risques posés à la santé. Selon les premières estimations, la décontamination du bâtiment ferait plus que doubler le coût de sa restauration », a expliqué par voie de courriel au Droit le porte-parole de la Sépaq, Simon Boivin.

La Sépaq est toujours en réflexion à savoir si le chalet en bois sera restauré ou démoli. C’est en apprenant cette information que Nathalie Tremblay a fait le saut. L’instigatrice de la pétition et du mouvement citoyen derrière la sauvegarde du Lodge du lac Simon ne peut pas concevoir que le paysage de Duhamel puisse perdre un pan aussi important de son patrimoine bâti, elle dont l’arrière grand-père, Alexandre Tremblay, a été l’un des fondateurs du village. 

« Il faut conserver le Lodge tel quel, clame Mme Tremblay. Ce bâtiment représente le début de la colonisation et toute l’histoire des chantiers du bois, des bûcherons, de la Singer et de tous ces grands boss anglophones. À Duhamel, au début, il y avait quatre ou cinq maisons et c’était toutes des maisons de foreman qui avaient été bâties par la compagnie Singer. Ça fait partie de l’essor du village. L’entreprise venait chercher le merisier ici pour fabriquer des moulins à coudre. Le Lodge, c’est une partie importante de notre histoire. »

Éviter de répéter les erreurs du passé

Trop souvent, souligne Mme Tremblay, des édifices avec un certain cachet patrimonial et gérés par la Sépaq ont passé sous le pic des démolisseurs. C’est pour cette raison que cette dernière, aidée par sa sœur Roselyne et son amie Brigitte Fournier, ont décidé de prendre de front le dossier et de mobiliser la communauté.

« Quand on regarde ce qui s’est produit dans le passé, c’était important de réagir. Il ne reste plus beaucoup de bâtiments patrimoniaux dans la municipalité. Tout a été démoli. Dans le Parc Papineau-Labelle, des gens avaient fait des pressions pour éviter que le Chalet de l’hôte soit démoli, mais il a été rasé. Nous avons aussi perdu la maison blanche en haut de la plage du lac Simon, qui était aussi la propriété à l’époque de la Singer. »

 

Il est temps, selon Mme Tremblay, que la Sépaq fasse amende honorable avec le Lodge du Centre touristique du Lac-Simon.

« Les gens ici sont un peu aigris parce que la Sépaq à Duhamel a été longtemps la vache à lait des autres centres touristiques au Québec qui fonctionnaient moins bien. L’argent rentre facilement au lac Simon et est réinvesti ailleurs, mais ici, on nous néglige. On a laissé aller le Lodge. Pendant longtemps, on a laissé le bâtiment à l’abandon. Je pense qu’on nous doit bien ça. »

En plus de la pétition qu’elle continue de faire circuler sur www.change.org, Mme Tremblay a interpellé la ministre de la Culture et des Communications du Québec, Nathalie de Roy, de même que le député de Papineau et ministre responsable de l’Outaouais, Mathieu Lacombe, pour demander leur appui.

« La Sépaq doit donner l’exemple »

Le maire de Duhamel, David Pharand, a bon espoir que la Sépaq tiendra compte du pouls de la population lorsque viendra le temps de trancher dans le dossier du Lodge. La municipalité doit maintenir ses acquis en termes de patrimoine bâti, plaide le premier magistrat. 

Au début 2019, Duhamel a perdu le « Kariza », cette bâtisse qui était située à l’intersection de la route 321 et de la rue Principale et qui datait de 1874, rappelle-t-il. L’immeuble avait abrité au fil des décennies le bureau de poste du village et la banque provinciale, notamment, avant d’être convertie en lieu d’hébergement et en restaurant. L’édifice a finalement été réduit en poussières par son propriétaire, il y a deux ans.

« Je sens que la Sépaq est sensible à la volonté des citoyens d’avoir un mot à dire sur la façon dont on gère le patrimoine sur les terres publiques. On a perdu de beaux bâtiments dans la réserve faunique Papineau-Labelle, souvent parce qu’ils sont restés trop longtemps à l’abandon. Ce qu’on souhaite, c’est que la Sépaq prenne le temps de bien entretenir les bâtiments qui ont une valeur historique. Dans le cas du Centre touristique du Lac-Simon, la Sépaq doit donner l’exemple d’une saine gestion de ses actifs parce qu’on lui a confié cette tâche », soutient M. Pharand.

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PAS DE DÉCISION ET AUCUN ÉCHÉANCIER FIXÉ POUR LE MOMENT

À la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), on indique que l’avenir du Lodge du Centre touristique du Lac-Simon est encore indéterminé et qu’aucun échéancier n’a pour le moment été fixé quant à savoir si les lieux seront restaurés ou démolis et ensuite reconstruits.

Quoi qu’il en soit, on se défend au sein de la société d’État d’avoir négligé l’état du bâtiment. «La Sépaq accorde une grande importance à la protection du patrimoine bâti dans ses territoires et investit chaque année dans sa mise en valeur. Au fil des ans, la Sépaq a fait les travaux d’entretien nécessaires sur ce bâtiment construit au milieu des années 40. La Sépaq planifiait à terme de le restaurer entièrement», indique le porte-parole de l’organisation, Simon Boivin, dans un courriel envoyé au Droit.  

M. Boivin précise que la société d’État a consulté des «autorités et organismes compétents en la matière» afin de vérifier si le Lodge correspondait aux critères établis permettant de classer le bâtiment comme patrimonial, mais ce n’est pas le cas. 

«La Sépaq a néanmoins mandaté un organisme expert afin de vérifier si, au-delà de la structure au sens strict, le rôle rassembleur tenu dans la région par le Lodge à travers les décennies lui confère une valeur particulière sur le plan du patrimoine humain. La valeur du bâtiment en termes de patrimoines bâti et humain est primordiale dans l’appréciation des coûts de restauration que la Sépaq peut justifier à titre de gestionnaire public rigoureux», mentionne le porte-parole.

Une nouvelle analyse des coûts de restauration sera demandée par la Sépaq afin d’obtenir «la certitude que les paramètres qui serviront à la prise de décision seront solidement appuyés, particulièrement en ce qui concerne la décontamination», précise
M. Boivin.

«Quelle que soit la solution retenue – la restauration ou la reconstruction – il est certain que le futur bâtiment viendra renforcer des éléments du Lodge actuel afin de faire vivre son histoire et préserver l’esprit des lieux», ajoute le porte-parole.

 


La mobilisation pour la sauvegarde du Lodge du lac Simon gagne du terrain
Benoit Sabourin
27 avril 2021

La mobilisation visant à sauver de la démolition le Lodge du Centre touristique du Lac-Simon, à Duhamel, gagne des appuis. 

La Société d’histoire de l’Outaouais (SHO) a fait parvenir lundi une lettre à André Despatie, le directeur général des parcs nationaux et campings à la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), dans laquelle l’organisme demande au gestionnaire du Centre touristique du Lac-Simon «de restaurer et de mettre en valeur» le bâtiment qui est vacant depuis deux ans et dont l’avenir est en suspens depuis les derniers mois.

«Ce bâtiment fait partie du patrimoine de villégiature de Duhamel, de la Petite-Nation et de l’Outaouais. Il est un témoin important de l’histoire de l’Outaouais et plus particulièrement pour la Petite-Nation, Duhamel et le secteur du lac Simon. Il s’avère également un des rares bâtiments patrimoniaux de Duhamel et du lac Simon. De plus, ce lodge somptueux en bois s’avère une grande richesse architecturale. Par surcroît, il est l’un des derniers bâtiments de ce genre en Outaouais. Par ailleurs, ce magnifique lodge, qui servait autrefois d’auberge et de lieu de réception pour les dirigeants de la compagnie Singer, est l’un des derniers témoins du patrimoine bâti de cette compagnie, qui a joué un rôle très important, pendant plus de 50 ans, dans l’économie de la Petite Nation et de l’Outaouais», écrit le président de la SHO, Michel Prévost, dans la missive dont Le Droit a obtenu copie.

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