21 MUNICIPALITÉS S’OPPOSENT AU BOOM MINIER DANS LE SUD DU QUÉBEC
Duhamel, 1er août 2022 – Fort de l'appui de toutes les municipalités de la MRC Papineau ainsi que de nombreux organismes, le Regroupement de Protection des Lacs de la Petite-Nation (RPLPN) annonce une importante campagne d’affichage dans 21 municipalités de la MRC Papineau contre l'envahissement de notre territoire par l'industrie de l'exploration minière du graphite.
Au total, 50 affiches de grand format ont été installées dans 21 municipalités en Outaouais. On y retrouve le nom de ces municipalités suivi du message : « Incompatible à l'activité minière ».
Pour Louis St-Hilaire, porte-parole du Regroupement, « On assiste actuellement à l'équivalent d'une ruée vers l'or dans Papineau. Ce que les compagnies recherchent c’est du graphite, un minerai dit d'avenir, qui est abondant dans notre région ainsi que dans les Laurentides et dans Lanaudière. On assiste actuellement à une prolifération de nouveaux "claims" ainsi qu’à du forage intensif. L’exploitation de ce minerai se fait par le biais de mines à ciel ouvert de très grandes dimensions qui ont un impact majeur sur l'environnement, le territoire et ceux qui l'habitent. Les risques de "destruction durable" sont nombreux ».
Benoit Lauzon, Préfet de la MRC de Papineau : « Nos citoyens sont très attachés à notre territoire, parsemé de lacs et cours d'eau exceptionnels. On entend très clairement leur message et nous le partageons : dans les règles actuelles du gouvernement, notre MRC est incompatible à l'activité minière ».
David Pharand, maire de Duhamel : « Le gouvernement du Québec et l'industrie minière font beaucoup de publicité sur les minéraux d'avenir. Mais dans ce dossier, c’est aussi de notre avenir dont il est question et on aimerait avoir un mot à dire sur le sujet. Pour l'instant, on n’a aucune écoute du gouvernement et on craint de devenir une région sacrifiée. On a d'autres plans pour notre magnifique territoire. On ne peut donc qu'être pleinement d'accord avec la campagne du Regroupement et affirmer que notre municipalité est Incompatible à l'activité minière ».
Le Regroupement de Protection des Lacs de la Petite-Nation annonce aussi le lancement de son site Web que vous pouvez trouver sous l'adresse protectionpetitenation.com
« Nous entrons maintenant dans l'ère des minéraux. Dans le sud du Québec, très peu de gens connaissent l'impact que l'exploitation minière peut avoir sur un territoire, particulièrement lorsqu’il s'agit de mines à ciel ouvert. Vous trouverez sur notre site internet une grande quantité d'informations sur la situation de l'exploration minière dans notre région mais aussi sur plusieurs autres volets de ce dossier qui, qu'on le veuille ou non, fait désormais partie de la vie des citoyens du sud du Québec », indique Louis St-Hilaire.
– 30 –
Regroupement de Protection des Lacs de la Petite-Nation : Site Web | Facebook |
Louis St-Hilaire, Porte-parole RPLPN, 514-591-9167 info@protectionpetitenation.com
Benoit Lauzon, Préfet MRC Papineau, 819-209-3937, préfet@mrc-papineau.com
David Pharand, Maire Duhamel, 819-981-0308, d.pharand@municipalite.duhamel.qc.ca
Me Rodrigue Turgeon, Coalition Québec Meilleure mine, 819-444-9226 ; rodrigue@miningwatch.ca
**********
La Presse
Dès lundi, le slogan « Incompatible avec l’activité minière » sera placardé dans 21 municipalités de la MRC de Papineau, en Outaouais, en appui au Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation (RPLPN), qui mène la charge.
« C’est un rouleau compresseur qui va passer sur le sud du Québec. Il faut réglementer avant que le rouleau écrase tout », alerte Louis St-Hilaire, porte-parole du RPLPN.
« Le rouleau compresseur », c’est l’exploration minière liée au graphite.
Ce minerai — essentiel pour fabriquer les batteries de voitures électriques — est indispensable dans la course à l’électrification de Québec.
À Saint-Michel-des-Saints, dans Lanaudière, la mine à ciel ouvert de la société Nouveau Monde Graphite, dont la construction a été lancée à l’été 2021, tirera bientôt des ressources du sol.
Un autre projet de mine de graphite, La Loutre, situé entre Duhamel et Lac-des-Plages, est à l’étape des forages d’exploration.
Louis St-Hilaire dénonce ce qu’il nomme « la ruée vers l’or dans Papineau », dont le sous-sol, comme ailleurs en Outaouais, est riche du précieux minerai.
« Le projet de mine dans notre coin est entouré de lacs et d’immenses milieux humides », déplore M. St-Hilaire.
Le préfet de la MRC de Papineau, Benoit Lauzon, ajoute sa voix à la sienne : « Nos citoyens sont très attachés à notre territoire, parsemé de lacs et de cours d’eau exceptionnels. On entend très clairement leur message et nous le partageons : selon les règles actuelles du gouvernement, notre région est incompatible avec l’activité minière », a-t-il réagi dans un communiqué.
En plus de la destruction de milieux naturels, les municipalités redoutent les impacts d’un projet d’une telle envergure sur la qualité de vie des résidants.
« Notre population ne souhaite pas voir d’activité minière à 200 mètres de leur lac », lance le maire de Duhamel, David Pharand, en entrevue avec La Presse.
« Ce sont des territoires qui sont destinés aux loisirs, à la vie au grand air. Les gens ne s’attendent pas à retrouver un parc industriel de plusieurs kilomètres de long », ajoute Louis St-Hilaire.
Professeur émérite en ressources minérales à l’UQAM, Michel Jébrak n’est pas surpris que des municipalités montent au créneau contre ces projets miniers.
« Ce type d’action est la norme dans l’industrie minérale », constate le spécialiste de l’exploration minière.
Or, la transition énergétique ne peut se faire sans ressources minérales.
[Les ressources minérales] seront toujours exploitées quelque part. Et dans ce quelque part, il y aura toujours des répercussions.
Michel Jébrak, professeur émérite en ressources minérales à l’UQAM
Néanmoins, dit-il, « c’est un enjeu de responsabilité politique collective où les entreprises ne constituent qu’un des aspects de la décision ».
Louis St-Hilaire tient à le souligner : la campagne ne s’oppose pas à l’électrification des transports, tout au contraire.
« Mais la façon dont c’est fait présentement, on fait ça avec des lois du passé. […] Il faut réglementer. Il faut protéger nos cours d’eau », plaide-t-il.
Un feu vert controversé
Quand M. St-Hilaire regarde ce qui se passe autour de l’Outaouais, il redoute le pire.
Le site minier de Nouveau Monde Graphite — qui doit devenir la plus grande mine de graphite de l’Occident à terme — continue de diviser la communauté.
C’est que le projet avait obtenu le feu vert de Québec en 2021, malgré le fait que certaines études environnementales n’avaient pas encore été complétées.
En juin dernier, Le Devoir a rapporté que des citoyens avaient entrepris d’effectuer eux-mêmes des tests sur plusieurs cours d’eau à proximité du site, craignant la présence de rejets acides et de résidus miniers.
Pour Louis St-Hilaire, c’est un exemple qui montre clairement « qu’on ne peut pas faire vraiment confiance au gouvernement ».
« Quand on a parlé [au ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles], il nous a écoutés, mais on ne sent pas qu’il veut changer quoi que ce soit là-dedans. Il y a un laisser-faire du côté du gouvernement. C’est pratiquement une complicité », dénonce le porte-parole du RPLPN.
Multiplication des titres miniers
Ce qui préoccupe aussi les municipalités, c’est la « multiplication » des claims (titres miniers d’exploration), affirme Louis St-Hilaire.
Car le titulaire d’un claim a le droit exclusif de chercher des substances minérales sur le terrain du domaine de l’État qui en fait l’objet, et ce, pour une période de deux ans.
« Dans notre municipalité, j’ai zéro claim, mais je vois l’ensemble du portrait dans l’Outaouais, Lanaudière, les Laurentides et je vois le problème grimper. Je crains que dès qu’on a un potentiel minier, les claims se multiplient à grande échelle, ce qui crée une inquiétude », dit David Pharand.
Pour se préparer à l’arrivée de l’industrie minière, le maire de Duhamel presse Québec d’accorder un plus grand pouvoir aux MRC.
« Laissez-nous les outils pour qu’on puisse cohabiter avec les mines », plaide-t-il.
**********
Une vingtaine de municipalités de la MRC de Papineau, en Outaouais, lancent une campagne d’affichage pour s’opposer aux projets d’exploitation minière du graphite sur leur territoire.
Le Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation (RPLPN) a déployé 50 affiches à travers ses municipalités, lançant le message que chacune d’elles est incompatible à l’activité minière
.
En entrevue avec Radio-Canada, le porte-parole du Regroupement, Louis St-Hilaire, dénonce un far west
et une ruée vers l’or dans Papineau
, une région riche en graphite, minerai essentiel dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques.
Louis St-Hilaire est porte-parole du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation.
L’exploitation de ce minerai se fait par le biais de mines à ciel ouvert de très grandes dimensions qui ont un impact majeur sur l’environnement, le territoire et ceux qui l’habitent. Les risques de ''destruction durable'' sont nombreux, écrit le porte-parole dans un communiqué publié lundi.
Le projet La Loutre vise à extraire 100 000 tonnes de concentré de graphite par année sur un terrain situé à 5 km à l’est de Duhamel et 30 km au sud-ouest de Mont-Tremblant.
L’entreprise qui pilote le projet, Lomiko Metals, mène actuellement des études d’exploration de base dans le secteur.
Le terrain exploré par l'entreprise minière est situé à 5 km de Duhamel, entre plusieurs lacs habités.
C’est le cas du préfet de la MRC de Papineau, Benoît Lauzon. Dans les règles actuelles du gouvernement, notre MRC est incompatible à l’activité minière, écrit le préfet dans le communiqué du RPLPN
En entrevue, il dit vouloir défendre les citoyens, qu’ils habitent en milieu urbain ou rural.
[Sous les lois actuelles,] on est capables de bien protéger nos périmètres urbains. Par contre, on n’est pas capables de bien protéger les villégiateurs, nos lacs, nos rivières, nos cours d’eau. Ce ne sont pas les mêmes règles, explique le préfet.
Le maire de Duhamel, David Pharand, s’inquiète aussi des répercussions du projet sur sa municipalité.
Pour l’instant, on n’a aucune écoute du gouvernement et on craint de devenir une région sacrifiée, souligne-t-il.
Celui-ci demande à Québec d’accorder plus de pouvoir décisionnel aux MRC. On souhaite
voir l’implantation d’activité minière sur notre territoire, mais on aimerait avoir notre mot à dire à savoir où est-ce qu’on va les placer pour éviter qu’il y ait conflit d’usage avec les autres activités économiques de notre région, ajoute le maire.
Plusieurs affiches comme celle-ci ont été déployées dans des municipalités de la MRC de Papineau.
Le maire de Lac-des-plages, Richard Jean, s’inquiète des effets environnementaux de ces projets miniers.
On n’a pas beaucoup d'écoute de la part du gouvernement. C’est une question de gros sous
, déplore l’élu. La décision va dépendre du [gouvernement], si on va vers l’économie, ou si on va vers la protection de l’environnement. C’est eux qui vont décider, on n’a pas grand-chose à dire.
M. Jean espère que cet enjeu fera partie des discussions lors des prochaines élections provinciales cet automne.
La population invitée à poser ses questions à Lomiko Metals
L’entreprise Lomiko Metals dit être à un stade très précoce
de ses projets et à des années de la construction
.
Nous croyons en la création d’un impact positif net sur la communauté et en notre engagement avec la communauté en tant qu’opérateur de choix dans la région
, écrit l'entreprise dans une déclaration envoyée à Radio-Canada. Nous avons tous un rôle à jouer dans la mise en place d’une stratégie de réussite climatique pour le Québec et le Canada et Lomiko souhaite tendre la main aux membres concernés de la communauté.
Elle invite ainsi la communauté à la contacter par courriel pour lui poser ses questions directement.
Lomiko Metals encourage également la population à soumettre ses commentaires d’ici le 15 septembre au document de travail du gouvernement fédéral en vue de la publication de sa Stratégie canadienne sur les minéraux critiques.
Protection presque nulle
de l’environnement
Papineau, c’est un lieu très très riche en cours d’eau. Et la protection n’est pas loin de nulle part
, explique M. St-Hilaire.
Le porte-parole estime que très peu de règles protègent le territoire de Papineau. C’est pratiquement le far west,l’application de la Loi sur les mines, qui date de plus de 150 ans.
En décembre, le Regroupement avait déposé un mémoire pour que soient modifiés les règlements de la Loi sur les mines. C’est toujours le souhait du regroupement aujourd’hui.
Le Regroupement dit avoir rencontré le ministre responsable de la région de l’Outaouais et député de Papineau, Mathieu Lacombe, ainsi que le ministre des Ressources naturelles, Jonatan Julien, et le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.
Au-delà de l’écoute, il n’y a pas de réponse. Ce qu’on sent, c’est qu’il n’y a aucune volonté de changer quoi que ce soit
, ajoute M. St-Hilaire.
**********
Lancée par le Regroupement de Protection des Lacs de la Petite-Nation (RPLPN), cette nouvelle campagne va voir l’apparition de 50 panneaux dans 21 municipalités de la MRC. Les panneaux indiquent que la municipalité est «incompatible à l’activité minière».
«Les règles des TIAM, ce n’est pas sur mesure pour une région comme la nôtre. C’est fait pour le Grand Nord», explique le porte-parole du regroupement, Louis St-Hilaire.
Les Tiam (territoires incompatibles avec l’activité minière), ce sont des emplacements que les MRC peuvent cibler dans leur schéma d’aménagement où il est interdit de faire de l’activité minière. Toutefois, ces emplacements doivent être approuvés par le gouvernement du Québec.
Depuis plusieurs années, le gouvernement et la MRC de Papineau n’arrivent pas à s’entendre sur ces territoires, puisque les deux n’ont pas la même vision. La MRC de Papineau souhaite notamment la protection complète autour des lacs et cours d’eau de même que du territoire agricole, mais le gouvernement s’oppose à cette protection complète.
La MRC de Papineau est un endroit ciblé par plusieurs compagnies en raison de la présence du graphite dans le sol. Ce minerai devient de plus en plus important avec l’électrification des transports, entre autres, puisqu’il entre dans la composition des batteries.
Faire connaitre le dossier
Pour Louis St-Hilaire, cette nouvelle campagne vise à poursuivre les efforts faits depuis près de quatre ans pour mettre ce dossier à l’avant-plan et sensibiliser les gens face à cette question. «La sensibilisation, il faut que l’on continue de le faire. C’est un outil de sensibilisation puissant.»
Ce dernier rappelle que l’activité minière n’est pas un sujet très fréquent dans le Sud du Québec et c’est pourquoi les gens connaissent peu l’impact de ces mines et qu’ils sont moins sensibiliser aux enjeux, croit-il.
Il souhaite donc que ces affiches permettront de mettre en lumière cette question et amèneront les gens à questionner. Surtout avec la campagne électorale qui s’en vient. «On va vouloir que les candidats se prononcent là-dessus», affirme M. St-Hilaire.
Par ailleurs, le regroupement a profité de cette campagne d’affiche pour lancer un nouveau site Internet https://protectionpetitenation.com .
2 août 2022
Le Droit
L'initiative du Regroupement de Protection des Lacs de la Petite-Nation (RPLPN), appuyée non seulement par la MRC mais également des organismes et des gens d'affaires, risque de ne pas passer inaperçue puisqu'une centaine d'affiches de grand format ont été installées dans les dernières heures dans 21 municipalités, de Chénéville à Duhamel en passant par Lac-des-Plages, Notre-Dame-de-la-Salette ou Ripon. Sur chacune d'entre elles, on y a inscrit le nom de la municipalité et au-dessous le slogan «Incompatible à l'activité minière».
Précisant d'emblée que l'objectif premier n'est pas de s'opposer au développement minier à proprement parler mais plutôt aux règles actuelles qui l'encadrent et aux impacts potentiels sur les milieux habités et l'environnement, le porte-parole du RPLPN, Louis St-Hilaire, affirme qu'on assiste en ce moment à «l'équivalent d'une ruée vers l'or» dans Papineau, territoire de 3300 kilomètres carrés où se succèdent lacs, terres agricoles et espaces de villégiature.
Des voyants au rouge
Un peu partout sur le territoire, le forage intensif et les droits de recherche, mieux connus sous l'appellation «claims», se multiplient, ce qui en inquiète plusieurs, qui déplorent du même coup le silence de Québec à ce sujet, malgré quelques rencontres au fil des mois avec le ministre responsable de l'Outaouais, Mathieu Lacombe, et le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Julien.
«Il y a une grosse tendance à vouloir exploiter le graphite entre autres pour les batteries de véhicules automobiles, il y a un projet (minier) qui avance considérablement en plein cœur de notre paradis de plein air, entre les lacs Gagnon, Simon et des Plages. On est une zone où il y a beaucoup de graphite dans le sol, ça se rend jusque dans les Laurentides et Lanaudière. Généralement, les citoyens ne sont pas au courant de ça, mais dans Papineau, on sonne les cloches là-dessus depuis déjà quatre ans. On a graduellement sensibilisé toute la région. [...] Les règles pour pouvoir réclamer des claims sont absolument dangereuses pour l'environnement, la biodiversité, les populations. On utilise les mêmes (lois) que dans le Grand Nord ou à la Baie-James», explique M. St-Hilaire.
Un sondage Léger commandé par la Coalition Pour que le Québec ait meilleure mine, dont les résultats ont été dévoilés mardi, révèle entre autres que 76% de Québécois croient que tout projet minier devrait être interdit dans les zones touristiques ou de villégiature. Près de quatre personnes sur cinq (79%) estiment aussi qu'il faut prioriser santé et environnement même si cela implique que certains projets miniers devront cesser leurs opérations.
En Outaouais, M. St-Hilaire parle cette fois «d'une mobilisation comme il n'y en a peu» et «d'appuis qui dépassent ce qu'on voit habituellement dans de tels mouvements». Un site web a notamment été lancé.
Et même si le gouvernement Legault a eu une oreille attentive lors de discussions, on a l'impression que les actions ne suivent pas.
«Ce qu'on sait de bonnes sources à la suite de nos rencontres avec le volet politique, c'est qu'il n'y a pas de volonté de changer les règles de protection des milieux. C'est vraiment le silence radio une fois rendu à Québec. On ne sent pas que ce soit va changer. Avec l'électrification, c'est tout le sud du Québec qui pourrait devenir une région minière avec ce qu'on appelle les minéraux d'avenir comme le graphite. Sauf qu'avec des lois qui datent du Far West, je pense que la province se lance là-dedans aveuglément. Il y a des endroits (pour exploiter des mines) où il y aurait beaucoup moins d'impacts, mais l'argent est investi ici car il y a déjà des routes, de l'électricité. Pour eux, c'est plus rentable que d'aller chercher un gisement à 350 km de Baie-Comeau», lance-t-il.
À neuf semaines du scrutin, le regroupement citoyen espère que cet enjeu se retrouvera en campagne électorale puis suscitera débats et engagements de la part des partis au niveau régional comme provincial.
«Pas les outils nécessaires»
Le préfet de la MRC Papineau, Benoit Lauzon, continue d'appuyer les citoyens dans cette croisade.
«On n'a pas les outils nécessaires pour s'assurer de bien protéger notre territoire. Cette loi est unique pour tout le Québec mais on sait que l'Abitibi, la Côte-Nord, l'Estrie, l'Outaouais, ce n'est pas pareil. On a un historique de développement touristique. Pour nous, c'est important de protéger nos villégiateurs, nos touristes, nos lacs, etc. Présentement, la loi stipule qu'une mine ne peut s'installer à moins de 1000 mètres d'une ville, d'une municipalité ou encore à moins de 500 mètres d'un lac où il y a des habitations, mais l'autre côté du lac, on n'est pas capable de le protéger. C'est évident que nous ne sommes pas contre les mines, on en veut sur le territoire, mais c'est comme un parc industriel: on n'installe pas ça en plein centre-ville», dit-il.
Celui qui est maire de Thurso se désole lui aussi du peu d'écoute du gouvernement et indique que le ministre Julien a beau répéter qu'on souhaite que chaque projet ait une acceptabilité sociale, «ça fait un an qu'on lui envoie des messages qui demeurent sans réponse».
«Il y a des enjeux pour la région. Dans la MRC des Collines, L'Ange-Gardien est claimée (droits de recherche) presque au complet. [...] Ce qui serait acceptable comme mesure, ce serait d'avoir un BAPE (des consultations du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement) pour tout projet. Des projets de mines qui peuvent s'installer sans consultation publique, ça n'a aucun sens. En ce moment, c'est la quantité de minerai recueilli qui dicte s'il y en a ou pas, alors comme l'industrie connaît bien la règle, tout ce qui est déposé comme projet est juste sous le seuil», affirme M. Lauzon.
Tout à fait conscient que le graphite et d'autres minéraux intimement liés à l'électrification seront de plus en plus prisés, ce dernier croit que l'État doit en même temps trouver un juste équilibre pour donner aux autorités locales le pouvoir de protéger les cours d'eau, les milieux agricoles et les périmètres urbains.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire