mercredi 25 janvier 2023

Hausse du nombre de claims miniers: Une nouvelle coalition demande un moratoire !

  NON à la mine La Loutre de Lomiko !  


Hausse du nombre de claims miniers: Une nouvelle coalition demande un moratoire
25 janvier 2023
La Presse

L’opposition au boom des titres miniers dans le sud du Québec prend de l’ampleur. Une nouvelle coalition regroupant des associations pour la protection de lacs demande à son tour au gouvernement Legault de décréter un moratoire sur l’attribution de claims miniers, en forte hausse dans plusieurs régions.

La Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière ou coalition QLAIM sera lancée officiellement ce mercredi, a appris La Presse. Celle-ci regroupe déjà près de 75 associations pour la protection de lacs, dont plusieurs dans les Laurentides, en Outaouais et dans Lanaudière.

Dans ces trois régions, le nombre de claims miniers a augmenté considérablement au cours des deux dernières années, selon une compilation réalisée par la coalition Québec meilleure mine. Selon l’organisme, le prix élevé de l’or et la demande grandissante pour des minéraux comme le graphite et le lithium seraient à l’origine de cette hausse du nombre de titres miniers.

Un claim minier est un droit exclusif permettant de vérifier la présence de minerai sur un territoire de 160 000 mètres carrés. Pour moins de 100 $, l’acquisition d’un claim se fait en quelques minutes seulement par l’entremise de la plateforme de gestion des titres miniers (GESTIM) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts.

Il y a une accélération du nombre de claims partout. Et si on ne fait pas un moratoire dès le début, ça va encore augmenter.

Louis St-Hilaire, porte-parole de la coalition QLAIM

La coalition QLAIM regroupe déjà des associations de plusieurs lacs d’importance dans leur région respective, dont le lac Tremblant (Laurentides), le lac Simon (Outaouais) et le lac Taureau (Lanaudière).

L’idée d’une coalition a pris forme quelques jours avant Noël, explique M. St-Hilaire. En quelques semaines, près de 75 associations pour la protection de lacs ont accepté de rejoindre la coalition QLAIM. « Je pense qu’on en aura encore plus [au sein de la coalition] quand ça sera connu », dit-il. Louis St-Hilaire estime qu’il y a environ 500 associations de ce genre au Québec.

Selon les calculs de la coalition Québec meilleure mine, un peu plus de 267 000 claims miniers étaient inscrits au registre GESTIM à la fin de l’année 2022. Si 1 % d’entre eux se concrétisent en projets miniers, « c’est beaucoup de mines », avance Louis St-Hilaire.

« Les citoyens sont-ils prêts à ça ? Un projet minier, ça transforme une région. Les gens devraient pouvoir se prononcer sur le développement de leur région », ajoute-t-il, précisant que beaucoup de citoyens s’inquiètent pour la qualité de l’eau et la qualité de vie avec cette hausse du nombre de claims miniers.

« Un message fort »

Benoit Lauzon, maire de Thurso et préfet de la MRC de Papineau, en Outaouais, se réjouit de l’arrivée de la coalition QLAIM. « Les villes, les MRC et les communautés s’unissent pour avoir un message fort », lance-t-il.

Un message que le monde municipal entend bien faire passer au cours d’un forum qui se tiendra à Gatineau jeudi. Organisé par l’Union des municipalités du Québec, à l’initiative de Benoit Lauzon, l’évènement a pour titreIntégration des activités minières : acceptabilité sociale et cohabitation.

À ce jour, 209 municipalités représentant un peu plus d’un million de personnes demandent des pouvoirs supplémentaires au gouvernement du Québec pour mieux encadrer cet engouement pour le sous-sol du Québec. Elles demandent entre autres qu’on mette fin à la préséance de laLoi sur les minesen matière d’aménagement du territoire.

L’article 246 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme dit en effet qu’« aucune disposition de la présente loi, d’un plan métropolitain, d’un schéma, d’un règlement ou d’une résolution de contrôle intérimaire ou d’un règlement de zonage, de lotissement ou de construction ne peut avoir pour effet d’empêcher la désignation sur carte d’un claim, l’exploration, la recherche, la mise en valeur ou l’exploitation de substances minérales faites conformément à laLoi sur les mines».

On est un gouvernement de proximité, on connaît bien nos territoires, qu’on nous donne les pouvoirs pour les gérer. C’est une loi [la Loi sur les mines] qui est vieille, qui doit être revue avec les enjeux actuels.

Benoit Lauzon, maire de Thurso et préfet de la MRC de Papineau

La législation prévoit notamment que des travaux d’exploration ne peuvent être menés à moins de 1000 mètres du périmètre urbain. « Pour les lacs où il y a des habitations, ça tombe à 600 mètres. On veut le même 1000 mètres pour protéger les lacs qui sont notre richesse », illustre le préfet de la MRC de Papineau et administrateur de l’UMQ.

La directrice générale de l’Association de l’exploration minière du Québec, Valérie Filion, n’est pas de cet avis. « La loi a été sanctionnée en 2013. Ça marche bien, selon nos membres », dit-elle.

Selon MmeFilion, « le défi de la cohabitation [avec l’industrie minière] est beaucoup plus intéressant que d’exclure des territoires ». « L’important, c’est de se parler, ajoute-t-elle. On a tout ce qu’il faut dans la loi pour rassurer les gens. »


Le mouvement québécois pour un moratoire sur les claims miniers s’agrandit
25 janvier 2023

Une nouvelle coalition qui regroupe 75 associations de protection de lacs du Québec demande un moratoire sur les claims miniers et réclame des changements à la loi afin de protéger les cours d'eau et les milieux naturels.

La Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l'activité minière, ou la Coalition QLAIM, joint sa voix à un nombre grandissant de municipalités qui s'inquiètent du boom minier causé par la demande pour les minéraux critiques comme le lithium et le graphite, utilisés dans la fabrication de véhicules électriques.

Il faut un moratoire sur les claims miniers, les municipalités sont d'accord avec ça, des MRC, les groupes environnementaux se sont joints à ces demandes. Alors il y a une grosse mobilisation, là, et le gouvernement est obligé de répondre, a indiqué Louis St-Hilaire, porte-parole de la Coalition QLAIM et président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, des cours d'eau situés entre la région des Laurentides et celle de l'Outaouais.

La Coalition fait valoir que le nombre de claims miniers a doublé, même quadruplé, dans certaines régions du Québec depuis 2020.

Selon une carte mise à jour au mois de décembre 2022 par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts, on compte 267 420 titres miniers actifs, ou claims, dans la province.

Les claims permettent à une entreprise d'avoir le droit exclusif d'explorer le sol. 

Même si la grande majorité des claims n'aboutissent pas au stade d'exploitation minière, la Coalition s'insurge contre la facilité avec laquelle la loi permet l'octroi de titres miniers aux entreprises, particulièrement près des lacs. 

Je vous donne un exemple, aucune mine ne peut s'installer à moins de 1000 mètres d'un périmètre urbain, mais sur le bord d'un lac qui est habité, c'est 600 mètres, alors on protège moins les lacs habités que les périmètres urbains, a expliqué Louis St-Hilaire, en ajoutant que pour les lacs qui ne sont pas habités, alors là, il n'y a aucune restriction pour les claims miniers et c'est une des choses qui doivent changer.

Abolition de l'article 246

La Coalition QLAIM demande d'abolir la préséance de la Loi sur les mines sur les autres lois d'aménagement du territoire.

Notre message est simple : les règles actuelles donnant à l'industrie minière une priorité quasi absolue sur le territoire doivent être modifiées. L'eau et les lacs sont encore plus critiques et stratégiques pour la vitalité des écosystèmes et des régions que les minéraux que cherchent à développer le gouvernement et l'industrie minière, a fait valoir le porte-parole de la nouvelle coalition.

Le regroupement d'organismes de protection des lacs s'oppose particulièrement à l'article 246 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.

Celui-ci stipule notamment qu'aucune disposition d'un plan métropolitain, d'un schéma, d'un règlement ou d'une résolution de contrôle intérimaire ou d'un règlement de zonage, de lotissement ou de construction ne peut avoir pour effet d'empêcher la désignation sur carte d'un claim.

De plus en plus d'organisations et de responsables réclament un changement à cette loi.

En décembre 2022, la Fédération québécoise des municipalités (FQM), qui regroupe environ 1000 municipalités, a publié un document d'une trentaine de pages demandant au gouvernement de revoir la Loi sur les mines, afin de mieux combiner les activités minières et la protection du territoire.

Avec la multiplication anticipée de projets miniers dans la foulée de l'électrification des transports, il est essentiel que le développement minier se fasse en conformité avec les objectifs du schéma d'aménagement et de développement de chaque MRC. Les décisions ne peuvent plus se prendre seulement à Québec et les communautés d'accueil devront être impliquées, peut-on lire dans l'introduction écrite par le président de la FQM, Jacques Demers, qui est également maire de Sainte-Catherine-de-Hatley.

La Coalition QLAIM et d'autres organisations comme Québec meilleure mine réclament la mise sur pied d'un groupe de travail qui serait composé de tous les acteurs impliqués, afin de réviser les orientations gouvernementales concernant l'octroi de claims miniers.

Un forum sur les activités minières

La Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l'activité minière a été lancée mercredi, à la veille du Forum des municipalités sur les activités minières et sur l'acceptabilité sociale, qui aura lieu à Gatineau.

Ce forum, qui vise à faire le point sur l'encadrement des activités minières dans les municipalités de villégiature au Québec, est organisé par l'Union des municipalités du Québec et réunira entre autres des élus, des gestionnaires municipaux et des environnementalistes.



Le mouvement pour un moratoire sur les claims miniers s’agrandit
Stéphane Blais, La Presse Canadienne
25 janvier 2023
l'Actualité

MONTRÉAL — Une nouvelle coalition qui regroupe 75 associations de protection de lacs du Québec demande un moratoire sur les claims miniers et réclame des changements à la loi afin de protéger les cours d’eau et les milieux naturels.

La Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière, ou la Coalition QLAIM, joint sa voix à un nombre grandissant de municipalités qui s’inquiètent du boom minier causé par la demande pour les minéraux critiques comme le lithium et le graphite, utilisés dans la fabrication de véhicules électriques.

«Il faut un moratoire sur les claims miniers, les municipalités sont d’accord avec ça, des MRC, les groupes environnementaux se sont joints à ces demandes. Alors il y a une grosse mobilisation-là et le gouvernement est obligé de répondre», a indiqué Louis St-Hilaire, porte-parole de la Coalition QLAIM et président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, des cours d’eau situés entre la région des Laurentides et celle de l’Outaouais.

La coalition fait valoir que les claims miniers ont doublé, même quadruplé, dans certaines régions du Québec depuis 2020.

Selon une carte mise à jour au mois de décembre 2022 par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts, il y a 267 420 titres miniers actifs, ou claims, dans la province.

Les claims permettent à une entreprise d’avoir le droit exclusif d’explorer le sol.

Même si la grande majorité des claims n’aboutissent pas au stade d’exploitation minière, la coalition s’insurge contre la facilité avec laquelle la loi permet l’octroi de titres miniers aux entreprises, particulièrement près des lacs.

«Je vous donne un exemple, aucune mine ne peut s’installer à moins de 1000 mètres d’un périmètre urbain», mais «sur le bord d’un lac qui est habité, c’est 600 mètres, alors on protège moins les lacs habités que les périmètres urbains» a expliqué Louis St-Hilaire en ajoutant que «pour les lacs qui ne sont pas habités, alors là, il n’y a aucune restriction» pour les claims miniers et «c’est une des choses qui doit changer».

Abolition de l’article 246

La QLAIM demande d’abolir la préséance de la Loi sur les mines sur les autres lois d’aménagement du territoire. 

«Notre message est simple: les règles actuelles donnant à l’industrie minière une priorité quasi absolue sur le territoire doivent être modifiées. L’eau et les lacs sont encore plus critiques et stratégiques pour la vitalité des écosystèmes et des régions que les minéraux que cherchent à développer le gouvernement et l’industrie minière», a fait valoir le porte-parole de la nouvelle coalition.

Le regroupement d’organismes de protection des lacs s’oppose particulièrement à l’article 246 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme.

Celui-ci stipule notamment «qu’aucune disposition» d’un «plan métropolitain, d’un schéma, d’un règlement ou d’une résolution de contrôle intérimaire ou d’un règlement de zonage, de lotissement ou de construction ne peut avoir pour effet d’empêcher la désignation sur carte d’un claim».

Ils sont de plus en plus nombreux à demander un changement à cette loi.

En décembre 2022, la Fédération québécoise des municipalités (FQM), qui regroupe environ 1000 municipalités, a publié un document d’une trentaine de pages demandant au gouvernement de revoir la Loi sur les mines, afin de mieux combiner les activités minières et la protection du territoire.

«Avec la multiplication anticipée de projets miniers dans la foulée de l’électrification des transports, il est essentiel que le développement minier se fasse en conformité avec les objectifs du schéma d’aménagement et de développement de chaque MRC. Les décisions ne peuvent plus se prendre seulement à Québec et les communautés d’accueil devront être impliquées», peut-on lire dans l’introduction écrite par le président de la FQM Jacques Demers, qui est également maire de Sainte-Catherine-de-Hatley.

La QLAIM, et d’autres organisations comme Québec meilleure mine, réclament la mise sur pied d’un groupe de travail qui serait composé de «tous les acteurs impliqués», afin de réviser les orientations gouvernementales concernant l’octroi de claims miniers.

Un forum sur les activités minières

La Coalition québécoise des lacs incompatibles avec l’activité minière a été lancée mercredi, à la veille du Forum des municipalités sur les activités minières et sur l’acceptabilité sociale, qui aura lieu à Gatineau.

Ce forum, qui vise à faire le point sur l’encadrement des activités minières dans les municipalités de villégiature au Québec, est organisé parl’Union des municipalités du Québec et réunira entre autres des élus, des gestionnaires municipaux et des environnementalistes.

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