mercredi 18 septembre 2024

ACTIVITÉS MINIÈRES: Lomiko Metals réplique à Québec et annonce qu’elle ne reculera pas



Lomiko Metals réplique à Québec et annonce qu’elle ne reculera pas
Martin Jolicoeur
18 septembre 2024

Loin de reculer, Lomiko Metals annonce qu’elle entend poursuivre ses démarches en vue de l’exploitation d’une mine de graphite à ciel ouvert en Outaouais, et ce, en dépit de la prise de position hostile de Québec lundi à l’encontre de son projet.
«Nous poursuivrons nos recherches soutenues par nos subventions et notre stratégie de développement responsable, comme toute autre entreprise soumise à la réglementation minière au Québec», a confirmé l’entreprise mercredi.
Dans une déclaration de trois pages, s’apparentant au début d’un bras de fer avec le gouvernement Legault, la minière britanno-colombienne confirme le maintien de ses recherches sur le site de La Loutre et critique sévèrement au passage le comportement de Québec dans le dossier.
Les membres de la direction se disent «surpris et déçus» des commentaires négatifs adressés à Lomiko par Québec, affirment s’interroger sur les motivations réelles du gouvernement à agir ainsi à ce moment-ci, et préviennent qu’une telle façon de faire ne peut que s’avérer dommageable pour l’avenir de la filière des matériaux critiques et stratégiques dans la province.
L’entreprise déplore en outre que Québec semble avoir tiré des «conclusions hâtives contre son projet», plutôt de favoriser, dit-elle, «un processus de consultation et d’octroi de permis transparent, équitable et neutre à travers toutes les phases d’études du projet», y compris celle du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).
Par écrit, Belinda Labatte, cheffe de la direction et présidente par intérim du conseil d’administration de la société, déclare: «Des conclusions hâtives sont en train d’être tirées sur notre projet avant même le début des processus d’études et consultations que nous respectons tous. [...] En tant qu’entreprise commerciale, nous avons besoin d’un processus équitable allant des études économiques prioritaires à la décision de construction.»
Elle ajoute que le projet de La Loutre a déjà reçu trois subventions importantes, dont une qui était même de 500 000$ du ministère québécois des Ressources naturelles et des Forêts, et que l’ensemble des claims miniers (droit d’exploration) du projet sont «en règle avec le gouvernement [...] et sont assujettis aux règlements et frais applicables au Québec».
Peu après midi, la valeur de l’action de Lomiko Metals avait perdu plus de 8% à la Bourse de Toronto, pour s’établir à 0,17$ par action. À la fin de mai dernier, son titre avait atteint un sommet de 0,60$ par action.

LES TROIS SUBVENTIONS REÇUES PAR LOMIKO METALS

11,4M$ du Département de la Défense des États-Unis

4,9M$ du ministère des Ressources naturelles du Canada

0,5M$ du ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MNRF) via le Consortium de recherche et d'innovation en transformation métallique (CRITM)

Source: Lomiko Metals


Rejet du projet minier La Loutre : Lomiko Metals critique Québec 
Amadou Barry
18 septembre 2024 
Lomiko Metals se dit « surprise et déçue » par la décision du gouvernement du Québec de retirer son appui au projet minier de graphite dans le nord de la Petite-Nation, en Outaouais. La société estime qu’en agissant ainsi Québec ne respecte pas ses engagements en matière de transition énergétique.
Le gouvernement du Québec, par l'intermédiaire de son ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la région de l'Outaouais, Mathieu Lacombe, avait annoncé lundi qu'il n'accorderait pas de financement au projet minier La Loutre faute d’acceptabilité sociale. Une situation qui compromet sérieusement la poursuite de ce projet dans la Petite-Nation.
« Nous sommes surpris et déçus des commentaires négatifs adressés à Lomiko par des membres du gouvernement du Québec et que le gouvernement du Québec, considéré comme un leader mondial avec son Plan de développement des minéraux critiques et stratégiques (QPDCSM), contredise ses propres quatre initiatives stratégiques en faisant de tels commentaires publics sur Lomiko et nos efforts », peut-on lire dans un communiqué rendu public mardi.
Des conclusions hâtives
Lomiko Metals croit que le gouvernement est en train de mal juger son projet avant le début des études et se questionne sur le moment choisi par Québec.
La société dit faire partie de la priorité économique du Québec et du Canada en matière de transition énergétique, étant donné que le graphite est un des éléments utilisés dans la fabrication de batteries pour les voitures électriques.
Elle avance dans son communiqué que les ressources du projet La Loutre sont estimées à 3 millions de tonnes de graphite à une teneur de 4,59 %, ce qui en ferait le 7e gisement de ce minerai au monde, selon une source indépendante.
« On peut se demander pourquoi des commentaires négatifs ont été formulés au sujet de notre processus, qui est conforme au plan du Québec. Ces commentaires ont une incidence sur nous, ainsi que sur d'autres promoteurs, et affecte l'accès au capital dans ce secteur », écrit la société.
Lomiko Metals indique avoir obtenu trois subventions gouvernementales au cours des 14 derniers mois,
« se distinguant parmi ses pairs et soulignant l'importance de ses études sur le projet de graphite naturel en flocons de La Loutre ».








Projet minier La Loutre: Lomiko Metals contre-attaque
Mathieu Bélanger
18 septembre 2024

La décision du gouvernement du Québec de ne pas appuyer financièrement le projet minier La Loutre, dans la Petite-Nation, va nuire à la capacité du Québec à attirer les développeurs de minéraux critiques qui agissent «en bons citoyens corporatifs agiles, innovateurs et responsables», a répliqué l’entreprise Lomiko Metals, dans un communiqué publié mardi.

«Nous sommes déçus des commentaires négatifs à notre endroit alors que nous faisons partie de la priorité économique du Québec et du Canada en matière de transition énergétique, que nous appliquons les bonnes pratiques au sein du territoire où nous œuvrons et que nous développons un minéral critique qui est prioritaire, le graphite», a déclaré Belinda Labatte, cheffe de la direction et présidente par intérim du conseil d’administration de l’entreprise minière.

Lomiko Metals rappelle avoir reçu des subventions totalisant 14 millions de dollars des gouvernements canadien et américain dans la dernière année, ce qui, selon l’entreprise, «souligne l’importance de ses études sur le projet de graphite naturel en flocons de La Loutre».

L’entreprise demande au gouvernement du Québec de lui accorder un «processus équitable, transparent et neutre» à travers toutes les phases d’études du projet, de l’étude économique préliminaire, à l’étude de préfaisabilité, l’étude de faisabilité, ce qui comprend les analyses du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE).

«Des conclusions hâtives sont en train d’être tirées sur notre projet avant même le début des processus d’études et consultations gouvernementaux que nous respections, affirme l’entreprise. Les claims du projet La Loutre sont tous en règle avec le gouvernement du Québec et sont assujettis aux règlements en vigueur et frais applicables au Québec. […] On peut se demander pourquoi des commentaires négatifs ont été formulés au sujet de notre processus, qui est conforme au plan du Québec et qui, par conséquent, ont une incidence sur nous ainsi que sur d’autres promoteurs et affecte l’accès au capital dans ce secteur.»

Lundi, le ministre responsable de l’Outaouais a confirmé ce que bien des citoyens de la Petite-Nation espéraient, à savoir la renonciation du gouvernement du Québec à appuyer et financer le projet minier La Loutre. Une telle décision vient sérieusement compromettre les plans de l’entreprise dans la région.

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Déclaration de Lomiko Metals concernant les commentaires du gouvernement du Québec
17 septembre 2024



17 septembre 2024
Déclaration de Lomiko Metals concernant les commentaires du gouvernement du Québec
www.lomiko.com

Lomiko Metals est un développeur responsable de choix au Québec, Canada et un partenaire
d'excellence en Amérique du Nord pour développer du graphite pour la transition énergétique en
Amérique du Nord. Le graphite a été défini comme l'un des 6 principaux minéraux prioritaires au
Canada. Lomiko Metals développe le projet de graphite naturel en flocons de La Loutre dans le
cadre des objectifs Net Zéro du Canada, afin de permettre la décarbonisation de notre économie,
d'accroître la main-d'œuvre en minéraux critiques en tant que partenaire et de développer un
approvisionnement sûr et responsable en minéraux critiques pour l'Amérique du Nord.
L'équipe de direction s’est efforcée de se conformer aux meilleures pratiques et de les surpasser
dans l’élaboration de sa stratégie, notamment en étant certifiée ECOLOGO et en travaillant avec de
nombreux partenaires et fournisseurs au Québec. Nous avons consulté les intervenants à chaque
étape du processus et avons reçu des encouragements du gouvernement à poursuivre notre plan
d'affaires.

Lomiko Metals a obtenu trois subventions gouvernementales au cours des 14 derniers mois,
confirmant et se distinguant parmi ses pairs, et soulignant l'importance de ses études sur le
projet de graphite naturel en flocons de La Loutre :

1. une subvention de 500 000 $ du Plan de développement des minéraux critiques et stratégiques
du ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), plus précisément du Consortium de
recherche et d'innovation en transformation métallique (CRITM), et un financement du Conseil
national de recherches du Canada, pour des essais de batteries avec son concentré de graphite
naturel en flocons de La Loutre;

2. une contribution de 4,9 millions de dollars canadiens de Ressources naturelles Canada pour
soutenir également les essais de batteries et les travaux métallurgiques dans le cadre d'une
entente de 3 ans; et

3. une subvention de 8,35 millions de dollars américains du Département de la Défense des États-
Unis d'Amérique (« DoD ») dans le cadre d'un accord d'investissement technologique (« TIA ») pour
des études de R&D responsables devant avoir lieu principalement au Québec, Canada, dans le
cadre d'un accord de 5 ans.

Grâce à ces subventions et contributions, Lomiko s'est révélée être un chef de file responsable au
stade de la mise en valeur en matière d'énergie propre au Canada et en Amérique du Nord, ainsi
qu'un exemple actuel de la nouvelle approche d'investissement du gouvernement et des
entreprises en matière de mise en valeur des minéraux critiques. Ce n'est qu'ensemble que nous
pourrons atteindre la sécurité énergétique nationale et assurer la résilience de la chaîne
d'approvisionnement.

Nous sommes surpris et déçus des commentaires négatifs adressés à Lomiko par des membres du
gouvernement du Québec et l’apparence que le gouvernement du Québec, considéré comme un
leader mondial avec son Plan de développement des minéraux critiques et stratégiques (QPDCSM),
contredit ses propres quatre initiatives stratégiques en faisant de tels commentaires publics sur
Lomiko et nos efforts.

Le Plan du Québec vise notamment à accroître les connaissances, à intégrer les secteurs et à
attirer des partenaires, à contribuer à une économie durable, à faire connaître et à promouvoir ces
minéraux. C'est ce que fait Lomiko.

On peut se demander pourquoi des commentaires négatifs ont été formulés au sujet de notre
processus, qui est conforme au Plan du Québec et qui, par conséquent, ont une incidence sur
nous ainsi que sur d'autres promoteurs et affecte l'accès au capital dans ce secteur. Nous nous
engageons à exécuter notre plan d'affaires de la manière la plus respectueuse pour
l'environnement et nous nous engageons à échanger avec toute partie préoccupée par notre
entreprise pour apaiser les craintes et favoriser des discussions éclairées sur le développement du
graphite dans les communautés.

Plutôt que de permettre et de préconiser un processus de consultation et d’octroi de permis
transparent, équitable et neutre à travers toutes les phases d’études du projet, de l'EEP (étude
économique préliminaire) à l'EPF (étude préfaisabilité) et à la FS (étude de faisabilité), y compris le
BAPE (Bureau d’Audiences Publiques en l’Environnement), le gouvernement a apparemment tiré
des conclusions hâtives sur notre projet. Des conclusions hâtives sont en train d'être tirées sur
notre projet avant même le début des processus d’étude et consultations gouvernementaux que
nous respectons tous. Les claims du projet La Loutre sont tous en règle avec le gouvernement du
Québec et sont assujetties aux règlements en vigueur et frais applicables au Québec.

Les représentants du gouvernement ont également ignoré les nombreuses mesures prises par
l'équipe de direction de Lomiko pour devenir un développeur responsable certifié ECOLOGO. Ces
actions ont été communiquées publiquement et dans de nombreuses conversations, et peuvent
être consultées sur notre site Web.

Belinda Labatte, chef de la direction et présidente par intérim du conseil d'administration, a
déclaré : « Nous croyons en la stratégie et le processus du gouvernement du Québec en matière de
métaux pour batteries à toutes les étapes de développement, tel qu'énoncé dans le Plan. Avec trois
subventions gouvernementales accordées à Lomiko nécessitant de la R&D, et en tant qu'entreprise
commerciale, nous avons besoin d’un processus équitable allant de l'EEP à la décision de
construction. Nous sommes déçus des commentaires négatifs à notre endroit alors que nous
faisons partie de la priorité économique du Québec et du Canada en matière de transition
énergétique, que nous appliquons de bonnes pratiques au sein du territoire où nous œuvrons et
que nous développons un minéral critique qui est prioritaire, le graphite. Cela nuit à d'autres
développeurs de minéraux critiques de la province qui cherchent également à être de bons
citoyens corporatifs agiles, innovateurs et responsables.

Nous apprécions également les nombreuses demandes d’informations reçues sur notre projet, les
demandes d'emploi et demandes de rencontres, ainsi que le soutien pour des projets comme le
nôtre, qui nécessitent de nombreuses conversations sur la transition énergétique locale et la
précieuse ressource qu'est le graphite naturel en flocons de haute pureté au Québec. Nous
remercions nos investisseurs, partenaires et autres parties prenantes de soutenir nos travaux
d'étude, nos efforts en R&D ainsi que nos efforts auprès des communautés.

Lomiko a toujours maintenu qu'elle suivrait toutes les procédures gouvernementales concernant la
politique macro-énergétique, les opportunités d'investissement et le processus d’octroi de permis.
Lomiko estime que le gouvernement du Québec doit maintenir une approche équitable et un
processus officiel pour l’avancement des études et la R-D dans la province, et permettre aux
opérateurs d'aller de l'avant avec leurs investissements et leurs projets pour lesquels ils ont reçu
des subventions, et ce, sans préjuger les mérites du projet avant même le début de son propre
processus formel de consultation.

À propos du graphite La Loutre et du Lomiko :

Lomiko est un développeur de graphite responsable du Québec certifié ECOLOGO qui travaille
dans le cadre de la Stratégie québécoise sur les minéraux critiques, qui soutient l'innovation et le
développement responsable de projets tels que le projet de graphite naturel en flocons La Loutre
de Lomiko. Les tests métallurgiques et électrochimiques réalisés à ce jour démontrent que le
graphite de La Loutre est très bien adapté à la production de batteries et à d'autres applications
industrielles.

L'estimation des ressources minérales indiquées de La Loutre contient 3,0 millions de tonnes de
graphite contenu à une teneur de 4,59 %, comme annoncé dans le rapport technique sur
l'estimation des ressources minérales de la Société du 29 mai 2023. Cela représente une
augmentation de 184 % des ressources minérales indiquées par rapport à la dernière estimation
des ressources publiée par la Société en juillet 2021. Le projet est situé à proximité d'une future
production d'usines de batteries au Québec et aux États-Unis.

La Loutre est un projet d'exploration et de mise en valeur avec des ressources minérales
améliorées. Une partie indépendante l'a classé comme le septième plus grand gisement de
graphite au monde.

lundi 16 septembre 2024

ACTIVITÉS MINIÈRES: Projet minier La Loutre: Québec confirme qu’il n’appuie pas le projet

 Le projet minier La Loutre devait être aménagé à quelques kilomètres du lac Doré. (Photo d'archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-SÉBASTIEN MARIER


Le maire de Duhamel et co-porte-parole de l'Alliance des municipalités de la Petite-Nation. (Photo d'archives)

PHOTO : RADIO-CANADA / FÉLIX PILON


Louis St-Hilaire est le président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation.

PHOTO : RADIO-CANADA


Le ministre de la Culture et des Communications du Québec, Mathieu Lacombe, était présent à Gatineau pour faire des annonces dans la région de l'Outaouais.

PHOTO : RADIO-CANADA / MAXIM ALLAIN


Le projet minier La Loutre de la compagnie Lomiko Metals était contesté par des citoyens et élus de la Petite-Nation depuis plusieurs années. (Photo d'archives)

PHOTO : RADIO-CANADA / REBECCA KWAN



Québec ne financera pas le projet minier La Loutre dans la Petite-Nation
Amadou Barry
16 septembre 2024
Radio Canada

Le gouvernement du Québec n'accordera pas de financement au projet minier La Loutre, dans le nord de la Petite-Nation, faute d’acceptabilité sociale. Ce manque d'appui compromet la concrétisation du projet porté par l’entreprise Lomiko Metals.
« Aujourd'hui, je souhaite vous dire que ce projet de mine Lomiko n'a pas mon appui et je tiens à vous dire qu'il n'a pas non plus l'appui du gouvernement », a annoncé lundi, à Gatineau, le ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la région de l'Outaouais, Mathieu Lacombe.
Pour lui, cette décision est en lien avec la promesse électorale de la CAQ dans la région de l'Outaouais qui soutenait que sans d’acceptabilité sociale, il n’y aurait pas de projet.
« C'est un projet qui avait besoin de l'appui du gouvernement pour se concrétiser et aujourd'hui je vous dis qu'il ne l'aura pas. Donc je pense que ça peut rassurer les citoyens sur les terrains qui ne voulaient pas de ce projet-là, qui peut être un bon projet, mais qui n'est pas au bon endroit », explique M. Lacombe.
La nouvelle a réjoui des opposants au projet. Le président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, Louis Saint-Hilaire, qui s’est dit heureux d’apprendre cette décision.
« Ce matin, lorsque je l'ai appris, c'est monsieur Lacombe qui m'a appelé pour m'annoncer cela, je n'avais pas beaucoup de mots parce qu'il y a des années de travail derrière ça, je commence à décanter tout ça », confie-t-il.
M. Saint-Hilaire assure que les réjouissances sont surtout pour les personnes qui allaient être directement touchées par le projet en question.
« C'est sûr qu'il y a un grand soulagement, particulièrement pour les gens qui vivent près du projet. Pour les gens à qui j'ai téléphoné, je peux dire que ça pleurait », souligne-t-il.
Le maire de la Municipalité de Duhamel, David Pharand, parle lui aussi « d’une victoire ». « On reçoit la nouvelle avec gaieté, grande joie et soulagement », affirme-t-il.
Le poids de la mobilisation citoyenne
Pour le président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, ce résultat est la preuve d'un « bon travail » à tous les niveaux : population, municipalité, préfet et gens d'affaires.
Le maire de Duhamel croit que le référendum de novembre aurait pu dresser le portrait global de l’acceptabilité sociale, mais il se félicite de l’organisation des journées d’informations dans les cinq municipalités concernées, qui ont permis de mobiliser environ 1000 citoyens contre le projet minier.
« On a pensé comme alliance que nous avions eu une bonne semaine d'informations avec la population, de belles nouvelles de la part de commerçants et on était emballés d'arriver à la fin de nos rencontres qu'on a appelées la tournée des paroisses avec des résultats assez impressionnants en termes de participation de notre population », explique-t-il.
M. Pharand pense également que l'appui de la communauté d'affaires a aidé à accélérer les choses auprès du gouvernement provincial. Un avis partagé par M. Saint-Hilaire : « il y a eu beaucoup de travail qui été a été fait par la classe politique municipale, mais la présence des gens d'affaires dans ce dossier a été le déclencheur ».
La responsabilité de Lomiko Metals
Dans une réponse écrite, le ministère responsable du dossier indique que la procédure d’évaluation environnementale pour le projet minier La Loutre n’avait pas débuté.
« À ce jour, l’initiateur [Lomiko Metals] n’avait pas déposé un avis de projet au ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, étape qui constitue le point de départ de la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement », peut-on lire.
De son côté, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts du Québec, Maïté Blanchette Vézina, soutient que le gouvernement ne décide pas « arbitrairement » de soutenir ou non un projet et qu’il s’agit plutôt de mettre en place un cadre législatif et réglementaire pour que des projets économiques, dont des projets miniers, puissent voir le jour.
« On peut décider de devenir partenaire financier de projets lorsqu’ils cadrent avec nos priorités. Dans le cas présent, la demande d’aide financière formulée par l’entreprise auprès d’Investissement Québec ne répond pas aux critères en vigueur, notamment en ce qui concerne l’acceptabilité sociale », fait-elle savoir dans une déclaration écrite.
Mme Vézina explique qu'il revient au promoteur [minier] d’informer et de susciter l’adhésion de la population quant aux bienfaits de son projet. « Je ne peux pas dire qu’il s’agit d’une opération réussie jusqu’à maintenant », fait-elle remarquer.
Au moment de publier ce texte, Lomiko Metals n’avait pas encore répondu aux demandes d’entrevue de Radio-Canada.






Projet minier La Loutre: Québec confirme qu’il n’appuie pas le projet
Mathieu Bélanger
16 septembre 2024)
Les citoyens de la Petite-Nation opposés au projet de miner La Loutre peuvent aujourd’hui pousser un soupir de soulagement. Le gouvernement du Québec vient de confirmer qu’il n’accordera pas son appui à l’entreprise Lomiko Metals, ce qui reviendrait pratiquement à signer la mort du projet.
C’est le ministre responsable de l’Outaouais, Mathieu Lacombe, qui a en a fait l’annonce, lundi matin, à Gatineau. «Le projet de mine Lomiko n’a pas mon appui et il n’a pas l’appui du gouvernement, a-t-il lancé. Ce projet avait besoin de l’appui du gouvernement pour se concrétiser et je vous dis aujourd’hui qu’il ne l’aura pas.»
Le gouvernement du Québec ne peut pas empêcher l’entreprise Lomiko Metals de poursuivre ses démarches dans l’objectif de lancer un projet de mine de graphite à ciel ouvert entre Duhamel et Lac-des-Plages, mais le ministre Lacombe espère que la position du gouvernement permettra de rassurer les citoyens qui se mobilisent depuis déjà plusieurs mois pour barrer la route au projet.
«Le gouvernement n’a pas de bouton pour débrancher le projet, a noté le ministre Lacombe, mais ce projet a besoin d’un soutien financier du gouvernement pour voir le jour et il n’aura pas ce soutien financier. On verra comme la suite va se dérouler, mais si on lit entre les lignes, ce projet ne verra pas le jour. Techniquement ça n’empêche pas l’entreprise de poursuivre ses démarches, mais l’entreprise était en demande auprès du gouvernement pour un soutien financier, sans quoi le projet ne pouvait pas se réaliser. Je confirme qu’il n’aura pas ce soutien financier parce qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale. Les citoyens n’en veulent pas et surtout ce projet n’est pas au bon endroit.»
Le ministre et député de Papineau affirme ainsi respecter un engagement qu’il avait pris auprès des citoyens de sa circonscription lors de la dernière campagne électorale. «J’ai dit que je me rangerais derrière les citoyens s’il n’y avait pas d’acceptabilité sociale pour ce projet », a rappelé le ministre Lacombe. On peut trouver que c’est un bon projet parce que sur le fond, c’est un minerai dont on a besoin, mais il y a l’endroit qui est au cœur du dossier et ce n’est pas un bon endroit pour accueillir une mine comme celle-là.




Québec rejette un projet de mine de graphite en Outaouais
Roxane Léouzon
16 septembre 2024

Après six ans de lutte contre un projet de mine de graphite, des citoyens, élus municipaux et gens d’affaires de la Petite-Nation, en Outaouais, semblent avoir rallié le gouvernement du Québec à leur cause. Le ministre responsable de la région, Mathieu Lacombe, a annoncé lundi que le projet La Loutre n’obtient pas l’acceptabilité sociale nécessaire pour avoir l’appui du gouvernement.

Le ministre a déclaré que le projet de l’entreprise Lomiko Metals n’obtiendrait pas de soutien financier du gouvernement, une information aussi confirmée par le cabinet de la ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina. « La demande d’aide financière formulée par l’entreprise auprès d’Investissement Québec ne répond pas aux critères en vigueur, notamment en ce qui concerne l’acceptabilité sociale », a transmis le cabinet par écrit à propos de ce projet de graphite, qui fait partie des minéraux critiques et stratégiques désignés par Québec.

« On verra comment la suite va se dérouler, mais si on lit entre les lignes, ce projet ne verra pas le jour. Techniquement ça n’empêche pas l’entreprise de poursuivre ses démarches, mais l’entreprise était en demande auprès du gouvernement pour un soutien financier, sans quoi le projet ne pouvait pas se réaliser », a précisé M. Lacombe au quotidien Le Droit, ajoutant que le projet n’est « pas au bon endroit ».

Louis St-Hilaire, porte-parole du RPLPN Regroupement de Protection des Lacs de la Petite Nation et de la Coalition QLAIM, a été surpris de recevoir un appel de M. Lacombe lui partageant la « bonne nouvelle » lundi matin. « J’ai fait beaucoup de téléphones depuis que j’ai appris ça et les gens les plus impactés, à proximité du projet, ils en pleuraient. C’est un stress immense qui s’enlève de leurs épaules », a commenté M. St-Hilaire en entrevue avec Le Devoir.

Comme de nombreux citoyens mobilisés, il craint les impacts d’une mine à ciel ouvert en zone de villégiature, à proximité de plusieurs lacs récréotouristiques. Dès 2021, toutes les municipalités de la MRC de Papineau et plusieurs organismes s’étaient prononcés contre le projet d’extraction de graphite, un minerai utilisé dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques. La semaine dernière, plus d’une centaine d’entreprises de la Petite-Nation se sont officiellement prononcées contre le projet, le qualifiant de « destructeur pour le tissu économique, social et environnemental de la Petite-Nation ».

Trois rencontres d’informations à ce sujet, organisées par l’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord, ont réuni des centaines de personnes cet été. Selon la directrice de cabinet adjointe du ministre Lacombe, Laurence Gillot, ces rencontres ont été déterminantes dans la décision du gouvernement.
Ce projet avait aussi fait sourciller des citoyens au printemps dernier lorsque l’entreprise a annoncé qu’elle recevrait 8,35 millions de dollars américains de la part du Département de la Défense des États-Unis. Mining Watch Canada avait notamment dénoncé une éventuelle utilisation militaire du sous-sol québécois. Le gouvernement fédéral avait quant à lui promis 4,9 millions de dollars à Lomiko pour « financer des essais en usine pilote visant à transformer du graphite en paillettes en matériau de qualité batterie ».
Quelle mesure de l’acceptabilité sociale ?
Ce désaveu surprise soulève des questions sur la façon de mesurer l’acceptabilité sociale, que le premier ministre François Legault a juré de respecter.
L’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord, qui regroupe les villages situés à proximité de la mine projetée, avait prévu organiser un référendum auprès de ses citoyens en 2025 ou 2026.
« La réponse de la ministre des Ressources naturelles, jusqu’à hier, était que l’acceptabilité sociale serait mesurée dans le cadre du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) », a souligné M. St-Hilaire.
Selon lui, il n’est pas adéquat d’attendre jusqu’à des audiences du BAPE, soit après des années de développement d’un projet minier, pour se demander si ce dernier est acceptable pour la population. « Les citoyens ont dû y consacrer des années de leur vie. J’ai passé six ans à me défendre contre ça. J’ai tout mis là-dedans », a lancé M. St-Hilaire.
Rodrigue Turgeon, porte-parole de la Coalition Pour que le Québec ait Meilleure MINE, estime que le consentement des populations doit être pris en compte avant même la réalisation de travaux d’exploration minière.
« Le gouvernement reconnaît maintenant que c’est possible de déterminer l’acceptabilité sociale avant le dépôt des études d’impact environnemental. Ça doit se refléter dans le cadre législatif », a jugé M. Turgeon. Il fait ainsi référence au projet de loi 63 qui réforme la Loi sur les mines, pour lequel les consultations à l’Assemblée nationale débutent le 24 septembre.
Lomiko Metals, de son côté, n’a pas donné suite à notre demande de réaction.









Québec tourne le dos au projet de mine de Lomiko Metals
Martin Jolicoeur  
16 septembre 2024
Prenant acte de l’opposition exprimée par les citoyens de la région, le gouvernement du Québec annonce qu’il n’accordera pas son appui au projet de mine de graphite, mené par la minière Lomiko Metals en Outaouais.

C’est du moins ce qu’a soutenu le ministre responsable de cette région, Mathieu Lacombe, au cours d’une mêlée de presse lundi matin à Gatineau.

«Le projet de mine Lomiko n’a pas mon appui et il n’a pas l’appui du gouvernement, a-t-il informé les journalistes. Ce projet avait besoin de l’appui du gouvernement pour se concrétiser et je vous dis aujourd’hui qu’il ne l’aura pas.»

Le gouvernement du Québec n’a bien sûr pas le pouvoir d’empêcher une société comme Lomiko Metals de nourrir l’espoir d’un projet de mine à ciel ouvert sur le territoire de la Petite-Nation, en Outaouais, à une trentaine de kilomètres de Mont-Tremblant. Mais le député de Papineau a dit espérer que sa position incitera l’entreprise à faire marche arrière sur son projet.

«Le gouvernement n’a pas de bouton pour débrancher le projet, mais ce projet a besoin d’un soutien financier du gouvernement pour voir le jour et il n’aura pas ce soutien financier. On verra comment la suite va se dérouler, mais si on lit entre les lignes, ce projet ne verra pas le jour.»

Le projet de mine de graphite, mené par Lomiko Metals, avec le soutien d’Ottawa et de la Défense nationale américaine, fait l’objet de vives oppositions depuis plus d’un an dans la région.

En plus de l’ensemble des maires de la région et de groupes de défense de l’environnement, la communauté des affaires a surpris la semaine dernière en se positionnant à son tour contre le projet.

«Cette sortie des entrepreneurs a été un point tournant, la goutte qui a tout fait chavirer», analyse le président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, Louis Saint-Hilaire. «Pour nous, ça a toute l’apparence d’une victoire. Nous en sommes évidemment heureux. Cela dit, nous avons l’intention de demeurer vigilants pour l’avenir.»

Au diapason

Il n’a pas été possible de nous entretenir avec la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina. Dans une déclaration écrite, acheminée au Journal par son personnel, cette dernière a semblé en accord avec la position exprimée par le député Lacombe.

«La demande d’aide financière formulée par l’entreprise [Lomiko] auprès d’Investissement Québec ne répond pas aux critères en vigueur, notamment en ce qui concerne l’acceptabilité sociale. Conséquemment, aucun financement n’a été accordé. Il revient [à Lomiko] de susciter l’adhésion de la population quant aux bienfaits de son projet. Je ne peux pas dire qu’il s’agit d’une opération réussie jusqu’à maintenant», a déclaré la ministre.

Au moment d’écrire ces lignes, la direction de la société Lomiko Metals n’avait pas répondu à notre demande de réaction. Depuis une semaine, la valeur de son titre a reculé de 19,57% à la Bourse de Toronto, mais a progressé de 2,78% lundi, pour s’établir à 18,5 cents l’action.




Quebec won't fund Outaouais graphite mine due to local resistance  
Company testing site for key battery material has not said what happens next
September 17 2024

Two Quebec cabinet ministers say the province will not fund a proposed graphite mine north of Gatineau because it doesn't meet the government's standards for local support.

B.C.-based Lomiko Metals has been testing samples from its La Loutre site near the town of Duhamel, which the company says on its project website has shown "excellent graphite properties" for making batteries.

Many nearby residents have been against the proposal for years due to a perceived threat to outdoor recreation and associated businesses. No environmental assessment of the site has been conducted.

La Loutre has drawn funding from the Canadian and American governments for its potential role in the switch from gas to electric vehicles and related drop in fossil fuel emissions, but Minister Responsible for the Outaouais Region Mathieu Lacombe said Monday the project lacks provincial support.

"This is a project that needed government support to come together, and today I'm telling you it does not have it," Lacombe said in French during an announcement in Gatineau. Lacombe's Papineau district includes Duhamel.

"I think this can reassure citizens who don't want this project, which might be a good project, but isn't in a good place."

Project lacks 'social acceptability'

Lacombe pointed to Premier François Legault indicating in 2022 that no mining project will be carried out without what's referred to in the province as "social acceptability" — essentially, buy-in from affected communities.

Natural Resources Minister Blanchette Vézina said the company's request for funding from Investissement Québec wouldn't be successful because it lacks public support.

Lomiko Metals has not responded to requests from Radio-Canada for an interview. It's not clear what the company will do next, or what will happen with a referendum on the project scheduled for November 2025.

Both Duhamel's mayor and the president of a local anti-mining group say they're relieved to hear of the province's decision.

"For the people I called, I can say there was crying," said Louis Saint-Hilaire of the Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation.