lundi 16 septembre 2024

ACTIVITÉS MINIÈRES: Projet minier La Loutre: Québec confirme qu’il n’appuie pas le projet

 Le projet minier La Loutre devait être aménagé à quelques kilomètres du lac Doré. (Photo d'archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-SÉBASTIEN MARIER


Le maire de Duhamel et co-porte-parole de l'Alliance des municipalités de la Petite-Nation. (Photo d'archives)

PHOTO : RADIO-CANADA / FÉLIX PILON


Louis St-Hilaire est le président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation.

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Le ministre de la Culture et des Communications du Québec, Mathieu Lacombe, était présent à Gatineau pour faire des annonces dans la région de l'Outaouais.

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Le projet minier La Loutre de la compagnie Lomiko Metals était contesté par des citoyens et élus de la Petite-Nation depuis plusieurs années. (Photo d'archives)

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Québec ne financera pas le projet minier La Loutre dans la Petite-Nation
Amadou Barry
16 septembre 2024
Radio Canada

Le gouvernement du Québec n'accordera pas de financement au projet minier La Loutre, dans le nord de la Petite-Nation, faute d’acceptabilité sociale. Ce manque d'appui compromet la concrétisation du projet porté par l’entreprise Lomiko Metals.
« Aujourd'hui, je souhaite vous dire que ce projet de mine Lomiko n'a pas mon appui et je tiens à vous dire qu'il n'a pas non plus l'appui du gouvernement », a annoncé lundi, à Gatineau, le ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la région de l'Outaouais, Mathieu Lacombe.
Pour lui, cette décision est en lien avec la promesse électorale de la CAQ dans la région de l'Outaouais qui soutenait que sans d’acceptabilité sociale, il n’y aurait pas de projet.
« C'est un projet qui avait besoin de l'appui du gouvernement pour se concrétiser et aujourd'hui je vous dis qu'il ne l'aura pas. Donc je pense que ça peut rassurer les citoyens sur les terrains qui ne voulaient pas de ce projet-là, qui peut être un bon projet, mais qui n'est pas au bon endroit », explique M. Lacombe.
La nouvelle a réjoui des opposants au projet. Le président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, Louis Saint-Hilaire, qui s’est dit heureux d’apprendre cette décision.
« Ce matin, lorsque je l'ai appris, c'est monsieur Lacombe qui m'a appelé pour m'annoncer cela, je n'avais pas beaucoup de mots parce qu'il y a des années de travail derrière ça, je commence à décanter tout ça », confie-t-il.
M. Saint-Hilaire assure que les réjouissances sont surtout pour les personnes qui allaient être directement touchées par le projet en question.
« C'est sûr qu'il y a un grand soulagement, particulièrement pour les gens qui vivent près du projet. Pour les gens à qui j'ai téléphoné, je peux dire que ça pleurait », souligne-t-il.
Le maire de la Municipalité de Duhamel, David Pharand, parle lui aussi « d’une victoire ». « On reçoit la nouvelle avec gaieté, grande joie et soulagement », affirme-t-il.
Le poids de la mobilisation citoyenne
Pour le président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, ce résultat est la preuve d'un « bon travail » à tous les niveaux : population, municipalité, préfet et gens d'affaires.
Le maire de Duhamel croit que le référendum de novembre aurait pu dresser le portrait global de l’acceptabilité sociale, mais il se félicite de l’organisation des journées d’informations dans les cinq municipalités concernées, qui ont permis de mobiliser environ 1000 citoyens contre le projet minier.
« On a pensé comme alliance que nous avions eu une bonne semaine d'informations avec la population, de belles nouvelles de la part de commerçants et on était emballés d'arriver à la fin de nos rencontres qu'on a appelées la tournée des paroisses avec des résultats assez impressionnants en termes de participation de notre population », explique-t-il.
M. Pharand pense également que l'appui de la communauté d'affaires a aidé à accélérer les choses auprès du gouvernement provincial. Un avis partagé par M. Saint-Hilaire : « il y a eu beaucoup de travail qui été a été fait par la classe politique municipale, mais la présence des gens d'affaires dans ce dossier a été le déclencheur ».
La responsabilité de Lomiko Metals
Dans une réponse écrite, le ministère responsable du dossier indique que la procédure d’évaluation environnementale pour le projet minier La Loutre n’avait pas débuté.
« À ce jour, l’initiateur [Lomiko Metals] n’avait pas déposé un avis de projet au ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, étape qui constitue le point de départ de la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement », peut-on lire.
De son côté, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts du Québec, Maïté Blanchette Vézina, soutient que le gouvernement ne décide pas « arbitrairement » de soutenir ou non un projet et qu’il s’agit plutôt de mettre en place un cadre législatif et réglementaire pour que des projets économiques, dont des projets miniers, puissent voir le jour.
« On peut décider de devenir partenaire financier de projets lorsqu’ils cadrent avec nos priorités. Dans le cas présent, la demande d’aide financière formulée par l’entreprise auprès d’Investissement Québec ne répond pas aux critères en vigueur, notamment en ce qui concerne l’acceptabilité sociale », fait-elle savoir dans une déclaration écrite.
Mme Vézina explique qu'il revient au promoteur [minier] d’informer et de susciter l’adhésion de la population quant aux bienfaits de son projet. « Je ne peux pas dire qu’il s’agit d’une opération réussie jusqu’à maintenant », fait-elle remarquer.
Au moment de publier ce texte, Lomiko Metals n’avait pas encore répondu aux demandes d’entrevue de Radio-Canada.






Projet minier La Loutre: Québec confirme qu’il n’appuie pas le projet
Mathieu Bélanger
16 septembre 2024)
Les citoyens de la Petite-Nation opposés au projet de miner La Loutre peuvent aujourd’hui pousser un soupir de soulagement. Le gouvernement du Québec vient de confirmer qu’il n’accordera pas son appui à l’entreprise Lomiko Metals, ce qui reviendrait pratiquement à signer la mort du projet.
C’est le ministre responsable de l’Outaouais, Mathieu Lacombe, qui a en a fait l’annonce, lundi matin, à Gatineau. «Le projet de mine Lomiko n’a pas mon appui et il n’a pas l’appui du gouvernement, a-t-il lancé. Ce projet avait besoin de l’appui du gouvernement pour se concrétiser et je vous dis aujourd’hui qu’il ne l’aura pas.»
Le gouvernement du Québec ne peut pas empêcher l’entreprise Lomiko Metals de poursuivre ses démarches dans l’objectif de lancer un projet de mine de graphite à ciel ouvert entre Duhamel et Lac-des-Plages, mais le ministre Lacombe espère que la position du gouvernement permettra de rassurer les citoyens qui se mobilisent depuis déjà plusieurs mois pour barrer la route au projet.
«Le gouvernement n’a pas de bouton pour débrancher le projet, a noté le ministre Lacombe, mais ce projet a besoin d’un soutien financier du gouvernement pour voir le jour et il n’aura pas ce soutien financier. On verra comme la suite va se dérouler, mais si on lit entre les lignes, ce projet ne verra pas le jour. Techniquement ça n’empêche pas l’entreprise de poursuivre ses démarches, mais l’entreprise était en demande auprès du gouvernement pour un soutien financier, sans quoi le projet ne pouvait pas se réaliser. Je confirme qu’il n’aura pas ce soutien financier parce qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale. Les citoyens n’en veulent pas et surtout ce projet n’est pas au bon endroit.»
Le ministre et député de Papineau affirme ainsi respecter un engagement qu’il avait pris auprès des citoyens de sa circonscription lors de la dernière campagne électorale. «J’ai dit que je me rangerais derrière les citoyens s’il n’y avait pas d’acceptabilité sociale pour ce projet », a rappelé le ministre Lacombe. On peut trouver que c’est un bon projet parce que sur le fond, c’est un minerai dont on a besoin, mais il y a l’endroit qui est au cœur du dossier et ce n’est pas un bon endroit pour accueillir une mine comme celle-là.




Québec rejette un projet de mine de graphite en Outaouais
Roxane Léouzon
16 septembre 2024

Après six ans de lutte contre un projet de mine de graphite, des citoyens, élus municipaux et gens d’affaires de la Petite-Nation, en Outaouais, semblent avoir rallié le gouvernement du Québec à leur cause. Le ministre responsable de la région, Mathieu Lacombe, a annoncé lundi que le projet La Loutre n’obtient pas l’acceptabilité sociale nécessaire pour avoir l’appui du gouvernement.

Le ministre a déclaré que le projet de l’entreprise Lomiko Metals n’obtiendrait pas de soutien financier du gouvernement, une information aussi confirmée par le cabinet de la ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina. « La demande d’aide financière formulée par l’entreprise auprès d’Investissement Québec ne répond pas aux critères en vigueur, notamment en ce qui concerne l’acceptabilité sociale », a transmis le cabinet par écrit à propos de ce projet de graphite, qui fait partie des minéraux critiques et stratégiques désignés par Québec.

« On verra comment la suite va se dérouler, mais si on lit entre les lignes, ce projet ne verra pas le jour. Techniquement ça n’empêche pas l’entreprise de poursuivre ses démarches, mais l’entreprise était en demande auprès du gouvernement pour un soutien financier, sans quoi le projet ne pouvait pas se réaliser », a précisé M. Lacombe au quotidien Le Droit, ajoutant que le projet n’est « pas au bon endroit ».

Louis St-Hilaire, porte-parole du RPLPN Regroupement de Protection des Lacs de la Petite Nation et de la Coalition QLAIM, a été surpris de recevoir un appel de M. Lacombe lui partageant la « bonne nouvelle » lundi matin. « J’ai fait beaucoup de téléphones depuis que j’ai appris ça et les gens les plus impactés, à proximité du projet, ils en pleuraient. C’est un stress immense qui s’enlève de leurs épaules », a commenté M. St-Hilaire en entrevue avec Le Devoir.

Comme de nombreux citoyens mobilisés, il craint les impacts d’une mine à ciel ouvert en zone de villégiature, à proximité de plusieurs lacs récréotouristiques. Dès 2021, toutes les municipalités de la MRC de Papineau et plusieurs organismes s’étaient prononcés contre le projet d’extraction de graphite, un minerai utilisé dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques. La semaine dernière, plus d’une centaine d’entreprises de la Petite-Nation se sont officiellement prononcées contre le projet, le qualifiant de « destructeur pour le tissu économique, social et environnemental de la Petite-Nation ».

Trois rencontres d’informations à ce sujet, organisées par l’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord, ont réuni des centaines de personnes cet été. Selon la directrice de cabinet adjointe du ministre Lacombe, Laurence Gillot, ces rencontres ont été déterminantes dans la décision du gouvernement.
Ce projet avait aussi fait sourciller des citoyens au printemps dernier lorsque l’entreprise a annoncé qu’elle recevrait 8,35 millions de dollars américains de la part du Département de la Défense des États-Unis. Mining Watch Canada avait notamment dénoncé une éventuelle utilisation militaire du sous-sol québécois. Le gouvernement fédéral avait quant à lui promis 4,9 millions de dollars à Lomiko pour « financer des essais en usine pilote visant à transformer du graphite en paillettes en matériau de qualité batterie ».
Quelle mesure de l’acceptabilité sociale ?
Ce désaveu surprise soulève des questions sur la façon de mesurer l’acceptabilité sociale, que le premier ministre François Legault a juré de respecter.
L’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord, qui regroupe les villages situés à proximité de la mine projetée, avait prévu organiser un référendum auprès de ses citoyens en 2025 ou 2026.
« La réponse de la ministre des Ressources naturelles, jusqu’à hier, était que l’acceptabilité sociale serait mesurée dans le cadre du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) », a souligné M. St-Hilaire.
Selon lui, il n’est pas adéquat d’attendre jusqu’à des audiences du BAPE, soit après des années de développement d’un projet minier, pour se demander si ce dernier est acceptable pour la population. « Les citoyens ont dû y consacrer des années de leur vie. J’ai passé six ans à me défendre contre ça. J’ai tout mis là-dedans », a lancé M. St-Hilaire.
Rodrigue Turgeon, porte-parole de la Coalition Pour que le Québec ait Meilleure MINE, estime que le consentement des populations doit être pris en compte avant même la réalisation de travaux d’exploration minière.
« Le gouvernement reconnaît maintenant que c’est possible de déterminer l’acceptabilité sociale avant le dépôt des études d’impact environnemental. Ça doit se refléter dans le cadre législatif », a jugé M. Turgeon. Il fait ainsi référence au projet de loi 63 qui réforme la Loi sur les mines, pour lequel les consultations à l’Assemblée nationale débutent le 24 septembre.
Lomiko Metals, de son côté, n’a pas donné suite à notre demande de réaction.









Québec tourne le dos au projet de mine de Lomiko Metals
Martin Jolicoeur  
16 septembre 2024
Prenant acte de l’opposition exprimée par les citoyens de la région, le gouvernement du Québec annonce qu’il n’accordera pas son appui au projet de mine de graphite, mené par la minière Lomiko Metals en Outaouais.

C’est du moins ce qu’a soutenu le ministre responsable de cette région, Mathieu Lacombe, au cours d’une mêlée de presse lundi matin à Gatineau.

«Le projet de mine Lomiko n’a pas mon appui et il n’a pas l’appui du gouvernement, a-t-il informé les journalistes. Ce projet avait besoin de l’appui du gouvernement pour se concrétiser et je vous dis aujourd’hui qu’il ne l’aura pas.»

Le gouvernement du Québec n’a bien sûr pas le pouvoir d’empêcher une société comme Lomiko Metals de nourrir l’espoir d’un projet de mine à ciel ouvert sur le territoire de la Petite-Nation, en Outaouais, à une trentaine de kilomètres de Mont-Tremblant. Mais le député de Papineau a dit espérer que sa position incitera l’entreprise à faire marche arrière sur son projet.

«Le gouvernement n’a pas de bouton pour débrancher le projet, mais ce projet a besoin d’un soutien financier du gouvernement pour voir le jour et il n’aura pas ce soutien financier. On verra comment la suite va se dérouler, mais si on lit entre les lignes, ce projet ne verra pas le jour.»

Le projet de mine de graphite, mené par Lomiko Metals, avec le soutien d’Ottawa et de la Défense nationale américaine, fait l’objet de vives oppositions depuis plus d’un an dans la région.

En plus de l’ensemble des maires de la région et de groupes de défense de l’environnement, la communauté des affaires a surpris la semaine dernière en se positionnant à son tour contre le projet.

«Cette sortie des entrepreneurs a été un point tournant, la goutte qui a tout fait chavirer», analyse le président du Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation, Louis Saint-Hilaire. «Pour nous, ça a toute l’apparence d’une victoire. Nous en sommes évidemment heureux. Cela dit, nous avons l’intention de demeurer vigilants pour l’avenir.»

Au diapason

Il n’a pas été possible de nous entretenir avec la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina. Dans une déclaration écrite, acheminée au Journal par son personnel, cette dernière a semblé en accord avec la position exprimée par le député Lacombe.

«La demande d’aide financière formulée par l’entreprise [Lomiko] auprès d’Investissement Québec ne répond pas aux critères en vigueur, notamment en ce qui concerne l’acceptabilité sociale. Conséquemment, aucun financement n’a été accordé. Il revient [à Lomiko] de susciter l’adhésion de la population quant aux bienfaits de son projet. Je ne peux pas dire qu’il s’agit d’une opération réussie jusqu’à maintenant», a déclaré la ministre.

Au moment d’écrire ces lignes, la direction de la société Lomiko Metals n’avait pas répondu à notre demande de réaction. Depuis une semaine, la valeur de son titre a reculé de 19,57% à la Bourse de Toronto, mais a progressé de 2,78% lundi, pour s’établir à 18,5 cents l’action.




Quebec won't fund Outaouais graphite mine due to local resistance  
Company testing site for key battery material has not said what happens next
September 17 2024

Two Quebec cabinet ministers say the province will not fund a proposed graphite mine north of Gatineau because it doesn't meet the government's standards for local support.

B.C.-based Lomiko Metals has been testing samples from its La Loutre site near the town of Duhamel, which the company says on its project website has shown "excellent graphite properties" for making batteries.

Many nearby residents have been against the proposal for years due to a perceived threat to outdoor recreation and associated businesses. No environmental assessment of the site has been conducted.

La Loutre has drawn funding from the Canadian and American governments for its potential role in the switch from gas to electric vehicles and related drop in fossil fuel emissions, but Minister Responsible for the Outaouais Region Mathieu Lacombe said Monday the project lacks provincial support.

"This is a project that needed government support to come together, and today I'm telling you it does not have it," Lacombe said in French during an announcement in Gatineau. Lacombe's Papineau district includes Duhamel.

"I think this can reassure citizens who don't want this project, which might be a good project, but isn't in a good place."

Project lacks 'social acceptability'

Lacombe pointed to Premier François Legault indicating in 2022 that no mining project will be carried out without what's referred to in the province as "social acceptability" — essentially, buy-in from affected communities.

Natural Resources Minister Blanchette Vézina said the company's request for funding from Investissement Québec wouldn't be successful because it lacks public support.

Lomiko Metals has not responded to requests from Radio-Canada for an interview. It's not clear what the company will do next, or what will happen with a referendum on the project scheduled for November 2025.

Both Duhamel's mayor and the president of a local anti-mining group say they're relieved to hear of the province's decision.

"For the people I called, I can say there was crying," said Louis Saint-Hilaire of the Regroupement de protection des lacs de la Petite-Nation.

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