Le lac Saint-Joseph encore touché par les algues bleues
Marc Allard
Le mardi 04 septembre 2007
Le Soleil
Québec
Près d’un an après avoir obligé les résidants de Fossambault-sur-le-Lac à boire de l’eau en bouteille durant plusieurs semaines, les algues bleues sont revenues un peu partout dans le lac Saint-Joseph. Cette fois, par contre, ni la consommation d’eau, ni la baignade n’ont été interdites. PLUS >>>
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3 commentaires:
Opinion
Lettre au premier ministre Jean Charest - Rendez nous des lacs et un gouvernement transparents!
Éric Darier, Responsable de la campagne Agriculture-Greenpeace
Voilà déjà un mois que votre ministre de l'Environnement, Line Beauchamp, a amorcé une tournée et annoncé un sommet sur les algues bleues pour la fin de septembre. À présent, le Québec compte 126 lacs et cours d'eau contaminés officiellement par les algues bleues et les cyanobactéries. Le NPD, les deux partis d'opposition à Québec, des résidants, des municipalités, tous vous soufflent des solutions à l'oreille.
Mais depuis le début de la crise, votre gouvernement n'a pris aucune mesure pour interdire les savons phosphatés. Aucune mesure non plus pour contrôler les pratiques agricoles qui, dans certains cours d'eau du Québec, sont à l'origine des trois quarts des excédents de phosphore. Greenpeace dénonce votre attentisme, M. Charest.
Lire la suite, visitez: http://www.greenpeace.org/canada/fr/
Eric Darier
Responsable de la campagne Agriculture
Greenpeace
454, ave. Laurier Est, 3e étage
Montreal H2J 1E7
LE DEVOIR
Opinion
Les normes de la ministre de l'Environnement
Benoît Girouard, Éleveur de lapins. Président de l'Union biologique paysanne et porte-parole de l'Union paysanne
Mardi 04 septembre 2007
Plus je lis madame la ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Line Beauchamp, notamment lorsqu'elle répond dans Le Devoir à Éric Darier, de Greenpeace, et plus je m'interroge. En effet, comment, avec tant de normes et de contrôles de la part de son ministère, finit-on tout de même par avoir des algues bleues dans nos lacs?
Madame Beauchamp affirme que l'approche «ferme par ferme» remplit son mandat et est suivie à la lettre. Non seulement faut-il en douter,
mais il est permis d'aller plus loin. Et si le problème résidait dans les normes?
Madame Beauchamp, votre norme, votre outil de calcul, le plan agro- environnemental de fertilisation ou PAEF (l'approche «ferme par
ferme») ne peut constituer un outil de contrôle fiable. Ce plan de fertilisation, établi pour une ferme donnée, ne tient pas compte, au moment où il est établi, de la charge et des coordonnées du milieu avoisinant (bassin versant, nappe phréatique, zones de vulnérabilité, etc.).
Il laisse aussi une grande place à l'arbitraire. À titre d'exemple, à l'occasion des audiences du BAPE sur la production porcine, des citoyens de Saint-Germain, Baie-Saint-Paul et Saint-Léon-de Matapédia ont eu la possibilité d'analyser des PAEF soumis par des promoteurs en quête de certificats d'autorisation - ces rapports sont normalement confidentiels. Des erreurs graves dans le calcul des espaces d'épandage requis ont été trouvés. Dans tous les cas, les fonctionnaires de l'Environnement ont simplement demandé à des agronomes de faire les corrections sur papier...
Mais il y a pire. Seule base de calcul, cette pièce maîtresse qu'est aujourd'hui le PAEF pour nos sols est remplie par un agronome embauché par l'agriculteur lui-même. Sous le couvert de l'anonymat, plusieurs agronomes m'ont confirmé s'organiser pour que les chiffres soient «équilibrés». En somme, celui qui paie l'orchestre fait jouer le morceau qu'il veut entendre...
Et c'est sans compter les bandes riveraines. Alors qu'elles doivent servir de filtre aux charges fertilisantes calculées dans les PAEF, elles ont tout simplement fondu. Il y a 20 ans, il était interdit
d'épandre des déjections animales à moins de cinq mètres des cours d'eau et à moins de 30 mètres lorsque ceux-ci étaient protégés. Aujourd'hui, cette distance a été réduite à un mètre dans le cas des fossés agricoles et à trois mètres pour les cours d'eau protégés. Madame Beauchamp, vous dites que vos inspecteurs passent dans toutes les régions. Ils ne doivent pas posséder le même ruban à mesurer que les citoyens. Dans mon coin de pays, il est facile de constater le nombre d'agriculteurs qui cultivent à moins d'un mètre des fossés, si ce n'est pas carrément dedans.
Madame la ministre, loin de moi l'idée de vous stigmatiser et encore moins le monde agricole. Je suis moi-même agriculteur. Mais le silence de votre confrère à l'Agriculture me pèse. C'est pourquoi je ne comprends pas pourquoi vous répondez à Greenpeace à la place de celui-ci et à la place du premier ministre.
Greenpeace ne stigmatise pas non plus les agriculteurs. Ce groupe écologiste a observé qu'il semble y avoir un régime d'exceptions pour une petite partie de la classe agricole. Ce même phénomène a d'ailleurs été souligné par le Barreau du Québec devant la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire du Québec.
Ce régime existe grâce au lobby actif de l'UPA auprès du ministère de l'Agriculture du Québec. À vous entendre, on comprend que ce n'est pas demain la veille que tous les agriculteurs cesseront de payer pour le manque de vision citoyenne de l'UPA.
Interesting to know.
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